Ombres

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Simon était observateur. Il avait appris beaucoup de choses : d'abord les autres étaient très bavards, ensuite tous les professeurs n'étaient pas bons et ils pouvaient mentir, puis qu'il n'était pas obligé dans cet endroit de se déshabiller complètement malgré l'ordre de ce qu'on appelait une infirmière. Il suffisait de montrer son dos. Ce n'était pas pour le laver, ou le préparer pour la journée, ou encore le frapper. Il devait à Poudlard, se laver seul, s'habiller seul, comme les autres enfants dans sa chambre. C'était plutôt euphorique qu'il le faisait. Il avait découvert qu'il était considéré comme eux, les autres par les adultes, qui avaient des visages, d'ailleurs. Oui, Simon avait appris beaucoup de choses, plus que ses camarades. Est-ce que cela conviendrait par contre à ses gardiens ? Il espérait que oui.

Il était sûrement celui qui n'était pas pressé de rentrer chez lui pour l'été, tout le contraire du professeur Lockhart. Ce dernier avait donné sa démission : les enfants, c'était bien, mais de loin. Il fut le premier à partir à la fin des cours, sans attendre le dernier festin.

Simon aurait aimé que le dernier soir dure éternellement. Il mangea beaucoup car il savait que là où il vivait, il n'aurait pas autant et surtout si varié.

— Black !

Simon s'arrêta dans le couloir, sa malle à sa suite. Il s'écarta un peu pour que ses camarades passent. Le professeur Rogue lui fit signe de le rejoindre. Il obéit bien sûr.

— Lord Greengrass va venir te chercher, annonça Rogue. Va attendre à l'infirmerie.

Simon acquiesça et reprit son chemin. Il était pensif quand il arriva dans la salle de Mme Pomfresh. Il s'assit sur le lit où elle le mettait habituellement et attendit.

Il tourna la tête et fixa le ciel. De gros nuages noirs s'approchaient, alors que le Poudlard Express emmenait les élèves rejoindre Londres pour les vacances d'été. Simon pleurait. Il regardait les nuages obscurcirent le ciel.

— Bonjour Simon ! Lança alors une voix grave.

Il eut un tremblement et baissa la tête. Il renifla.

— Simon ?

Amenius Greengrass remarqua tout de suite que le garçon n'allait pas bien. Il s'avança, posa un genou à terre et un doigt sous le menton du garçon qui frémit.

— Ils ne rentreront pas, dit Amenius. Ils n'aiment pas se montrer. On va aller chez moi.

Simon fit alors des mouvements frénétiques avec sa tête.

— Ils ne rentreront pas chez moi, assura Amenius. Dans la maison à Londres... J'aurais aimé... Simon ? Tu ne veux pas venir ?

Le garçon s'immobilisa.

— Tu... Tu as peur de leur désobéir, murmura Amenius. Ils t'ont bien... formaté... S'ils ne peuvent plus t'approcher, Simon, tu n'as alors rien à craindre. Je te protège. Tu te souviens ? Je t'ai dit que c'était le rôle d'un père. Simon ? Viens avec moi. S'il te plaît.

Simon déglutit. Amenius se releva, prit la malle puis lui fit signe de se lever.

— Viens. Ne t'inquiète pas, dit Amenius. On ne sera dehors que quelques secondes. Et je ne te quitte pas.

Simon leva alors la main et tendit le doigt.

Amenius se retourna vivement et se plaça devant le garçon.

— Il doit rentrer.

Ils étaient les sept. Ils avaient décidé de venir quand même. Le château était en alerte. Les fantômes les avaient senti. Les armures se mirent en mouvement. Les professeurs se précipitèrent vers l'infirmerie.

OMNISWhere stories live. Discover now