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chapitre 2 : notes de musique

Les premières lueurs de l'aube filtrent délicatement à travers les volets programmés qui dévoilent ainsi un spectacle éblouissant. Je me réveille tendrement au milieu du lit, savourant le bonheur d'une nuit bienveillante. Et je pense fortement que les nombreux martinis de la veille y sont pour quelque chose. Dans cette atmosphère matinale, je m'étire paresseusement en m'imprégnant de la sensualité des draps en soie qui glisse sur ma peau nue.

Toutefois, cette tranquillité est vite chassé par la faim rugissante qui me pousse à quitter mon lit.

« -Alexa, lance la playlist "morning coffee" s'il te plaît. » ordonnais-je à l'intelligence artificielle lorsque je traverse le salon.

Les premières notes inondent la pièce me plongeant dans un ravissement paisible ce qui laisse présager une journée des plus agréables. Un air joyeux me vient aux lèvres tandis que je prépare le café glacé au lait dont Sen a daigné me révéler le secret. Malgré tout, la saveur de son café demeure inégalable, probablement le meilleur café que j'ai dégusté.

Je relis consciencieusement les instructions qu'elle a griffonné, veillant à suivre chaque consigne à la lettre pour ne pas rater ma recette.

« -Baisse-moi ça ! Tu ne vois donc pas que je dors encore ? »

« -Oui, pardon. Alexa, baisse la mu... »

Mes mots s'éteignent brusquement, figée par la stupéfaction. Personne n'est restée dormir après la soirée mais surtout personne ne possède les clés de cet appartement. La terreur me gagne ce qui me pousse à saisir immédiatement le couteau à ma portée.

Depuis la cuisine ouverte, je jette un oeil méfiant au salon, plus précisément vers le canapé où la voix semble provenir, enfouie parmi les plaids.

« -Tu ne m'as pas entendue ? »

Se relevant d'un geste brusque, son visage se découvre. Un cri d'horreur m'échappe face à cet inconnu présent dans mon salon.

« -Qui êtes-vous ? Qu'est-ce que vous faites chez moi ? »

Un soupir ennuyé quitte ses lèvres tandis que milles émotions me traversent. Il commence à s'étirer avant de faire quelques pas pour, ce qui semble, venir en ma direction.

« -Je me pose la même question. » souffle-t-il.

« -Restez où vous êtes ! N'avancez pas ! » lui intimai-je brandissant fermement mon pauvre couteau de cuisine ce qui lui arrache cruellement une esclaffe moqueuse.

« -Si tu crois me faire peur avec ce vulgaire bout de métal, tu as tort. Il scrute pensivement la pièce avant de poser ses yeux sur ma personne. C'est par ici la sortie ? » me demande-t-il en pointant la porte d'entrée du doigt.

Abasourdie par son impudence bien que submergée par la peur, je ne peux seulement répondre par un hochement de tête silencieux. Il me lance un clin d'oeil suivi d'un rictus dépeignant une pure insolence avant de quitter paisiblement mon appartement. La porte qui claque bruyamment derrière lui me tire de ma stupeur.

Le choc se dissipe, je me ressaisi, lâche mon couteau et m'empresse de la verrouiller pendant que mes mains tremblent vivement. Je souffle, enfin. Le dos appuyé contre la porte, je me laisse glisser le long de celle-ci tandis que la fureur supplante la frayeur.

« -Non mais pour qui il se prend, celui-là ! » m'exclamais-je me rappelant l'audace du type.

Je m'approche de la fenêtre jetant un coup d'oeil pour m'assurer qu'il quitte bien la résidence. Une foule de question bouscule mes pensées mais l'une d'elles, en particulier résonne plus fortement : Pourquoi était-il ici et que voulait-il vraiment ?