Chapitre 11: Un jeu dangereux

86 7 93
                                    

J'enlève rapidement mon bras de son emprise pour l'empêcher de voir plus.

- T'en fais pas c'est juste... je suis juste tombée et je me suis cognée l'avant bras.

Il me dévisage et alterne son regard entre mon visage et mon bras.
Le silence qu'il garde devient malaisant.

- Tu continues à me mentir ? Il finit par lâcher.

Je reste immobile sans savoir quoi lui répondre.

-Tu sais, je peux comprendre que tu veuilles pas m'en parler mais j'aime pas qu'on me prenne pour un imbécile.

Je continue de le fixer en regrettant mon excuse de merde.

- Je... je te prends pas pour un imbécile. C'est que-

- Dis la vérité cette fois.

- J'ai pas envie d'en parler, mais surtout, commence pas à te faire des idées.

Il m'examine longuement avant de changer de sujet pour mon plus grand plaisir.

- On rentre.

Mais je sais qu'il ressortira le sujet un jour ou l'autre.

Il m'attrape cette fois-ci par le bras gauche et m'emmène dans la salle principale qui est maintenant vide.

Les autres ont du commencer la partie.
Ils ne sont même pas venu nous chercher.

Je fronce les sourcils quand je le vois foncer vers la sortie, sa main toujours autour de mon poignet.

- Eh ! Tu vas où là ? On peut toujours les rejoindre pour la partie.

Il s'arrête net puis se retourne pour me contempler dans l'incompréhension.

- T'as vraiment cru que j'allais te laisser jouer alors que tu viens de faire une crise d'angoisse ?

Ça commence à m'énerver qu'il se prenne pour mon protecteur.

Je lâche brusquement mon poignet de sa main.

- Putain mais arrête de te prendre pour mon garde du corps ! Je suis pas une fragile merde !
Arrête de me sauver la vie pour ton égo ok ?

Il me scrute avec stupéfaction comme si je venais de lui annoncer la mort de toute sa famille.

Je sens les regards intrigués des serveurs sur nous.

- Tu penses vraiment que je fais ça pour mon égo ? Et bah t'es sacrément conne.

Je me mords la lèvre inférieur dans un excès de rage.

- Tu sais quoi ? Va te faire foutre Noa.

Son visage se décompose alors que je tourne rapidement les talons et sors du bâtiment à grands pas, le laissant là, seul, au milieu de la salle vide.

J'essuie des larmes de colère qui dévalent sur ma joue avec le revers de ma manche quand j'aperçois Thomas, adossé sur la paroi de l'arrêt de bus.

Qu'est ce qu'il fout encore là lui ?

- Bah alors bichette, tu pleures ?

Il pouffe à sa propre blague alors que je lui lance un regard noir.

Je m'adosse à mon tour sur la paroi sans lui adresser un mot.

Je le vois du coin de l'œil lever le nez de son téléphone pour me contempler.

- Il est où Noa ?

- C'est ton meilleur ami, pas le mien.

Il fait quelques pas vers moi, sa cigarette dans la main. Je frissonne à l'idée qu'il s'approche plus et que l'odeur de la nicotine m'envahisse une nouvelle fois.

ALONE [ en réécriture ]Where stories live. Discover now