Chapitre 04: Hôpital de merde

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Je cligne lentement des yeux plusieurs fois avant de les ouvrir complètement.
Une lumière imposante est dirigée vers mon visage.
Mon corps est si lourd et je sens des picotements dans tous mes membres.

Je me redresse doucement en plissant les yeux pour analyser la petite salle dans laquelle je me trouve.

Il y a un petit lavabo gris et plusieurs machines effrayantes m'entourent. Les murs blancs ont tourné au beige à cause de la saleté et de la moisissure.

Je me masse les tempes en essayant de me souvenir les événements de la veille mais le seul dont je me souvienne c'est le doigt de Karim s'enfonçant dans le creux sur mon cou. Il avait un sourire effrayant sur le visage, comme s'il prenait plaisir à me voir suffoquer.

L'air s'échappait rapidement de mes poumons, j'avais l'impression que j'allais mourir et bizarrement, ça ne me dérangeait pas tant que ça.

Je laisse tomber ma tête sur le mur derrière moi en me demandant comment je me suis retrouvée ici.

Mon crâne résonne et mes membres sont engourdis.

J'admire le plafond comme j'ai l'habitude de le faire dans ma chambre en attendant que quelqu'un vienne m'expliquer ma situation.

Mes mains posées sur mon ventre, j'essaye de calmer ma respiration qui devient de plus en plus rapide.

Des bits insupportable se font entendre dans la salle toutes les cinq secondes.

Dix minutes, vingt minutes, une demi-heure et toujours personne.

Ma patience commence à s'évaporer alors j'attrape mon téléphone posé sur mon chevet histoire de reprendre contact avec le monde qui m'entoure. Même si en réalité je suppose que personne n'a remarqué ma soudaine disparition des réseaux.

Je pousse un long soupir avant de reposer mon portable. Je n'ai aucune notification. Preuve que les gens n'en ont rien à faire de moi.

Mais ça je le savais déjà.

Je m'attendais au moins à des messages de Brad, mais non, rien.

Mes paupières commencent à se refermer quand la porte s'ouvre violemment laissant passer une petite femme avec des lunettes. Sa blouse blanche est beaucoup trop grande sur elle et ses cheveux châtains légèrement grisés me font comprendre qu'elle n'est pas toute jeune.

- Ah ! Vous êtes enfin réveillée mademoiselle Davis !

Ce surnom qu'emploient mes harceleurs me renvoient quelques temps en avant et je me souviens soudainement de ce qu'il s'est passé.

Je me souviens le regard amusé de Karim lorsqu'il me poussa pour la dernière fois avant que je ne me cogne fortement la tempe gauche sur le coin de l'estrade.

Je passe furtivement mon doigt à cet endroit et sens une légère bosse.

En appuyant doucement je me rends compte que c'est très douloureux.

- Qui... qui êtes vous ? m'entends-je murmurer.

- Je m'occupe de vous durant votre séjour à l'hôpital. déclare-t-elle en souriant. Vous vous êtes ouvert le crâne, rien de bien inquiétant.

Rien de bien inquiétant ?
J'espère qu'elle n'est pas sérieuse, sinon cette femme n'est vraiment pas faite pour son métier.

Elle s'avance en direction de mon lit étroit et se tourne face au robinet.

J'entends le jet couler puis elle me tend un grand verre d'eau.

Je me redresse doucement pour l'attraper d'une main hésitante.

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