*~Chapitre 1|Tension incongrue~*

147 14 13
                                    

CHAPITRE 1

La veille sera déjà le début.

Les sentiments n'ont cessés d'empoisonner l'humanité, et ainsi, leurs actes. Laisser ses choix et ses actions être portés par des pulsions inutiles n'ont fait que nous diriger vers le chaos.

Guerres sur guerres, morts sur morts, pollution sur pollution, puis l'agression de trop. Les créations de l'homme qui se retournent contre lui.

Le reste n'est plus qu'un un trou infini, un signe de non-retour.

Mais personne n'a parlé de retour. Seulement de renouveau.



~Nous ne laisseront plus jamais les sentiments s'exprimer à notre place. L'insensibilité n'est plus une insulte, mais une force~



Nous sommes le soir. Du moins, je le crois.

Mon visage pressé contre la paroi de verre reste inexpressif, offrant ainsi carte blanche à mes doigts pour pianoter furieusement contre celle-ci. Ils sont comme l'extension d'une anxiété que j'arrive malheureusement pas à museler.

La surface de verre en question forme comme un opercule de séparation, transparent, entre nos deux chambres accolées.
Bien qu'on ne puisse pas vraiment parler de chambres àccolées mais bien d'une seule et meme pièce, de forme circulaire, je comportant aucun coin pour se subtiliser au regard de l'autre.

les deux sections de pièce sont donc coupées à parts égales par le mur hyalin. Un détail architectural qui tient son importance dans l'apprentissage du collectivisme et de l'extermination de la pudeur.

la pudeur est en soi un mensonge. Nous cachons quelque chose qui n'a aucune raison de l'être et nous nous exerçons inconsciemment au mensonge. Ainsi, avoir la vie de l'autre derrière un vitrine, l'amène sur le chemin de la vérité et de la franchise, deux valeurs nobles de notre société.

Je reviens subitement à la réalité lorsque mon voisin frappe violemment la paroi de son pied, à la hauteur de mon visage. Je fais un bond en arrière et tombe à la renverse sur la moquette bleue, une main crispée sur ma poitrine. Mon cœur brutalise sans relâche ma cage thoracique.

Peut-être ne m'étais-je pas rendue compte que le son léger de mes tapotements sur la vitre s'étaient changés en bruits assourdissants, comme lorsqu'un enfant toque sur le bocal des poissons.  Ce que les poissons doivent entendre, c'est sûrement un bruit martelant faisant écho.

La comparaison est bonne, nous sommes ici comme  des animaux idiots,  enfermés car ils ne peuvent s'empêcher de feuler et couiner sur leurs voisins pourtant séparés d'une vitre. à ce moment, leur jugement est tant aveuglé par la fureur, qu'ils ne voient même plus la vitre du zoo qui les sépare des visiteurs. 

Une chance pour lui que j'apporte assez d'importance à mon futur pour ne pas me laisser submerger par mes émotions, du moins cela ne paraît pas extérieurement, c'est l'essentiel pour l'instant. 

Aucun écart ne serait bon pour ma vie en haut, il faut se montrer digne de notre masque, sans quoi nous ne pouvons obtenir une place dans un monde de grands. 

Les appareils de surveillance veillent a nous évaluer je suppose, a connaitre notre ambition mais surtout, ils détectent ceux qui seraient tentés de gangrener le territoire, ceux qui ne mériterons pas de masque parce qu'ils n'en désirent pas réellement au plus profond d'eux. 

Il y a  l'œil électronique qui émerge de la surface de mon plafond tel un furoncle fondu dans la peau. Elle est une infaillible sentinelle illuminée d'une multitude de points rouges. De notre plus jeune âge a aujourd'hui rien ne lui a échappé.  Sans compter les allées et venues régulières voir incessantes des nourricières dans les chambres. Ces personnes  font la plupart des choses à notre place car contrairement a elles, nous ne possédons de masques, notre jugement et nos actions sont influencés et de ce fait, peuvent être dangereux pour nous-mêmes. 

MasksWhere stories live. Discover now