Bientôt

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Ça y est, j'y suis enfin. Après de longues années à rester dans l'ombre, de peur de l'approcher, ou même d'aller lui parler, aujourd'hui, je vais enfin pouvoir le voir de près.

Travaillant depuis peu sur le port comme saisonnière auprès des pêcheurs, je sais qu'il sera là, puisqu'il vient directement s'approvisionner à la source pour obtenir des produits frais des locaux.

Il est dans la restauration. Il tient un petit restaurant au bord de la plage, non loin du port de pêche. Cette cabane toute faite de bois et dont la décoration colle parfaitement avec le personnage. Planche de surf accrochée sur le mur central extérieur, plusieurs galets posés sur le comptoir, sans parler des tables dont la présentation laisse voyager en dehors du temps. Toutes disposées d'un support en verre sous lequel se dresse l'océan, parfait mélange d'eau, de sable et de coquillages en tout genre. Le parfait endroit pour se reposer, se ressourcer et s'évader. Et, je ne dis pas ça uniquement parce qu'il s'agit de la paillotte de Xiao Bai.

De ce que j'ai appris de lui au fil des années, il aime l'eau. Il y passe le plus clair de son temps lorsqu'il ne travaille pas. Natation, surf, détente. Tout y passe. Comme si l'océan et lui ne formaient qu'un.

C'est un travailleur acharné qui adore ce qu'il fait. Ça se voit, il ne se force pas, loin de là.

Si je devais parler de son physique, il doit mesurer dans le mètre quatre-vingts, peut-être un peu plus. Ses cheveux, ni trop longs, ni courts, embelissent parfaitement son visage long et structuré. Ses yeux d'un noir profond respirent la sincérité. Son nez fin s'aligne parfaitement à ses pommettes, dont les fossettes le rendent encore plus sexy lorsqu'il sourit. Je ne parle même pas du grain de beauté qu'il a près de son œil gauche, qui le rend diablement beau. Ses lèvres rosées et charnues ne me donnent qu'une envie lorsque je les vois, les goûter et les embrasser. Quant à sa carrure, je ne saurais dire s'il est musclé, mais je sais qu'au travers de ses vêtements, il semble être bien proportionné. Les épaules plutôt larges, avec une taille assez fine pour un homme. Si je devais donner mon avis qui n'est pas du tout objectif, cet homme est parfait, sur toute la ligne.

De nature souriante et bienveillante, son sourire ne fait qu'ajouter à mon cœur ce tambour qui n'a pas cessé de cogner depuis mes neuf ans. Lorsque je le vois, peu importe les moments difficiles par lesquels je passe ou la mauvaise journée que je viens de subir, tout s'envole. Il est mon remède. Mon médicament contre la maladie que l'on appelle l'amour.

Bien sûr, malgré quelques sourires échangés lors de ses venues sur le port, il ne s'est jamais réellement attardé sur moi. Rien d'étonnant, il ne doit sûrement pas se rappeler de moi. Ce serait logique. À l'époque, j'avais neuf ans, et même s'il m'a sauvé de la noyade, je suis certaine que je n'étais pas la première et que je ne serais sans doute pas la dernière.

Pourtant, derrière ses sourires polis lorsqu'il me regarde, j'aime à penser qu'il y a bien plus que ça. Qu'en dehors de sa gentillesse, se cache notre passé. Qu'au-delà de sa bienveillance, se dessine un sentiment. Peu importe lequel, du moment qu'il peut un tantinet s'intéresser à moi.

C'est puéril, je le sais bien. Comment une jeune femme de dix-neuf ans, pourrait émouvoir un homme de trente-et-un ans ? Ça n'a aucun sens, pourtant, je me persuade toujours du contraire, car aussi fou soit-il, cet homme, je l'ai aimé dès la première seconde où j'ai posé mes yeux sur lui. J'avais neuf ans, même si ça paraît dingue et irréaliste, dans mon cœur, c'était bien réel. Une émotion aussi forte que celle que j'ai ressentie à cet instant, ne peut pas être feinte. Impossible.

Alors, je continue d'espérer et à me languir de lui, me persuadant, qu'un jour, peut-être, il finira par poser ses yeux sur moi, et là. Seulement là, je trouverai le courage de lui faire la cour, et probablement de lui avouer mon amour.



Forbidden love (version courte)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant