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— peace and love, mon chéri.

facile à dire. c'est pas elle qui doit rentrer plus tôt chez sa grand-mère parce que sa daronne part en week-end improvisé avec son mec à la baule.

ça me fait moins de temps avec léna, sachant que je la vois jamais. c'est égoïste et cette fois-ci, pas de ma part.

en plus, on dirait qu'elle s'en fout de m'avoir en garde. moi, ça me fait juste me dire que je compte pas et que ça la fait plutôt chier de m'avoir dans les pattes.

pourtant, quand il s'agissait de faire chier le daron au sujet de ma garde, elle était au taquet, je m'en rappelle comme si c'était hier. au final, j'ai quand même fini chez mamie quelques années après.

j'y comprends nada. à part cogiter avec toutes ces histoires, j'en tire rien. je suis là, au milieu d'eux, à vagabonder aléatoirement entre clamart, villejuif et torcy.

c'était bien mieux quand elle habitait encore cité de l'eure. au moins, en allant chez elle, je pouvais continuer à capter mes potes d'enfance. maintenant, même eux je les vois presque plus.

ça me permettait de la voir plus souvent aussi. et je loupais pas des moments clés bêtement.

l'an dernier, j'ai pu l'accompagner à la première rentrée de léna en petite-section parce que j'avais pas cours. j'étais le seul frère à être là du coup elle était trop fière devant les tipeus de sa classe. ça c'est typiquement un moment clé.

maintenant, je peux presque plus m'impliquer dans quoi que ce soit. pourtant, c'est pas l'envie qui me manque. ma miff est trop désunie pour que je souhaite pas arranger les choses à mon échelle.

peut-être qu'à ce rythme-là, la prochaine rentrée de léna que je ferais à ses côtés, sera celle de 6e.

— arrête de bouder, promis le week-end prochain, je te paie le trajet pour que tu viennes passer du temps ici.

j'enlève la main qu'elle a glissé dans mes cheveux. je suis contrarié, ça fait même pas de moi un gamin capricieux, parce que ça faisait un mois que j'avais pas mis les pieds ici et vu ma famille maternelle.

enfin, ce qu'il en reste.

— j'vais dans la voiture, préfère-je répondre

mais avant, je passe par le salon où léna dessine avec des gros pastels. faut bien que je lui dise au revoir. en plus, elle a dit qu'elle avait un cadeau pour moi tout à l'heure.

— math' ! descend-t-elle de sa chaise basse en trombe pour me choper la jambe

— maman a dit que t'allais chez ton mamie.

j'aplatis ma main sur sa tête, la décoiffant au passage. elle grogne en replaçant ses cheveux. comment ça elle est déjà coquette et tout ?

— oui, mais je reviens très bientôt. tu sais, j'ai beaucoup d'choses à te raconter encore.

je préfère pas dire le week-end prochain, parce qu'à tout moment, ma mère contactera ni mamie ni moi pour que je vienne ici, comme elle l'a si souvent fait.

parfois ça m'arrange de rester sur clamart mais d'autres fois, j'ai juste envie de la serrer fort pour oublier la merde que je sème et qu'elle me réconforte un peu en me laissant passer rien qu'un week-end ici. du coup, ces fois-là, ça me blesse comme un teubé.

là, j'aurais bien besoin d'être serrer fort dans ses bras. au lieu de ça, encore une fois je repars bredouille, bras ballants.

— même que moi aussi je vais chez ma mamie garance. c'est la maman à papa ma mamie garance.

SASHIMIWhere stories live. Discover now