#60. Comme de vrais frères

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Je me gare devant le terrain de basket municipal.
Je sors mon téléphone et regarde à nouveau le message que Milo m'a envoyé.

📥: Félix? Je suis au terrain de Basket.

Je ne lui ai pas répondu. J'ai juste pris mes clés et j'ai conduit jusqu'ici.
Après un long moment à cogiter, je descends et marche jusqu'au terrain.

Je le trouve seul entrain de jouer. Il sourit quand il me voit et me lance la balle.

Je souris en retour et mets un panier avant de lui renvoyer la balle.

- Ça te dit un un contre un? Me demande-t-il sur un ton de défis.

- Tu crois que j'ai conduit jusqu'ici pour jouer à la dînette ou quoi? Rétorquai-je en enlevant mon sweat.

- Toujours aussi agréable à ce que je vois!

- Toujours aussi fragile à ce que je vois!

On rigole puis la partie commence.
Nous jouons pendant une bonne heure avant de nous écrouler sur un banc.

Il me passe une bouteille d'eau que je vide d'une traite. On reste assis là en silence pendant quelques minutes puis, il prend la parole.

- J'ai vraiment merdé hein Félix? Me demande-t-il mais plus comme une affirmation.

- On a tous les deux merdé. Je n'aurais jamais dû te frapper.

- Tu n'as rien à te reprocher c'est moi qui suis allé beaucoup trop loin en te traitant de meurtrier. Je suis vraiment désolé!

- Eh, c'est moi le grand frère. J'aurais dû garder mon calme au lieu de réagir comme ça. Tu étais blessé et troublé, je sais que tu ne le pensais pas. Alors, arrête de te blâmer.

Il me regarde tristement.

- Pourquoi tu es toujours comme ça?

- Comme ça? Répétai-je confus.

- Oui comme ça! Tu me laisses tout passer! Depuis qu'on est petit, tu prends le blâme pour mes bêtises, tu ne me grondes jamais et tu es toujours trop patient! Pourquoi tu fais ça? S'énerve-t-il en se levant d'un bond.

- Je ne comprends pas Milo, dis-je en me levant à mon tour.

- Je déteste que tu fasses ça! Même quand je me comporte comme un énorme imbécile, tu prends sur toi! Pourquoi tu ne t'énerves jamais contre moi? Pourquoi ne me traites-tu pas comme ton vrai frère?

Je le regarde choqué.

- Mais qu'est-ce que tu racontes? M'énervai-je à mon tour. Je t'ai toujours traité comme mon frère!

- Non c'est faux. Mes amis me racontaient leurs disputes fraternelles mais aucune de ces histoires ne ressemblaient à la nôtre. Souvent, je faisais exprès de t'énerver pour que tu m'envoies chier, comme la fois où j'ai abîmé ta voiture. Je voulais que tu me cries dessus, que tu me grondes, qu'on se batte même mais tu as toujours tout pris avec philosophie. Franchement ça me rendait dingue! Mes potes me disaient que j'avais de la chance d'avoir un grand frère comme toi alors que moi j'avais juste l'impression d'être un étranger pour toi. Maintenant qu'on sait qu'on est vraiment frères, tu pourrais au moins changer ça!

Il me tourne le dos. Je ne savais pas qu'il le prenait comme ça. Je ne savais pas que ma patience créait une barrière entre nous.

- Milo je...

- Laisse moi deviner ce que tu vas dire, commence-t-il en se retournant. «Milo je suis désolé d'avoir été comme ça, tu as raison sur toute la ligne». Comme d'habitude tu ne sais que te rabaisser. Défends-toi putain, crie-t-il en me poussant. Énerve-toi! Crie moi dessus!

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