Ecorche moi, brûle moi, mais ne pars pas.

26.

[Boytoy — Halle Abadi]

Sasuke Uchiha avait toujours eu autour de lui une aura mystérieuse et éblouissante qui le plaçait sans cesse au dessus de leurs collègues de travail, du moins, c'était ce que affirmait Konan, la réceptionniste de VogAttitude. Son éloquence, sa manière de se tenir et son charme ténébreux lui avait octroyé une valeur dont lui-même ignorait l'étendu. Sasori, le coup de cœur attitré de la boite, le considérait comme un adversaire de haut niveau : pour arriver à son rang, il fallait grimper les échelons.

Les autres le définissaient comme étant un homme à part, un homme dont la grandeur et la renommée avaient créé un bouclier le rendant inaccessible; Sasuke ne se liait pas d'amitié avec le menu fretin. Hinata, loin d'être du même avis que ses collègues qui, selon elle, exagérait les faits, devait néanmoins reconnaître que le jeune homme taciturne était difficile à aborder.

Il parlait très peu, à quelques personnes que l'on pouvait comptait sur les doigts d'une main. La plupart du temps, il se contentait de répondre aux questions lui étant adressées. Si, par le plus grand des hasards, le brun entamait une conversation, c'était sans doute en rapport avec le boulot ou pour assouvir une curiosité mal placée.

Sasuke parlait très peu de lui et n'avait pas d'amis au travail. Alors quand ce dernier s'était décidé, le premier jour de congé, de contacter Hinata pour lui proposer de faire les courses de Noël avec lui et sa cousine Ino, la jeune femme en resta sans voix. Tout d'abord parce qu'elle ne savait pas d'où il avait obtenu son numéro et ensuite parce qu'elle ne s'attendait pas à une telle invitation de sa part.

Toutefois, la demoiselle accepta à cœur joie. Elle n'avait pas non plus acheté de cadeaux, il lui fallait en trouver pour son père, Hanabi et Neji. D'ailleurs, c'était une occasion à ne pas manquer, car il lui donnait, sur un plateau d'argent, l'opportunité de fouiller dans son passé avec Naruto et d'étudier leurs réactions vis-à-vis de l'autre.

Quand Hinata descendit, un peu plus tard, les marches de l'escalier pour se rendre dans le salon, elle ne fut pas surprise de voir Naruto avachi sur le canapé entrain de regarder un match de basket. lorsqu'il leva les yeux sur elle au même moment, il fronça les sourcils, étonné de la découvrir légèrement maquillée, les cheveux relevés en une queue de cheval haute et vêtue d'un chandail, un veston avec un imprimé pied-de-poule et manteau long, le tout agencé avec des bottes à talons noires et un sac à main de la même couleur.

— Tu vas quelque part ? lui demanda-t-il d'une voix nouée.

— Oui, répondit-elle consciente du trouble qu'elle suscitait en lui. Je vais au centre commercial avec Sasuke.

Naruto se releva soudainement, comme piqué par une aiguille. Il l'observa de la tête aux pieds d'un air désapprobateur et confus de la voir si bien apprêtée.