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Ma mère m'avait acheté un costume d'Halloween et je devais bien avouer qu'il m'allait comme un gant. Si j'avais bien compris, des amis de mes parents avaient préparé une fête et nous étions contraints de nous y rendre. J'aurais largement préféré rester à la maison pour mater des films d'horreur avec un saladier de popcorn. Les amis de mes parents avaient des enfants de mon âge, mais ces derniers, comme tout le lycée depuis la révélation de McBride deux semaines auparavant, m'évitaient comme la peste. Il était à peu près certain qu'ils seraient présents au bal du lycée qui avait lieu le soir-même. J'avais entendu la bande de McBride échafauder des plans pour introduire de l'alcool dans les lieux et les sœurs Johns n'étaient pas les dernières à faire des conneries.

Je me regardai une dernière fois dans le miroir. Je n'aurais jamais osé porter ça en dehors du cadre familial. La robe était longue et si moulante qu'on pouvait voir la marque de mes sous-vêtements. J'avais été obligée de retirer mon soutien gorge et de mettre un shorty sans couture pour éviter qu'il ne se voit. C'était loin des sweats que je portais d'ordinaire. Les seuls vêtements moulants que je prenais, c'était lors de mes excursions avec mon père. Pour courir, c'était plus facile d'avoir un vêtement près du corps.

Ma mère avait acheté un chapeau pour aller avec et je le plaçai sur ma tête. Il y avait quelque chose qui clochait. Ma mère frappa à ma porte et passa sa jolie bouille dans l'embrasure de la porte.

– Tu es magnifique. Par contre, tu devrais détacher tes cheveux sinon, le chapeau ne passera absolument pas.

Elle s'avança vers moi et détacha mes cheveux. Ces derniers encadrèrent mon visage. Je ne les détachai plus depuis la colle. Je faisais en sorte de me faire des tresses collées ou des chignons pour éviter qu'un autre drame ne se produise. J'avais à peine remarqué qu'ils avaient autant repoussé. Ils étaient bouclés.

– Regarde ce que j'ai pris avec moi..

Elle agita sa trousse de maquillage et elle me fit asseoir sur mon lit. Ma mère était coquette. Je m'étais toujours demandée comment elle avait pu finir dans la famille Caldwell qui était plutôt mal dégrossie. Mon oncle Burd était un ours polaire presque pour tout étranger, et mon père, bien que plus sociable que son oncle, préférait largement passer du temps chez lui tranquille. Un peu comme moi. Ma mère, elle était sociable, elle était belle... et aimait s'apprêter. Elle agita devant ma tête des produits inconnus, mais lorsqu'elle eut terminé, je restai scotchée devant mon miroir. Je n'avais jamais ressemblé à ça et je savais que je ne pourrais jamais arriver à un tel résultat par moi même. Ma peau me paraissait sans aucun défaut, presque brillante. Mes yeux gris me paraissaient plus grands que jamais et même mes lèvres, rosées, ressortaient. Elle posa le chapeau sur mon crâne et je me mis à ressembler à une sorcière sexy.

– Splendide. Quand tu seras prête, tu me rejoins en bas ? Don est là.

Don était le meilleur ami de mon père depuis leur enfance. Il n'était pas survivaliste lui, mais mon père lui avait promis que lorsque la fin du monde arriverait, il viendrait le chercher pour le sauver. J'attrapai des baskets fines et je filai en bas des marches pour serrer mon oncle Don contre moi. J'attrapai ma tasse de thé déposée sur le plan de travail en rentrant du lycée tout à l'heure et j'en avalai une grande gorgée.

– Eh bien. Les hormones des boutonneux vont être en ébullition quand ils vont te voir bichette.

– Quels boutonneux ? On va chez les Johns ?

– Non, toi tu vas au bal du lycée et nous, nous allons chez les Johns.

Je crachai la boisson que j'avais en bouche sur mon chat qui s'enfuit à la vitesse de l'éclair en feulant.

Zombies for ChristmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant