BREAK THE RULES [ EN RÉÉCRITURE ]

1.NOUVELLE VIE

Anastasia.🌑

Parfaite.

Voilà ce que je suis aux yeux de tous. Parfaite. Un simple mot qui sonne faux à mes yeux. Mais en réalité, tout n'est que façade. 

J'ai appris à jouer avec les apparences depuis ma tendre enfance, enfiler un masque pour montrer aux autres que tout va bien, alors que la vérité est tout autre.

Chaque respiration devient plus difficile que la précédente et ce désir de mourir s'amplifie progressivement.

Mes pensées sont englouties par l'harmonie émise dans mes écouteurs à l'entente de Vanished de Crystal Castles. J'essaie de m'échapper au plus vite de ce cabinet étouffant...Celui de ma psychologue.

Depuis mon arrivée à Londres, j'ai pris la décision de consulter une professionnelle afin d'éviter une détérioration encore plus importante de ma santé mentale.

Cependant, je suis convaincue que cela a eu l'effet inverse sur moi.

Il est supposé que cela me soit bénéfique et pourtant, le simple fait dévoquer mon passé auprès de ma psy me donne l'envie de vomir toutes mes tripes sur ce sol parfaitement nettoyé.

Je suis si seule dans cet enfer mon âme est si meurtrie à cause deux.

Changer de pays n'est pas forcément la solution à mes problèmes, c'est juste un moyen de fuir.

Fuir, ce que je fais tout le temps lorsqu'une situation m'échappe ou quand je ne me sens pas bien.

Avant d'aller au lycée je m'arrête à Colombus, c'est un café que j'ai découvert à mon arrivée et où j'ai maintenant l'habitude de me rendre pour échapper à mes colocataires et m'enfermer dans une bulle sans que l'on vienne me déranger.

À peine rentrer dans le magasin, une voix familière résonne :

- Comment va ma cliente préférée ?

Le joli visage d'Emma apparaît dans mon champ de vision, elle est l'une des serveuses du Columbus et celle avec qui je m'entends le mieux a vrai dire, même si au début j'étais assez dubitative à son sujet. Emma est protectrice avec moi, malgré que nous ayons deux ans de différence ce qui n'est rien cela ne l'empêche pas de se comporter comme une grande sœur par moment.

Elle est celle qui se rapproche le plus d'une amie ici, même si j'ai mes colocataires, c'est très différent avec eux. Ils ont déjà leur groupe d'amis et je ne veux pas m'imposer. Je déteste avoir le sentiment dêtre de trop.

Comme une mauvaise habitude qui me suis perpétuellement , j'enfile mon masque et je répète la même phrase sans cesse :

- Très bien, Emma merci de demander. Lui dis-je avec un sourire hypocrite.

- Arrête de me mentir. Tu peux me parler à moi. Elle se saisit d'un mouchoir et me le tend.

Je n'ai pas besoin de savoir ce qui m'arrive, je le sais déjà.

Je sens un liquide chaud couler sur mon visage, par réflexe je mets ma main en dessous de mon nez. Des gouttes de sang tombent sur mes doigts.

Je m'éclipse discrètement dans les toilettes du magasin et ignore les regards curieux des autres clients. Arrivé dans les toilettes, la lumière blafarde du plafonnier vacille légèrement, jetant des ombres dansantes sur les murs ternes.

Je m'approche du miroir pour voir si le saignement s'est arrêté entre-temps, mais non. Le sang continue de couler, lentement mais sûrement, une goutte après l'autre, comme une horloge qui marque le passage du temps.