Chapitre 0: Sombre présage.

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Sienna

Velvet Lounge, Los Angeles
0:00

« Ta pause est terminée, retourne travailler », ordonna mon patron.

Ma pause finissait dans dix minutes, mais je ne voulais pas avoir à me disputer avec un animorphe.

Mon patron est un animorphe de type quatre, il a donc la capacité de se transformer en son animal totem.

Étant aussi grand que large, l'animal qui lui a été attribué est l'ours.

Et je n'ai pas vraiment envie de me disputer avec un ours, même si les animorphes de type quatre ne peuvent garder leur forme animale que pendant un laps de temps très court.

Je me levai et me dirigeai vers le carré VIP auquel j'étais assignée pour la soirée.

Je devais servir des animorphes de type trois.

Le stress et la peur jouaient avec mon ventre, le tortillant dans tous les sens.

Mais qu'est-ce qu'un animorphe ?

Déjà, il y a cinq types différents, représentant un niveau de puissance, d'endurance et d'habileté animale.

Prenons l'exemple de mon patron, animorphe de type quatre, il peut tenir seulement cinq minutes dans sa forme d'ours.

Mais il a les capacités d'un animorphe de base, c'est-à-dire que ses aptitudes physiques sont amplifiées pour correspondre à un animorphe de type quatre.

Plus nous montons dans les types, plus ces compétences évoluent.

À partir du type deux, les animorphes peuvent rester sous leur forme animale aussi longtemps qu'ils le souhaitent.

Et il y a le cinquième type cinq, le mien, nous représentons seulement 20 % de la population mondiale.

Nous avons des compétences physiques normales, et nous ne pouvons pas nous transformer.

Nous sommes des sans dons.

Nous nous faisons marcher sur les pieds tous les jours, et les lois sont toujours en faveur des animorphes, surtout ceux de type un et deux.

Car nous ne sommes pas considérés comme normaux.

J'arrivai enfin en haut de l'étage et leur adressai mon plus beau sourire.

« Bonsoir messieurs, en quoi puis-je vous aider ce soir ? » demandai-je en ouvrant mon calepin.

« Tu es sur la liste des mets ? » demanda un des hommes, les cinq autres hommes éclatèrent de rire, tandis que la peur me rongeait le ventre.

À cause des lois, nous n'étions pas égaux.
Ils pouvaient alors tout me faire.

« Il plaisante, poupée », renchérit un autre homme, « On va prendre quatre bouteilles de whisky et deux bouteilles de vodka. »

Je notais les informations sur mon calepin avant de me diriger le plus rapidement vers les escaliers.

Je les descendais le plus vite possible, en essayant de ne pas me ramasser contre le sol, à cause de ces talons de douze centimètres qu'on était obligé de porter.

Je commandai les boissons au bar et attendis patiemment qu'un barman me les apporte.

J'activai mon téléphone et souriais au message de ma meilleure amie qui me souhaitait bonne chance accompagnée de son petit ami.

Je répondis alors à son message :

Moi : « Tu as bien fermé la porte en partant ? »

Dory : « Oui, j'ai vérifié quatre fois ! »

Je souris en lisant sa réponse, ma mise en garde avait l'air de fonctionner.

Je relevai la tête en entendant le bruit d'un plateau posé sur du marbre.

J'avais deux plateaux à monter, avec douze centimètres en plus au pied.

Excellent.

Je soulevais les plateaux, légèrement lourds, et je m'affairais à ma tâche.

Depuis petite, j'ai de la chance d'avoir des réflexes et un équilibre hors norme, je parvenais donc à gravir les escaliers sans problème.

Je passai les rideaux et m'approchai de la table basse pour y déposer les plateaux.

J'avançai à reculons, la jupe que je portais était courte.

Et je détestais ça.

Un sifflement.

Un des hommes venait de me siffler.

« C'est qu'elle nous chauffe, la coquine », déclara un des hommes en s'approchant de moi, alors que je baissais la tête.

« C'est qu'elle est craintive en plus », se moquait-il, en attrapant une mèche de ma chevelure blonde.

Je ne suis pas craintive, je n'ai juste pas la possibilité de répliquer.

« Laisse-la tranquille », ordonna une voix.

Je tournai la tête vers cette voix, il s'agissait d'un homme vêtu de noir, le crâne rasé et une cicatrice au niveau de l'œil.

Qui m'était étrangement familière.

Je m'inclinai légèrement et me volatilisai.

Je n'allais pas rester ici, en compagnie de prédateurs sexuels.

Domicile Almeida, Los Angeles
3:30

Exténuée, je me hâtai de récupérer mes affaires sur la banquette arrière, pour pouvoir rejoindre mon lit au plus vite.

J'appelai l'ascenseur et manquai même de m'endormir en l'attendant.

Une fois à l'intérieur, j'appuyai sur le bouton numéro cinq, comme mon misérable type.

Quelle coïncidence !

J'arrivai à mon étage et me précipitai vers ma porte d'entrée.

Qui était ouverte.

La fatigue disparut, et mon cerveau recommençait à tourner à pleine vitesse.

J'ouvris lentement la porte et allumai les lumières.

Je déposai mes affaires au sol et m'approchai de mon canapé.

Je m'abaissai pour pouvoir récupérer l'arme cachée en dessous.

Je fis le tour de l'appartement, mais il n'y avait rien à signaler.

Tout était en place.

Dory avait pourtant vérifié quatre fois, elle ne s'était pas trompée.

Quelqu'un avait bel et bien tenté de s'introduire chez nous.

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