I - Le cri

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Je goûte à la déréliction qu'offre la nuit,
Ma gorge comprimée comme un noeud en huit
Je pointe du regard les relents de mon âme qu'ils ont détruit
En veillant à les effleurer sans faire de bruit.

Tombée dans les abîmes de l'oubli,
Tout ça parce qu'encore une fois, j'ai fui
Je garde mon généreux éplorement enfoui
Maman, pourquoi est-ce que je suis comme je suis ?

Emprisonnée par un mutisme absolu,
Corrompue et négligée on me dit : mens-lui
Mon cœur endosse leurs remarques incongrues,
De nouveau on ne m'a pas choisi.

Lâcheté et mépris m'ont poursuivi
Je ne suis qu'un indigent détritus qui pourrit,
Rendu comme menu et démuni d'empathie
Pour une fois je dis : ça suffit.

À quoi ressemble la dimension de la vie
Si je n'suis que possession de la survie ?

Le deuil de l'amertume Où les histoires vivent. Découvrez maintenant