Au Piège De Ma Vengeance

5 : Alea Jacta est

MICKAÏL

Cette première rencontre se déroule encore mieux que je ne l'espérais. J'ai sous les yeux les deux personnes contre lesquelles je dois me venger. Les deux enfants de la famille ROZATTI. Je suis tout de même surpris par l'entrain du frère. On me l'avait décrit comme étant un monstre. Un tueur sanguinaire à l'image de leur père. Je ne serai pas étonné d'apprendre qu'il est l'ordonnateur du meurtre de mon frère et de mon père. J'en suis certain maintenant. Il l'a ordonné et sa sœur s'est occupée de faire le sale boulot en se servant de ses charmes pour les embobiner.

Je compte découvrir le fin mot de l'histoire et je vais y arriver en gagnant leur confiance. Pour le moment, tout ce que je sais, c'est qu'elle les a tués alors qu'ils étaient en pleine négociation pour aboutir à un traité de paix. Elle les a eus par acte de traitrise.

— Comme vous le savez, cette chaine d'hôtel est au bord du gouffre. Les précédents propriétaires en ont fait une épave économique à cause de leur mauvaise gestion. Commence Stefano.

— J'ai vu les chiffres. Une véritable catastrophe. J'ai voulu la racheté avant vous, mais j'estimais qu'il en demandait trop pour un tel fiasco.

Mon objectif était de me mettre en concurrence avec lui dans cette affaire pour qu'il me remarque. Il sourit et regarde sa sœur avant de continuer.

— Je voudrais que vous compreniez que je n'ai en réalité pas besoin de vous monsieur KURKOVICH, pour rendre mon investissement rentable.

Pour un homme étant à la tête d'une organisation mafieuse, il a au moins le mérite d'être franc et direct. Je me demande bien pour quelle raison il a décidé d'investir et de racheter cette boite. D'après les informations que je détiens à son sujet, il possède des hôtels en Italie. Un moyen de faire des opérations de blanchiment d'argent sous le nez des autorités. Eh bien je vais jouer son jeu et faire cartes sur table.

— Je le sais monsieur ROZATTI. Je me suis d'ailleurs étonné que vous ayez accepté mon offre de partenariat.

— Vous vouliez que je la refuse ? Fait-il en haussant un sourcil d'un air provocateur.

— Non. Mais, avec un homme comme vous ce n'est pas facile d'obtenir gain de cause du premier coup.

— Voyez-vous, un homme comme moi fait ce qu'il faut pour obtenir ce qu'il veut. Je ne vous apprends rien, car c'est que vous avez aussi fait. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle vous vous tenez en face de moi.

Il faudra que je fasse attention à lui. Il pourrait me percer à jour si je baisse ne serait-ce qu'un tout petit peu la garde.

— Les grands esprits finissent par se rencontrer.

Je réponds en soutenant son regard.

— En effet. N'empêche que j'ai besoin de votre expérience parce que je me retrouve à une étape de ma vie au cours de laquelle il faut que j'apprenne à déléguer. Vous devez le savoir, j'ai une famille et si je dois me consacrer à ce nouvel investissement, ainsi qu'à mes autres entreprises je risque de ne pas voir grandir mes enfants.

— Vous en avez combien ?

— Trois. Un garçon de 6 ans et des jumeaux âgés de quelques mois. Je crois savoir que vous n'en avez pas, mais que vous êtes fiancés.

Cette information n'était pas supposée être connue de tous mais je ne m'étonne pas qu'il le sache. Que va en penser sa sœur ? Le sait-elle déjà ? Mon regard dérive vers elle. Une lueur fugace traverse son regard. Elle était tellement rapide que je l'aurai manqué la seconde d'après.