Chapitre 3

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Trois ans plus tôt...

Cela devait faire une heure qu'il marchait. Il semblait inépuisable. Le froid était si vigoureux que mon corps tremblait sans que je ne puisse l'arrêter. Mes dents claquaient entre elles. Ma tête me faisait mal. Mes membres étaient gourds. Et je pouvais sentir l'entaille à mon ventre à chaque pas du jeune homme. Je ne pipai mot et attendit en silence mon heure. Lorsqu'il s'arrêta enfin, je ne sentais plus mes orteils. D'un mouvement souple, il me fit passer devant lui et me lâcha sur le sol. Je m'y écrasai sans aucune grâce. Je poussai un juron qui résonna dans la clairière. Autant pour mon plan de faux sommeil... Sans parler, il se pencha.

- Eh, criai je en me débattant.

Faisant toujours la sourde oreille, il me lia les mains avec une corde. Puis il se détourna et s'affaira a faire un feu. Enragée et terrifiée de l'endroit où il m'emmenait, je m'adossai à un arbre derrière moi et entrepris d'essayer de démêler la corde. Je l'avais déjà fait une fois. Je m'étais démis un doigt mais j'étais parvenue a m'enfuir. C'était tout ce qui comptais. Je stoppai tout mouvement quand il revint vers moi.

- Comment tu t'appelles, lui demandai je.

- Ça ne te regarde pas, grogna t'il en lâchant un sac à mes pieds.

Il s'accroupit a ma hauteur.

- Autant pour moi, j'aurai eut tendance à croire qu'après tout ce chemin parcourut ensemble, des présentations auraient été appropriées...

- Soulève ta chemise, me dit il sans réagir à ma réflexion.

- Pardon, m'écriais je en me plaquant un peu plus sur l'arbre.

- Tu es blessée, et tu ne dois pas être abîmée pour le roi, s'impatienta t'il. Je ne fais que mon travail.

- Il est nul votre travail, rétorquai je.

Il ouvrit le sac et en sortit une compresse.

- Je ne suis pas blessée, mentis je.

Je ne voulais pas qu'il voit mon corps.

- Cela fait une heure que tu te vides de ton sang sur moi, je pense savoir que tu l'est.

- Et il ta fallut une heure pour qu'une opération de guérison arrive à ton cerveau ? Chapeau...

- Soulève. Ta. Chemise.

- Non.

Il laissa échapper un sifflement rageur. Il approcha sa main. Dans un réflexe débile, je lui tapais sur les doigts. Ses yeux laissèrent entrevoir sa surprise. Moi même je rougis. Autant agir comme une gamine de dix ans... Son visage redevint neutre et ses yeux noirs se plantèrent dans les miens. L'air excédé, il contracta la mâchoire.

- Je peux le faire seule, lui fis je en lui tenant tête.

- Je préfère faire moi même les choses.

- Ben voyons, ricanai je.

Je ramenai mes mains liées sur ma poitrine et le dévisageais. A la lumière du feu, ses traits étaient plongés dans l'ombre. Il portait toujours sa cape et je ne pouvais savoir combien d'armes il avait sur lui. Je ne pouvais l'attaquer directement. Je perdrais à coup sûr. Je ne pus tergiverser longtemps. Brusquement il sortit un couteau de sa botte. J'inspirai brusquement et balançai mon pieds dans ses jambes. Il esquiva souplement et d'un mouvement vif agrippa les mains. Avant d'avoir put comprendre ce qu'il se passait je me retrouvais les bras au dessus de ma tête. D'un coup bien placé, le couteau s'enfonça dans l'écorce de l'arbre. Penché sur moi ses yeux tombèrent dans les miens. Je tentai de me libérer en vain.

Les Sabres de fumée Where stories live. Discover now