CHAPITRE 07

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Au fur et à mesure que je me réveillais, je sentais peu à peu la brume se dissiper de mon esprit. Mes paupières s'ouvrirent lentement, révélant un décor inconnu. Les contours flous de la pièce se dessinèrent devant moi. Mes yeux se posèrent sur les draps qui me recouvraient. Leur texture était lisse et soyeuse, d'un noir profond. Je réalisai alors que j'étais allongée dans un lit entièrement nue sous des draps en satin.

Un léger frisson parcourut mon corps et je me redressai subitement, mes cheveux tombant en cascade sur mes épaules et ma poitrine. Je réalisai ensuite que ma serviette, que je portais auparavant, avais disparu.

Prise d'embarras face à ma nudité, je m'empressai de saisir le drap en satin d'une main pour le tirer sur moi. Une odeur musquée et masculine chatouilla mes narines, je la reconnu c'était la sienne, le parfum de l'alpha. Mes yeux parcoururent alors la chambre, simple et moderne à la fois.

Les murs étaient peints en blanc, mettant en valeur les lignes épurées du mobilier en bois sombre. Un large miroir trônait fièrement au-dessus de la grande commode, reflétant ma silhouette. Les rayons du soleil perçaient à travers les fins rideaux en lin, projetant des faisceaux de lumière douce sur le sol en parquet impeccable. Une légère brise venait caresser ma peau, faisant danser les voiles transparents des fenêtres.

Mon regard se posa sur les objets qui jonchaient le bureau chêne foncé. Des livres aux couvertures patinées et un petit cadre, habillé d'un bois raffiné et délicatement travaillé, renfermait une photo. Intriguée, je me redressai en enroulant le drap autour de ma silhouette fine et m'approchai pour mieux voir.

Une vielle photo usée par le temps y était enfermé, un couple trentenaire s'y trouvait accompagnait de deux petits garçons aux sourires espiègles. Leur bonheur transparaissait à travers les lignes du cliché, figé pour l'éternité. La femme, vêtue d'une élégante robe, tenait tendrement la main de son mari, dont le regard était empreint d'une affection profonde. Les deux petits garçons, l'un une réplique miniature de son père avec ses cheveux blonds et ses yeux rieurs, l'autre avec des boucles brunes et un air malicieux, se tenaient joyeusement aux côtés de leurs parents.

Je reconnus immédiatement l'alpha Weiss, mes doigts effleurèrent sa photo de lui enfant. Toute son innocence s'était envolée pour laisser place à un individu d'apparence dure et froide. Cependant, les paroles de Selena résonnaient encore dans ma tête, tout comme les événements troublants de la veille. Malgré tout, il a pris soin de moi dans la salle de bain. Peut-être n'est-il pas aussi dur qu'il veut le faire croire.

Je laissai échapper un profond soupir avant de remettre le cadre soigneusement à sa place. Je m'aventurai un peu plus dans la chambre à la recherche d'un vêtement pour me couvrir, c'est alors que je remarquai au bord du lit des vêtements pliés. Je l'ai saisi, c'était une robe en laine, il y avait également des sous-vêtements et une paire de bottes en cuir au pied du lit.

Une fois les vêtements enfilés, je m'avançai vers la porte de la chambre et l'ouvris prudemment. Alors que je m'apprêtais à quitter la pièce, mes pas m'ont guidé instinctivement devant la salle de bain, rappelant ainsi le souvenir encré de la veille. Je me suis arrêtée un instant pour me remémorer cet épisode troublant : combien de temps avais-je réellement passé immergé sous l'eau chaude bouillonnante sans m'en apercevoir ? Les minutes floues et insaisissables semblaient s'être échappées de ma mémoire, laissant place à un sentiment de confusion. La voix lointaine qui s'était élevée me revint en tête, me laissant perplexe quant à sa provenance réelle. Avais-je succombé à une hallucination, entendant des sons imaginaires ? Plus je réfléchissais à cette situation mystérieuse, plus le monde qui m'entourait semblait se fondre dans une brume irréelle, comme si la réalité elle-même se trouvait altérée. Peut-être étais-je tout simplement tombé dans un état de semi-conscience involontaire, m'enfonçant dans un sommeil étrange sans m'en rendre compte.

La meute sanglante: l'éveilWo Geschichten leben. Entdecke jetzt