Le silence emplissait le bureau du caporal Ackerman. Aucun son n'était produit, à part celui de sa lourde respiration.
La piece pourtant grande lui paraissait si étroite qu'il en respirait mal, comme emprisonné dans une tombe six pieds sous terre. Un véritable cauchemar éveillé.
Il ne voulait plus penser. Il ne voulait plus faire de mauvais rêves. Il ne voulait plus imaginer. Il ne voulait plus se souvenir. Il voulait simplement vivre. Être un citoyen parmi tant d'autres.
La guerre, les hurlements, la Mort... la terrible Mort encapuchonnée tenant sa faucille d'une main, l'autre tendue vers la foule. Foule inconsciente. Foule désarmée qu'il fallait à tout prix protéger, au péril de sa propre vie. Et des vies périrent pour l'humanité. Beaucoup. Sûrement trop même pour un futur malheureusement incertain.
Assis au milieu de cette cage, sur le sol ciré, se tenant la tête de ses mains: peut-être avait-il envie de se la broyer une bonne fois pour toute. Échapper à cet univers tragique. Peut-être qu'il voudrait le faire... En réalité il n'en savait trop rien. Tout fusait plus vite que le son dans sa boîte crânienne, alors la Raison avait abandonné son travail. Et lui, il se retrouvait au milieu de la tempête que causait la tornade ravageant son cœur.
Ses muscles tendus le tiraillait mais cette douleur n'était rien comparée à celle de son âme meurtrie. Une âme déchirée et rafistolée avec de simple bouts de ficelles qui menaçaient de se casser lorsque le vent soufflait trop fort.
Il n'entendit même pas les coups à la porte de son bureau et qui s'ouvrait sur une femme. Il s'en rendit compte lorsqu'il sentit ses bras entourés son torse de derrière. Alors il s'abandonna à eux, reposant son dos contre le torse de celle-ci.
Elle libéra les tempes de l'homme tourmentée des mains de celui-ci et les posa délicatement sur son abdomen à lui. Elle laissa l'un de ses bras sur son ventre et apporta son autre main sur le front du brun avant de passer délicatement ses doigts dans ses cheveux. Le caporal soupira d'aise et petit à petit ses muscles se détendirent. A moitié allongé entre les bras de celle qu'il aimait, il se sentait en sécurité, éloigné de tous les malheurs du monde et de toutes les responsabilités qui pesaient sur ses épaules malgré tout fragiles.
C'est alors qu'il ouvrit les yeux et qu'il observa le visage de sa bien-aimée. Elle le regardait tendrement, lui assurant que tout allait bien tant qu'elle était présente, que rien ne pourrait l'atteindre. Elle le faisait se sentir légitime d'éprouver des émotions. Elle ne le jugeait pas: elle l'épaulait.
Il porta l'une de ses mains à la joue de sa petite amie et la caressa délicatement. Elle ferma les yeux de contentement. Ô qu'ils s'aimaient follement !
« Merci... –Je serai toujours à tes côté, Livaï... »
Ils restèrent ainsi quelques temps. Ils n'avaient pas besoin de mots pour se prouver leur amour: les gestes, les petites attentions suffisaient. Mais lorsqu'ils traversaient de durs moments, où qu'ils se montraient leur amour l'un envers l'autre, ils se le disaient car tout peu basculer du jour au lendemain.
Puis il se décida à se relever. La jeune-femme glissa ses mains dans celles que lui tendaient son petit-ami qui l'aida à se relever. Elle posa ses mains sur les joues de l'homme qu'elle aimait et lui les siennes sur les hanches de celle-ci. Elle sondait le regard de Livai avec inquiétude mais aussi espoir. Avec l'espoir que tout cela sera bientôt fini, elle le sentait.
Elle posa un délicat baiser sur le front de son petit-ami avant de l'embrasser délicatement.
« Je t'aime Y/N. Elle sourit face à ses dires. –Je t'aime aussi Livaï. Je te jure que tant que je suis là, présente à tes côtés, tu as quelqu'un à qui te confier. Quelqu'un avec qui te décharger de ce fardeau. –Je te fais la même promesse... »
Elle enlaça Livaï, l'enveloppant de tout l'amour qu'elle pouvait lui donner. Oui ils s'aimaient, ils s'adoraient. Il était heureux d'avoir gagner le cœur d'une si merveilleuse femme. La seule chose dont il était sûr ? Y/N et lui ne se quitteront jamais, pas même après la mort.
