Adieu

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Un silence, aucun d'entre nous n'ose ouvrir la bouche, tandis que Camille pose ses mains sur la sienne pour couper sa respiration si forte d'angoisse, il me semble sentir un souffle chaud sans le creux de mon cou, mon cœur se met à battre si fort qu'il me semblera le sentir sortir de ma poitrine, je tourne la tête délicatement de peur, et regarde derrière moi pour n'y trouver évidemment personne, ni une ombre, ni un de mes amis souhaitant faire la blague...

-         Putain les gars, moi je suis pour qu'on rentre chez nous là, je déconne plus. Finn commençait à prendre peur, et son frère était tout aussi pétrifié que lui dans un coin,

-         Si personne n'entre, moi je le fais ! Criait Valentine soudainement.

D'un coup de pied, elle fracassait la porte verrouillée, pour tomber nez à nez avec une baignoire, totalement vide, le miroir brisé en mille morceau, avec semblerait-il du sang sur un des bouts les plus imposants.
Elle regardait tout autour d'elle, mais plus un bruit, plus un mouvement, juste le grincement de la porte qui semblait tout doucement se fermer, et tandis qu'elle se tournait pour nous regarder, la porte se claquait violemment, l'enfermant à l'intérieur.
Elle se mis à hurler, tout ce qu'elle pouvait, tout courage s'envolait de son corps, tout espoir s'accrochait, et malgré tant de tentatives pour ouvrir la porte, rien n'y faisait.
Nous tentions tout, frapper la porte de coups de pieds, prendre l'élan pour y mettre un coup d'épaule, seul, à deux, à plusieurs, rien, elle continuait d'hurler, et soudainement plus un cri.
Plus un bruit ne s'échappait de la salle de bain lugubre, comme-ci la mort traversait le couloir où nous étions, c'était devenu si calme, si froid.

-         Val ? Val, ça va ? Dis-je la voix cassée, tremblante et si angoissées qu'elle en déraillait,

-         Les gars ... Il... Il y a quelqu'un, avec moi...

Rhea pris son visage dans ses mains commençant à sangloter, Thibaut collait son dos au mur, et Dorothée pris son mec dans les bras, comme s'ils attendaient tous de l'entendre mourir sous notre impuissance.

-         Les gars.... Sortez moi de là... Je vous en supplie... Aidez-moi...

Ce n'était que dans ses chuchotements qu'elle nous disait cette phrase, ces mots, ses pleurs se firent entendre entre chaque bribes, sa panique inondait mon corps de frissons, ma colère pris le dessus, je m'approchais de la porte pour tenter d'y mettre un coup, mais par pure réflexe j'attrapais a poignée, l'abaissait et la porte s'ouvrit.
Val était là, assise contre la baignoire en boule, les mains sur les oreilles comme pour ne plus entendre le monde, pour se couper de tout et se terrer dans sa bulle.
Je m'approchais d'elle, la pris dans mes bras et la sortait de là, la peur m'engourdi le corps, mais pour elle j'aurais brisé n'importe quelle porte, il était hors de question que cette fille soit traumatisée par les même choses que moi.
Tous les uns après les autres s'approchaient pour la serrer dans leurs bras, mais elle ne réagissait pas, elle chantonnait une douce chanson en berçant son corps d'avant en arrière, comme pour se persuader que tout ça est un cauchemars, une vulgaire mise en scène.
Rhea s'approche d'elle, dépose sa main sur l'arrière de sa tête, et glisse délicatement sur ses oreilles bouchées de ses doigts,

-         Val... C'est moi... Tout va bien, on est là avec toi...

Elle s'arrête, relève la tête et nous regarde les yeux trempés, brillants de peur et d'angoisse, sa bouche s'inverse, et ses pleurs s'accentuent, elle semblait traumatisée... Qu'avait-elle vue dans cette pièce, qui était là ? Pourtant, personne n'est actuellement entre ces quatre murs... Sommes-nous tous aveuglés d'hallucinations collectives, y avait-il quelque chose dans les peintures, comme du plomb ou de l'amiante ?
Je préférais me bercer d'illusion que voir la vérité en face.
Elle se relevait, mais refusait d'avancer ne serait-ce que d'un pas si ce n'était pas pour sortir définitivement d'ici, et beaucoup d'entre nous voulaient uniquement rentrer, d'autres arrivaient tant bien que mal à se persuader que tout ça n'est rien de plus qu'une blague, de très mauvais gout...

PossessedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant