𝗟𝗲𝘀 𝗽𝗹𝗲𝘂𝗿𝘀

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Le rêve dont faisait l'expérience Daphné avait tout ce qu'il y avait de plus agréable. Elle se tenait devant une étendue d'eau, les pieds battant dans le ruisseau translucide. L'air était chaud, le soleil brûlait sa peau avec douceur, les oiseaux chantaient, le vent soufflait... Le décor était idéal, chose que la Déesse appréciait. Elle se tenait assise, les mains dans l'herbe verte, le menton en l'air, respirant la vie autour d'elle, appréciant ses créations.

Alors que les oiseaux chantaient une mélodie qui ravissaient ses oreilles, la Déesse fut surprise d'entendre une dissonance : des pleures. Tout en fronçant les sourcils, Daphné se leva, marchant dans l'herbe qui se mit à changer d'une douceur incomparable à des picotements à chacun de ses pas. Ne comprenant pas ce qu'il se passait autour d'elle, la Déesse se mit à trembler de tout son être, le visage tiré par la douleur qui la traversait à chaque pas qu'elle faisait, malgré cela, la tentation de comprendre ce qui n'allait pas l'engloutissait affreusement. Son coeur saignait pour cet être qui pleurait, elle voulait le réconforter, elle en ressentait un besoin presque maternel. Elle en était bientôt proche, cela venait de derrière un buisson, Daphné fronça les sourcils car cet arbuste lui était familier, comme si elle l'avait déjà vu, pourtant elle n'était jamais venue dans cette forêt, par ailleurs, elle ne se rappelait pas être venue ici. Fronçant les sourcils la Déesse de la vie pouvait sentir l'anxiété investir son corps, elle sentait son cœur peser une tonne dans sa poitrine, ses membres s'engourdirent. Elle commença à tendre une main vers le buisson, les pleurs ricochaient dans ses oreilles, tordant son estomac dans tous les sens, elle se devait de savoir ce qu'il n'allait pas, qui pouvait bien pleurer de la sorte, elle ne pouvait supporter l'idée qu'un être de sa création puisse être dans une telle détresse. Les feuilles de l'arbuste étaient aussi piquante que des aiguilles, faisant grimacer Daphné qui, pourtant, ne prenait pas ses douleurs comme une chose qui pourrait l'arrêter dans son élan. Son corps lui criait pourtant que la douleur était beaucoup trop intense, qu'il allait bientôt lui faire défaut, cependant, elle ne s'arrêta pas. Quand, enfin, elle eût traversé le buisson, quelle fût sa surprise de trouver Hadès penché en avant vers un animal qui ressemblait étrangement au même renardeau qui l'avait piégé dans son pari. Quelque chose était dérangeant, il lui fallut quelques secondes pour comprendre complètement le tableau qui s'offrait à elle : Le renardeau était recouvert de sang, sa tête pendante. Hadès le regardait avec un drôle de sourire, comme si la folie s'était emparée de son corps et l'avait transformé en une bête. Doucement, il se tourna vers elle, un épais rictus marqué sur son visage, terrifiant la Déesse jusque dans le plus profond de son âme.

Daphné se redressa d'un coup, sa poitrine se soulevant à une vitesse folle. Sa gorge était sèche, son corps trempé par la sueur. Elle avait fait un cauchemar, le premier de toute son existence, cela était une nouveauté à laquelle elle ne s'était absolument pas attendu. Etait-ce à cause de tout ce qui était en train de se dérouler dans sa vie ? Etait-ce un avertissement qu'elle avait reçu via un rêve ? Elle savait qu'il en était absolument possible, c'était la façon dont les guides spirituels communiqués avec les mortels. Pourtant, elle pouvait encore entendre les pleurs de son rêve. Oui, ils venaient de la vallée d'Asphodèle. Avec rapidité, la Déesse retira les couvertures et se rua vers le balcon afin de pouvoir regarder en contrebat, et que fut sa surprise quand elle vit une foule attendant de pouvoir traverser le Styx. Ils étaient tous entassés près du fleuve, attendant Tanathos qui ne devrait pas tarder à apparaître devant eux pour les guider vers Charon qui les prendrait en charge par la suite. Elle ne pouvait cependant pas trouver d'où venait ce si jeune cri, alors elle couru en dehors de la chambre du Dieu des Enfers, laissant la porte grande ouverte. Ses pieds nus frappaient le sol à un rythme rapide et régulier, dans sa course, Daphné ne pouvait s'empêcher de trouver du plaisir à marcher ainsi sur le sol si froid, faisant baisser de quelques peu sa température corporelle. La chaleur des Enfers étaient toujours aussi étouffante, Daphné se mit à penser qu'il lui aurait fallut plus de trois mois afin de pouvoir s'en accommoder.

Trapped: The God who loved meWhere stories live. Discover now