ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟛

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-Laissez-moi voir mon fils !

Noémie était assise sur une chaise, dans la salle d'attente de l'hôpital. Une femme aux magnifiques cheveux blonds se tenait au guichet, la voix rauque, brisée par le désespoir. On aurait dit que des rayons de soleil cascadaient dans son dos. Mais son visage était tout sauf lumineux. Il était hystérique, dévasté par le chagrin. Sous deux yeux bleu ciel, de grosses cernes violacées témoignaient de l'inquiétude d'une mère désespérée.

-Vous n'avez pas le droit de m'en empêcher, vous m'entendez ? Vous n'avez pas le droit ! C'est de mon fils, qu'on parle !

-Je suis vraiment désolée, madame, mais les médecins... tenta de se défendre la pauvre infirmière.

-Les médecins ? Parlons-en ! Vos toubibs n'ont même pas été foutus de sauver Alexandre, croyez-vous qu'ils aient la moindre autorité sur moi ? Je m'en contrefous, de leur avis ! Ils peuvent aller se faire voir !

-Je suis sincèrement navrée, mais je n'ai pas le pouvoir de vous faire entrer.

-Vous savez quoi ? Pourquoi perdre mon temps avec vous alors que je peux très bien entrer toute seule ?

-Madame, ne faites pas...

Ignorant royalement l'infirmière, la mère d'Alexandre poussa les portes avec fracas avant de disparaître dans le couloir comme une tornade. Noémie la suivit avec des yeux fatigués, vides de toute étincelle qui aurait témoigné de la vie. Elle avait toujours admiré Roxane. Cette femme aux allures d'ange cachait en réalité une véritable furie. C'était une femme forte, déterminée, dotée d'une langue bien pendue. Elle ne se laissait pas marcher sur les pieds, et gare à ceux qui s'en prendraient aux être aimés.

Un jour, alors qu'elle était en primaire et qu'elle se promenait en compagnie d'Alexandre et de Roxane, un adolescent avait eu la mauvaise idée de se moquer d'eux en les traitant de demi-portions. La blonde s'était alors déchaînée contre lui, toujours par les mots, jamais par la force. Elle lui avait servie une leçon qu'il n'était pas près d'oublier, lui expliquant d'une voix posée qu'il valait mieux éviter de se moquer des plus petits lorsque son cerveau faisait partie de cette catégorie. De plus, les gens qui rabaissaient les autres étaient souvent ceux qui manquaient de confiance en soi, ce qui ne faisait que confirmer son statut d'infériorité.

Les yeux dans le vague, Noémie se remémora ce qu'il s'était passé il y avait à peine deux heures.

Alexandre.

Froid.

Immobile.

Mort.

Les médecins étaient arrivés tout de suite après, hurlant des mots qui n'avaient plus aucun sens aux oreilles de la jeune fille. Elle se souvenait des évènements avec un détachement étrange, comme si elle avait vécu cette scène en dehors de son propre corps. "Etat de choc", d'après les hommes et femmes en blouse blanche.

Elle fut tirée de ses pensées par des cris de fureur. Maintenue par des vigiles de la sécurité, Roxane se débattait comme une diablesse en hurlant insultes et jurons. C'était étrange de voir cette femme, d'habitude si calme et posée, déchaîner sa rage contre le monde entier. Noémie l'avait toujours crue indestructible. Inébranlable. Solide comme un roc. Comme quoi, rien ne pouvait rester intact éternellement. Il existait forcément un moyen de briser chaque personne en mille morceaux. De les faire voler en éclats comme le bonheur d'un couple amoureux.

À mon ange gardienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant