Chapitre 2

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« Taylor ! »

J'attends qu'il crie mon nom une fois de plus, juste pour être sûre, et le laisser angoisser une petite seconde, c'est bon d'éprouver la loyauté de ses collaborateurs.

« Hey, Smith ! Celui qui a organisé mes vacances est vraiment nul ! L'hôtel est merdique, le service aux chambres déplorable et la mer est quand même vachement loin. Pour le transport, je préfère me taire, mais un avion militaire, merde ! Je m'étais déjà plainte la dernière fois. Je peux rentrer chez moi ? Mes filles vont se demander où je suis encore passé !

- Est-ce que tu as récupéré toutes les informations ? Tu as l'info ?

- Qu'est-ce que tu as envie d'entendre ? La vérité ou un mensonge ?

- Tu n'as rien ? »

Je regarde Smith, il a l'air profondément déçu.

« Où est le Cheikh ?

- Dans le salon, avec les autres.

- Bien, on va faire ça comme Hercule Poirot.

- Qui ?

- Quand je pense que tu ne peux pas tomber plus bas, tu arrives quand même à me décevoir. Je suis triste pour toi, Smith, vraiment. Donne-moi une arme. »

Smith dégaine un Glock et me le tend avant de poser deux doigts sur mon menton pour tourner ma tête et regarder la marque sur ma joue.

« Qu'est-ce que tu veux que je fasse de ça ? Débranche-moi un clavier, c'est suffisant. Tu as lu mon dossier ou pas ? J'ai l'impression que nous sommes de parfaits inconnus malgré tout ce que nous avons vécu. Merci ! Ça, c'est plus efficace que ton arme. Ça, c'est ma plume.

- Ta plume ?
- Vas t'en ! Vas t'en, je ne veux plus te voir, » soupirais-je. « C'est de pire en pire. Même ma fille de cinq ans me comprend.

- Riley a dix-huit ans.

- Pas dans mon cœur, » souriais-je en donnant un coup sur son bras, tout en me dirigeant vers le salon. « Quel plaisir de vous voir tous réunis ici, nous n'avons pas été officiellement présentés, je m'appelle Madame ou Madame la Présidente. Certains parmi vous n'ont jamais ouvert un livre et je ne vous en tiendrais pas rigueur, je vais donc parler lentement pour que tout le monde comprenne. Un instant, » demandais-je en voyant des femmes à genoux dans un coin. « Smith, c'est quoi ce bordel ?

- Elles peuvent avoir été conditionnées, ce sont peut-être des kamikazes prêtes à se faire sauter.

- Tu vis dans un monde tellement triste, j'ai de la peine pour toi. »

M'approchant de la femme qui m'a apporté à boire, je tends la main pour l'aider à se relever.

« Ça va aller, tu n'as rien à craindre de moi et mes amis. Tu veux bien me préparer un café s'il y en a, ensuite tu diras à mon ami d'où tu viens, je vais t'aider à rentrer chez toi, à retrouver ta famille. Moi, je vais m'occuper de tous ceux qui t'ont fait du mal, je te le promets. Je m'appelle Taylor.

- Nour.

- Lumière, c'est joli.

- Harry, tu peux l'accompagner ? Merci, mon grand. Alors, reprenons. Il y a quelques années, certains parmi vous n'étaient pas nés, des oiseaux en fer sont tombés du ciel sur la grande Babylone. »

Smith m'écoute, il a l'air découragé.

« Il y eu beaucoup de morts. Les américains étaient fâchés et sont venu faire la guerre ici et en Afghanistan, et un peu partout, parce que les américains sont un peu comme ça, mais je m'égare. Il y avait de nombreux Cheikh qui travaillaient ensemble à ce moment-là. J'en ai trouvé quelques-uns. Oh, merci Nour, » dis-je en prenant la tasse de café qu'elle me tend. « Merci, il est très bon. Dis-moi, qui t'a fait du mal ? Lui, souvent. Je comprends, ma beauté. Smith ? Lui, castrez-le, ici, devant tout le monde. »

Faceless 2Where stories live. Discover now