CHAPITRE 1 : L'INCONNU

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Lyla

Un bruit vint déranger mon sommeil. Je tâtai l'obscurité afin de trouver la source de mon énervement et parvins à stopper mon réveil avant de balancer mon téléphone à l'autre bout de la pièce. C'est l'avant-dernier jour avant les vacances, tu peux tenir une journée. Je sortis de mon lit et bus rapidement mon café. Mon appartement, si on pouvait appeler ça comme ça, se situait dans le sixième arrondissement de Paris. L'habitacle était constitué d'un salon qui me servait à la fois de chambre et de cuisine, d'une salle de bain et de toilettes. Les cahiers, feuilles et manuels éparpillés sur les draps ainsi que mes cernes démontraient l'intensité de cette nuit de révision. Je pris une douche rapide et m'habillais avant de réviser. Nous avions une évaluation et malgré mes facilités, je préférais rester prudente. J'enfilais ma veste, pris mon sac de cours et sortis de chez moi en verrouillant la porte.

Je marchais tranquillement en écoutant « There's Nothing Holding Me Back » de Shawn Mendes, comme tous les matins pour me mettre de bonne humeur. Ce matin là, je commençais avec un examen pratique noté. Tout en me remémorant comment opérer un patient atteint d'épilepsie sévère sans aggraver sa pathologie, j'aperçus Ophélia qui m'attendait à l'entrée de la fac. Elle me fit un signe de main et je la rejoignis rapidement.

C'était une jolie fille avec des cheveux bruns et des pépites d'or illuminaient ses yeux marrons. Lorsqu'on s'approchait un peu plus, on pouvait apercevoir de petites tâches de rousseurs sur son nez. Ophélia était une des seules vraies amies que j'ai pu me faire à la rentrée en première année. Depuis nous sommes quasiment inséparable.

Je jetais un œil vers le bâtiment, immense, qui nous surplombait. La pierre, ancienne et jaunie, donnait un air rustique à cette école qui attirait les étrangers. Les grandes fenêtres en bois semblaient pouvoir partir en un coup de vent. Le soleil de juin se reflétait sur le toit, m'aveuglant. Les quelques végétaux qui décoraient la cour semblaient desséchés par la chaleur de l'été. Les centaines d'étudiants rentraient dans cet immense bâtiment, afin de ne pas être en retard. Nous les suivions en marchant. Le creux dans mon ventre dû au stress ne faisait que disperser ma concentration, et j'allais en avoir besoin pour passer cet examen au la main. Afin de me focaliser sur autre chose j'interrogeais mon amie :

- Pas trop stressée ?

Elle hausse les épaules avant de répondre.

- Un peu quand même... et puis quelle idée de mettre un examen deux jours avant les grandes vacance ! Et toi ça va... tu t'en sors sans... ?

- J'ai révisé toute la nuit, ma chambre est en bazar mais sinon ça va, dis-je avant qu'elle ne termine sa phrase.

Je n'aimais pas parler de mon passé à voix haute, cela rendait les choses réelles, alors que tant que cette partie de ma vie restait enfermée dans ma tête, j'avais encore espoir qu'un beau jour je me réveille le matin, avec mes parents autour de la table pour manger, que tout cela ne soit qu'un simple cauchemar. La réalité finit toujours par nous rattraper, seulement la mienne est difficile à accepter.

La brune leva les yeux au ciel, exaspérée.

- Tu sais très bien que tu n'as pas besoin de réviser, t'es super intelligente. En plus les profs veulent te faire sauter une classe, alors arrête de stresser !

Sauter une classe, tout le monde ne rêvait que de ça. Tout le monde sauf moi. Ce serait sûrement un moyen d'explorer entièrement mes capacités, mais je ne me sentirais pas à ma place, comme de trop. Je préfère rester avec les gens de mon âge. Mais bon, pour étudier aux États-Unis, il allait bien falloir faire quelque chose.

Adriel JonesWhere stories live. Discover now