𝘀𝗶𝘅

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Au bout de quelques minutes, le claquement de la porte qui se ferme résonne dans la pièce. Tout le monde se retourne pour découvrir Gilbert et Anne ensemble. Les deux s'assoient, alors que j'évite le regard du brun. Josie commence alors à parler :
Josie : Ne nous faites pas croire que vous avez juste posé votre gourde pendant 5 minutes !
Billy : Elle a raison ! Gilbert, sérieusement ? Anne Shirley ? Tu aurais pu en trouver une meilleure.
Gilbert : Qu'est ce que tu racontes Billy ?
Un brouhaha général commence alors à se faire entendre, tandis qu'Anne, Gilbert et moi restons silencieux. Un débat sur ce qu'on fait Anne et Gilbert éclate entre les membres de la classe.
Seule moi est au courant de ce qui s'est réellement passé : je les ai vu s'embrasser.
Rien que le fait d'y repenser me sert le coeur et me nous la gorge. Je n'ose même pas les regarder.
Ameylina : Je ne vois pas ce qu'ils auraient pu faire d'autre.
Josie : Moi je sais...
Ameylina : Comment ça tu sais ?

Josie : Enfin, je pense savoir. Vous vous êtes embrassés, c'est ça ?
Mon regard se tourne vers Gilbert qui croise les yeux d'Anne. Ils ont l'air pris sur le fait, et ne réfutent pas les accusations.
Au moins, ils ne mentent pas...
Josie : Je le savais ! Pas trop déçue, Ameylina ?
Ameylina : Qu'est ce que tu racontes !
Billy : Il semblerait que Gilbert t'ait trompée !
Ameylina : Billy, ferme la.
Josie : Eh, ne lui parle pas comme ça !
La classe commencr à devenir de plus en plus bruyante, alors que l'anxiété monte en moi. Je respire de plus en plus rapidement et les battements de mon coeur s'accélèrent. Je me leve et me dirige vers la porte pour sortir de cet enfer.

J'ouvre la porte discrètement, alors qu'aucun de mes camarades ne semble remarquer mon absence.
Je me dépêche de sortir et de marcher pour rentrer chez moi. Les larmes commencent à monter.
Pourquoi ça fait si mal ?

Après quelques minutes, je suis maintenant dans la forêt, essayant d'essuyer mes joues humides, lorsque j'entends des cris venant de derrière moi. Je ne me retourne pas et accélère le pas.
??? : Ameylina ! Attends nous...
Est ce que c'est... Charlie ?
??? : S'il te plaît, ralentis !
Moody ?
Qu'est ce qu'il font là ?

Moody : Ameylina, dit-il lorsqu'il arrive à mon niveau. Pourquoi es-tu partie sans rien dire ?
Ameylina : Les garçons, je veux être seule...
Charlie : C'est à cause de Gilbert ?
Je lève les yeux vers lui.
Ameylina : Je...
Charlie : Tu peux tout nous dire.
Ameylina : Quand je l'ai vu embrasser Anne, ça m'a fait tellement mal au coeur, et j'ai les larmes qui ne demandent qu'à couler... Je ne sais pas quoi faire...
Moody : Ameylina, je pense que tu aimes Gilbert.
J'ai failli m'étouffer avec ma salive.
Ameylina : Comment ça ?!
Charlie : Il a raison. Ce que tu nous décris, ça ressemble vraiment à de la jalousie. Et puis, ça se voit comment tu le regardes.
Ameylina : Vous... Vous avez peut-être raison. Oui, j'en suis sûre même. Je... J'aime Gilbert Blythe.

Le lendemain...

J'ai esquivé Gilbert toute la journée. Je ne sais pas comment réagir lorsqu'il me parle, alors je préfère l'éviter. De plus, il a embrassé Anne hier. Ça veut dire qu'il l'aime sûrement...
À la fin de la journée, je range mes affaires, mais je sens une petite tape sur mon épaule. Je me retourne et croise le regard profond du garçon brun. Ses yeux me font l'effet d'une décharge électrique...
Gilbert : Ameylina, pourquoi m'as tu ignoré toute la journée ?
Ameylina : En quoi ça te pose un problème ? Tu devrais retourner avec Anne.
Gilbert : Avec Anne ? Écoute. Hier, j'ai fait une erreur en l'embrassant. Je suis désolé...
Ameylina : Tu n'as pas à t'excuser, on ne se doit rien.
Gilbert : On ne se doit rien ? Vraiment ? Tu en es sûre ?
Je reste silencieuse, alors qu'il m'interroge du regard.
Ameylina : Écoute. La vérité c'est que je ne t'ai jamais aimé. Je t'ai toujours détesté. Tu as pris ma place auprès de mes amis garçons, et quand j'avais réussi à m'en faire du côté des filles, tu as fait exactement la même chose. Alors pour cette raison, je ressens une profonde haine envers toi. Mais... Je crois que... que je ressens autre chose. Quelque chose de plus positif, mais fort. Vraiment très fort. Gilbert, j'avoue être complètement perdue, je ne sais plus quoi penser de toi. Que dois-je faire ?
Je lui demande alors, m'ouvrant enfin à lui. Il me regarde surpris, et semble déconcerté.
Gilbert : Je vais t'aider à y voir plus clair, je te le promets.

𝓦𝓱𝔂 𝓪𝓻𝓮 𝔂𝓸𝓾 𝓼𝓸 𝓶𝓮𝓪𝓷 𝓽𝓸 𝓶𝓮 ?Where stories live. Discover now