Nouvelles [PLK]

chapitre huit

          C'était une victoire pour Mathieu et ce n'était pas gagné d'avance pourtant.. Il n'en croyait pas ses yeux. Il voulait juste passer un bon moment avec la femme qui lui fait tourner la tête depuis sa jeunesse. Malu injecte l'antihistaminique et laisse repartir Mathieu en lui laissant les clés de la clinique pour qu'il puisse rentrer quand il sera de retour. Elle lui avait accordé bien plus de cinq minutes. La maman de Malu avait fini par s'inquiéter et l'appeler. Elle s'excusa et lui demanda si elle pouvait garder le petit encore ce soir et elle accepta sans hésiter. Une fois raccroché, Malu s'occupe des derniers soins jusqu'à que Mathieu fera son retour. Il la trouva dans la clinique et l'aida aux soins des animaux. Une fois fini, Malu se dévêtit de sa blouse ce qui laissa apparaître une belle robe brune à manches longues sous les yeux ébahis de Mathieu.
- Tu vas me dire que tu n'es pas assez bien habillée pour aller au resto là ? Sérieusement ? dit-il en la faisant tourner sur elle-même.
- Tu vas bien Matt ?
- Et après ça ose me demander pourquoi j'ai encore ce bout femme au fond ma tête, dit-il en s'approchant d'elle et l'attrapant par la taille.
- Ah oui ? dit-elle en posant les mains sur son torse.
- Une torture.

          Il releva la tête de Malu pour qu'elle le regarde dans les yeux. C'était plus fort qu'eux. Le battement de leurs cœurs était fort. La chaleur était montée et la tension était lourde. L'attirance était forte. Ils étaient comme magnétisés. Ils étaient beaux. S'ils avaient pu ils se seraient sautés dessus, mais il y avait bien trop d'enjeux. Elle prit le dessus sur la situation parce qu'à tout moment ça aurait pu déraper.
- On y va ? Tu as réservé ?
- Oui et oui.
- Il faut que je récupère mes talons dans ma voiture avant de grimper dans la tienne.
- Avec le plus grand des plaisirs !

          Ils allaient au parking pour récupérer ses escarpins. Une fois récupérée, elle enfila ses talons assise sur le siège conducteur de sa voiture et quand elle se rendit compte qu'il pouvait apercevoir sous sa robe, elle lui dit de se retourner.
- Ça va, je connais ton corps par cœur.
- De un, ce n'est pas une raison. De deux,mon corps n'est plus le même. Il a changé depuis mon accouchement et de trois, on est plus ensemble.
- Tu as accouché par voie basse ou césarienne ? dit-il en se retournant.
- Césarienne.
- Tout ce qui change, c'est une petite cicatrice alors.
- J'ai pris des hanches.
- J'ai remarqué, mais c'est benef ça, dit-il en se tournant sa tête vers elle pour voir sa réaction.

          Elle sourit bêtement à ses allusions.
-C'était une grossesse à risque pour que ça finisse en césarienne ? Dit-il plus sérieusement.
- Pas du tout, j'ai eu de la chance. Léo était calme dans mon bidon et coopérait à chaque fois. J'ai demandé la césarienne parce que je ne voulais pas détruire la en bas.
- Dieu merci.

          Elle rigolait, voyant là où il voulait en venir. Il l'attrapa par la main pour l'aider à la faire descendre de sa jeep en talon. Il l'emmena à sa voiture. Elle s'attendait à voir un gros bolide, mais non, c'était une simple audi. C'était clairement pour ne pas se faire remarquer dans Clamart. Il lui ouvra la portière avant de prendre le volant. Une fois arrivé, Malu reste figé. Mathieu se détacha et ouvra sa portière avant de rendre compte que Malu n'avait pas bougé et regardait toujours droit devant elle. Il allait lui ouvrir la portière et lui demanda si tout allait bien.
- Je ne pense pas être prête à avoir cette discussion avec toi, dit-elle sans réfléchir.
- Figure-toi qu'on est deux, dit-il en lui tendant la main, mais il va bien falloir. La, je veux juste rattraper le temps qu'on a perdu et que tu me racontes tout ce qui s'est passé durant ces six années. D'accord ?
- Je vais essayer, dit-elle en détachant la pince de ses cheveux et en attrapant sa main.
- La frappe, dit-il en sifflant, une bombe atomique.
- Tu as fini ? dit-elle en rigolant.
- Tu es vraiment magnifique, dit-il en la faisant tourner sur elle-même. Maintenant j'ai fini.
- Toi aussi, tu es très beau.
- On y va ?

