𝐋𝐄 𝐏𝐎𝐑𝐓𝐑𝐀𝐈𝐓 𝐃𝐄 𝐕𝐀𝐍𝐈𝐓𝐀𝐒 ;; vanitas

70 11 28
                                    

Hop, encore un OS pour le serveur ! Cette fois c'est pour la Saint-Valentin, et j'ai tiré Shrlyyxx ! Donc voilà ton OS, en espérant vraiment qu'il te plaira !

Hop, encore un OS pour le serveur ! Cette fois c'est pour la Saint-Valentin, et j'ai tiré Shrlyyxx ! Donc voilà ton OS, en espérant vraiment qu'il te plaira !

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.

- Vanitas, arrête de bouger, par pitié.

Il se stoppa net, pour recommencer la seconde d'après. Sherly soupira, le pinceau à quelques millimètres de la toile. Son ami l'avait contacté pour un portrait, Dieu savait pourquoi, et elle avait accepté en sous-estimant l'ampleur de la tâche. Vanitas ne restait pas en place une minute, changeant de position comme bon lui semblait.

- Tu sais, ma douce Sherly, l'art se trouve aussi dans le vivant. Si je ne bouge pas, tu n'auras jamais qu'une seule facette de mon être.

- D'accord, mais alors je te peins flou.

Il éclata de rire, ses yeux bleu un peu plus joueurs que d'habitude. Il était toujours plus que d'habitude quand il y avait Sherly. Elle ne le saurait jamais, mais il n'y avait aucune raison au tableau. Vanitas l'aurait brûlé : il n'aimait pas se voir en peinture, seul son véritable visage lui plaisait. Non, ce qu'il voulait par-dessus tout, c'était la voir peindre. Voir son visage se plier sous la concentration, ses yeux chercher l'erreur ou le parfait.

Avoir son regard sur lui.

Sherly continua de peindre, ajustant chaque seconde passée dans cette réalité sur les pliures de la toile. Il ne s'arrêtait jamais, à parler de Noé, de Jeanne... La jeune femme fronça les sourcils à l'énième mention de ce prénom. Elle s'arrêta, reposa la palette et le pinceau sur ses cuisses, en évitant de salir sa robe. Si Vanitas le prononçait encore une fois, elle lui lancerait le tableau dessus.

- Je n'ai jamais croisé cette Jeanne. Décris-la-moi, Vanitas.

Elle leva des yeux de fouine, prête à jauger ses futures actions. Il se tut d'un coup, les jambes croisées. Il connaissait ce regard. Un peu trop bien, même, et il était prêt à se prêter au jeu.

- Une femme, cheveux blancs... de la neige en été. Tu sais, de ce genre de blanc qui te coule entre les doigts. Et des yeux si or, si dieu existait, il en aurait rougi.

Il sourit en voyant la main de son amie se resserrer autour du pinceau, sa lèvre tressauter. Vanitas continua sur sa lancée, enchanté de l'effet amer qu'il produisait. Il voyait la jalousie, et il aimait tout autant en être la cause.

- Sa peau est blanche aussi, porcelaine, une poupée que l'on encadrerait si elle n'était pas aussi avide de sang. C'est une vampire, et elle ne déroge pas à la règle.

Un coup de peinture plus violent que d'autres et Sherly releva les yeux sans hausser le visage. Jalousie. Jalousie parce que ce n'était pas elle dans la bouche de Vanitas. Jalousie parce qu'il décrivait son exact inverse avec la précision d'un horloger et l'affection d'un poète. Jalousie qui n'avait pas lieu d'être et qui existait pourtant, là, coincée dans le cœur meurtri de Sherly.

- Tu l'aimes, cette Jeanne ?

- Ça dépend comment tu perçois l'amour. Mais tu me connais, ma douce Sherly, je n'aime personne. C'est un concept beaucoup trop compliqué.

Il se leva enfin, les jambes engourdis, prêt à asséner le coup de grâce. Vanitas percevait les choses comme on ne le faisait plus ; et il se percevait très bien aussi. Avançant vers son amie, elle toujours assise, il effleura doucement ses épaules, sans les toucher.

Un frisson sur la nuque de Sherly et les mains de Vanitas étaient déjà parties.

- Mais Jeanne est une personne redoutable. Fière comme une lionne, toujours sur la défensive... et c'est très divertissant de la voir rougir. De la faire rougir.

Sherly crût voir un rictus amusé sur le visage de son interlocuteur, avant qu'il ne retourne à son poste initial. Elle n'avait plus envie de le peindre. Elle voulait simplement que Jeanne quitte le cœur et l'être et la bouche et les yeux de Vanitas, qu'elle disparaisse pour de bon pour laisser la place vacante. Pour lui laisser la place vacante.

Vanitas soupira, en avançant son siège molletonné. Une main sous le menton et le coude sur le genoux, il fixait Sherly en souriant, ses deux prunelles lapis divaguant sur toutes les striures de son visage, de ses lèvres à son nez, en passant à ses yeux, ses cils, la courbe de sa mâchoire où il aurait planté mille baisers pour habiller cette peau bronzée. Faire un collier de son amour pour elle, en perles de sang.

- Mais toi, ma douce Sherly... Tu es une autre affaire.

Elle écarquilla les yeux. Vanitas s'était encore rapproché, sans qu'elle ne le sente venir. Il la regardait d'en bas, avec ce regard taquin qu'elle connaissait si bien. Elle pouvait presque sentir son souffle chaud contre son menton, la douceur de sa peau et la douce violence de ses mots.

- Toi... Toi tu es le ciel. Changeant, si changeant, et pourtant j'aime le regarder, qu'il pleuve ou qu'il brille. J'aime ses nuages et ses intempéries, tous autant qu'ils sont, j'aime ses échos lointains, le tonnerre qui le scinde. Si ce ciel s'abattait sur ma tête, j'aurais vécu assez longtemps pour assurer que je ne lui en voudrais en aucun cas.

Il ne s'avançait plus. Ses lèvres s'étaient arrêtées aussi, juste assez pour frôler celles de Sherly. Un murmure, un seul, et elle finissait contre lui à boire ses paroles. Vanitas était un péché des plus odieux, il rendait avide et rêveur. Elle voulait son corps contre le sien, l'entendre dire d'elle qu'elle était belle, désirée, aimée, une nuit ou un jour qui ne ressemblerait pas aux autres.

Sherly n'osait même plus le regarder dans les yeux. Elle savait jouer, vraiment, d'une passion hypocrite comme les courtisanes qu'elle voyait dans les soirées mondaines. Mais à leur inverse, elle avait toujours refusé les propositions de ceux qui la voulaient. Le seul qu'elle aurait accepté la tenait là, dans la paume de sa main, et elle n'était plus capable de dire un seul mot.

- Je t'ai connue plus bavarde.

- Je t'ai connu moins entreprenant.

- Ça te dérange tant que ça ? Je peux partir.

Elle attrapa le col de Vanitas, toucha son nez avec le sien.

- Je crois que ça ne va pas être possible.

Doucement, dans un sourire, elle l'embrassa. Pas de violence, ni de sécheresse contre ses lèvres : voilà l'amour que voulait Vanitas, si propre à celle qu'il observait depuis des mois. Il caressa sa joue, sa taille, tout ce que Sherly donnait à cet instant précis.

Tout.

Et Vanitas tomba amoureux, pour la première fois.

𝐌𝐎𝐎𝐍 ;; 𝐫𝐞𝐜𝐮𝐞𝐢𝐥 𝐝'𝐎𝐒Where stories live. Discover now