Chapitre 1

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Peu de temps après ma balade nocturne au cours de laquelle je m'étais une fois de plus apitoyé sur mon sort, je n'eu aucun mal a tomber dans les bras de morphée en un temps record, de nouveau le sang débordant d'alcool, la tête pleine de remords et de pensées de plus en plus noires et puissantes. Une nuit supplémentaire allait s'ajouter au nombre incomptable de soirées passées sur ce vieux matelas troué, imbibé d'urine et de vodka. Ô chère vodka, la seule à ce jour à accepter de m'enlacer et de me tenir chaud...

Sans plus attendre, mon esprit n'as pas tardé à me torturer à l'aide de souvenirs douloureux, de nouveau dans un rêve...

Mon réveil sonne, je me lève heureux, ma fille m'attend à table avec un délicieux petit déjeuner acheté par les soins de ma sublime femme. Ce sourire niais collé a mes lèvres ne peut pas partir, un doux sentiment de plénitude m'envahi, je suis si comblé avec ces deux êtres dans ma vie, tout va bien.

Mon travail m'attend, le doux bruit de la machine à café me caresse les oreilles pendant qu'une faible odeur de la délicieuse boisson qui m'attend me chatouille les narines. Tout m'apaise, le climat de cette douce matinée contribue à la joie qui me prend le cœur. 

Rien de tout cela n'est vrai. Rien de tout cela n'arrivera plus jamais.

Après de courtes heures de sommeil, rien ne vas mieux, sans grande surprise. Ma femme.. ma fille.. je veux tout détruire, tout casser, je veux voir Paris en feu. Je rêve de voir des gens souffrir autant que je souffre, voir si, eux, seraient plus fort que moi, peut être même plus matures ou réfléchis, je ne sais pas, à vrai dire je ne sais plus rien. Bordel.

Je crois que je vais devenir fou.

Il est maintenant 5h, les lampadaires parisiens peinent à montrer leur lumière au monde. Les seules traces de présence humaine que je peux noter sont les cris étouffés de jeunes sortant à peine de soirée, au coin d'une ruelle, sûrement au bord du vomi, peut être même en pleine foncedalle. J'aimais être à leur place, plus jeune. Se doutent-ils des chances qu'ils ont de finir comme moi? Pitoyables et pathétiques. Oui. Putain de pathétiques. Qu'ils profitent  bien avant d'avoir à chier dans des caniveaux, avant d'avoir à boire pour ne pas succomber à la fraîcheur de la nuit, et pas juste pour fêter la vie, le travail, le mariage, parfois même la mort. Je les envie, ils méritent de souffrir comme je le fais, de saigner pour comprendre ce qu'est la vraie vie, ce qu'est la sensation de voir la faucheuse en face sans ne jamais parvenir a l'atteindre, ce qu'est la torture de vouloir mourir.

Je les déteste tous.

Je m'ennuie si fort, depuis tous les mois, voire les années, où je suis bloqué là, à vrai dire je ne sais plus. Je vais prendre mon courage pour aller au contact humain, peut être que j'en ai besoin, peut être que je ne suis pas tant voué à devenir fou. Au fur et à mesure que j'avançais je me rendais compte de l'erreur monumentale actuellement en cours. Pas après pas mes désirs les plus profonds ressortent, je veux me venger.

"-Euh Bonjour monsieur?

-Bonjour.

-Besoin de quelque chose?

-De l'alcool. Vous avez?

-Non désolé.

-Pourquoi vous êtes froids? Avez vous la moindre idée de ce que j'endure? Je vis l'enfer, moi je vais vous montrer ce que c'est."

Je voyais la peur dans ses yeux, il était tétanisé, ses compagnons autour ont pris la fuite, je fais si peur que ça? Tant mieux pour eux. Sans m'en rendre compte mes poings se serraient machinalement, à tel point que je pouvais sentir mes ongles blesser ma paume de main. Le jeune homme en face de moi était terrifié, étrangement cela me satisfaisait énormément, comme un désir profond et inné en moi qui s'assouvissais enfin, j'ai besoin de le blesser.

Sans que je m'y attendes, un coup de poing est parti seul, je ne pensais pas avoir mis autant de force mais je l'ai vu tomber au sol, se tordant de douleur, merde. Je suis censé culpabiliser? Pourquoi est-ce que je ne ressens rien? Pas un regret, de la pure jouissance. Un coup de pied est parti seul, puis deux, puis trois.. Puis je ne les comptais plus. Le jeune homme criait, il hurlait, et moi je souriais, un sourire effrayant, terrorisant. La simple idée de l'imaginer seul a chialer face au traumatisme que je lui laisserais me rendait heureux, même plus que ma femme et ma fille, beaucoup plus.

"-M- Mais t'es fou bordel!!

-Ohh que oui."

Mon sourire laissait voir mes dents mais aussi mes gencives tant la satisfaction était grande. Oh oui.

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⏰ Last updated: Nov 09, 2023 ⏰

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