          Elle acquiesça de la tête. La timidité de Malu prit le dessus. Ils avancent droit vers le restaurant. Elle regarda par la fenêtre pour voir s'il y avait du monde, mais elle fût rassurée quand elle aperçut plusieurs tables vides. Mathieu lui ouvrit la porte tel un gentleman et elle passa la première. Mathieu ferma la porte derrière lui et attrapa Malu par la taille au moment où Sam arriva les saluer avec le plus grand des sourires.
- Non mais pincez-moi, je rêve ?! Maria Luisa ? Ça fait si longtemps, dit-il en la prenant dans ses bras. Quand tu m'as dit que tu viendrais accompagner, j'étais déjà au max, mais alors là ! Je ne m'attendais pas à te voir accompagner de la belle Malu, mais plutôt de Ormaz ! Ajoute-t-il en saluant Mathieu.
- Le temps change mon gars, dit-il en souriant. Ce n'était pas facile de la ramener jusqu'ici !
- J'imagine bien ! Aux dernières nouvelles, la demoiselle avait disparu de la circulation.
- J'ai retrouvé mon chez moi figurez-vous.
- Qu'est-ce que devient madame Silva ?
- Docteur, corrigea Mathieu.
- Docteur Silva ? Ça vit hein !
- Tu as vu, dit-elle souriante. Je viens d'ouvrir ma clinique vétérinaire à Clamart.
- Félicitations, c'est amplement mérité après tout ce que tu as traversé. Les études fini, l'ouverture de ta clinique et maintenant tu retrouves ton polak ? - Comme quoi quand on est fait l'un pour l'autre, on finit toujours par se retrouver.
- La vie est bien faite, ajouta Mathieu en regardant Malu.
- Oui enfin bon, on est clairement loin de tout ça, dit-elle en les faisant revenir sur terre. Ce n'est pas tout, mais j'ai hâte de découvrir ce que tu as à nous présenter ce soir !
- Suivez-moi, je vous emmène à votre table habituelle.

          Mathieu fit signe à Malu de passer devant lui. Malu regarda Mathieu avant de suivre Sam, étonné qu'il l'emmène à la table où il mangeait à chaque fois auparavant. Elle était importante cette table, car Mathieu avait gravé leur initiale dans le bois de la table le jour où ils avaient décidé de rendre les choses officielles. Elle s'aperçut qu'autour de cette table, aucune n'était occupée contrairement à l'autre moitié de la salle.
- Qu'est-ce que vous voulez boire ?
- De l'eau plate s'il te plaît, dit Malu.
- On va prendre une eau d'un litre.
- Je vous apporte ça.

          Une fois Sam partit, son premier réflexe fut de vérifier si leurs initiales étaient toujours bien gravés dans la table. Ils y étaient toujours. Mathieu sourit quand il constata que le visage de Malu s'était détendu accompagné d'un léger sourire.
- Ça n'a pas bougé.
- Hm ?
- Nos initiales.
- C'était calculé ? dit-elle froidement.
- De quoi ?
- La table ? La moitié du resto inoccupé ? Tout ça ? C'est pour apporter un peu de nostalgie ? Que je retombe dans tes bras et qu'on recommence à zéro ? dit-elle agacée.
- Je te l'accorde, j'ai choisi ce resto par valeur sentimentale, mais pas que... Je voulais faire les choses bien. Je sais que je peux compter sur Sam et sa discrétion. Maintenant si tu le veux bien, j'aimerais que tu arrêtes de te mettre sur la défensive et que...
- Excuse-moi, je ne voulais pas t'énerver. Je suis perdu dans toutes mes émotions. Elles s'entremêlent depuis l'autre jour et je sais plus où donner de la tête. Quand je te vois ça m'énerve parce que tu as l'air totalement indifférent, comme si rien ne t'atteignait alors que tu as toutes les raisons pour m'en vouloir.
- Le mal est fait, qu'est-ce que tu veux que je dises ? Depuis le jour où tu as décidé de partir, tu n'as jamais quitté mes pensées. Ça fait des années que j'attends d'avoir de tes nouvelles, je suis juste content de t'avoir enfin retrouvé.
- Je comprends, mais au vu des circonstances, ça me rend dingue !
- Au vu de quelles circonstances ?

Coucou tout le monde,
Petit mot pour vous dire qu'il n'y aura pas de chapitre neuf la semaine prochaine. Je serai en vacances à l'étranger pour profiter de la tournée européenne de notre polonais-corse préféré. On se retrouve le week-end du 25 novembre pour la suite.