Ma Douce Mélancolie [Réécriture en cours]

Chapitre I - Etrange

Chapitre I – Etrange

Je mis un certain temps avant d'être parfaitement réveillée. J'avais la sensation de sortir d'un sommeil éternel tant mes paupières eurent de la peine à s'ouvrir à nouveau. En regardant autour de moi, je me rendis compte que j'étais dans un train, lequel semblait dans un état pitoyable ; les sièges étaient très abîmés, le sol crasseux et les vitres si sales que l'on avait du mal à percevoir ce qui se trouvait à l'extérieur. Je mis quelques secondes afin de discerner le paysage qui entourait le train : il n'y avait rien. Tout simplement rien, le néant. Je trouvais cela aussi étrange qu'inquiétant. C'était comme si le train se déplaçait dans un nuage dense. Dans la vitre, je pus voir mon reflet. Mes cheveux noirs décoiffés et mes yeux cernés ne me mettaient nullement en valeur.

Je me levai de mon siège et partis en direction des autres wagons. Il devait bien y avoir d'autres personnes que moi ici. Je me dirigeai vers la porte et tentai de l'ouvrir avec difficulté. Au bout d'une bonne dizaine de minutes, je laissai tomber.

– Il y'a quelqu'un ? S'il vous plait, la porte est bloquée ! criai-je.

Mais aucune réponse ne se fit entendre. Je ne pouvais pourtant pas être seule... Logiquement,

si ce train avançait, c'est qu'il y'avait forcément un conducteur. Je trouvai un bout métallique abandonné sur le sol et m'en servis pour défoncer la porte qui me barrait le chemin. Je me dirigeai vers la locomotive, là où le conducteur devait se trouver.

Une fois arrivée devant la porte, je fus saisie d'une peur étrange. J'appréhendais le fait qu'il n'y eût réellement personne. Une sensation désagréable parcouru tout mon corps avant que je n'eus le courage d'ouvrir cette fichue porte. Mais il n'y avait personne dans la cabine. Étais-je véritablement seule dans ce maudit train ? Résignée, je retournai là où je m'étais réveillée.

Comment suis-je arrivée ici ? Pourquoi étais-je seule ? J'essayai tant bien que mal à m'en souvenir... Mais à cause de cacophonie incessante, mon mal de tête m'empêchait de réfléchir correctement. Malgré tout, je pus au moins me souvenir d'une chose : je devais me trouver dans ce train. Du moins, j'en avais l'impression. Mais je ne m'étais pas encore posée la question la plus essentielle : vers où ce train se dirigeait-il ? Cela m'inquiéta soudainement, tout dans ce lieu m'inquiétait à vrai dire. L'idée de stopper le train, de le faire faire machine arrière, m'effleura l'esprit. Cependant si j'ignorais la destination, le départ m'était tout aussi inconnu.

Je regardai à nouveau mon reflet : j'avais encore cette mine atroce. Ma peau semblait si blanche... Et mes habits, depuis quand m'habillais-je ainsi ? J'étais vêtue d'une robe blanche délavée, déchirée et sale. Elle ressemblait fortement à ces vêtements que l'on porte lorsque l'on est à l'hôpital. Et où diable étaient passées mes chaussures ? Décidemment, tout était incohérent.

Malgré le vacarme interminable que produisaient les rails de train, je me sentis plonger dans les bras de Morphée...

Une lueur blanchâtre me réveilla avec douceur. Le train était à présent à l'arrêt et les portes étaient ouvertes. Non sans difficulté, je réussis à me lever et à descendre de ce maudit engin. J'écarquillai les yeux en découvrant ce qui se trouvait en face de moi. L'endroit où je me trouvais était des plus atypiques. Il s'agissait certainement d'un petit village. Une pancarte annonçant le nom de ce dernier était placé près du quai : Nusquam. Cela ressemblait fortement à du latin, malheureusement je n'avais aucune connaissance dans cette langue morte, je ne connaissais donc pas la signification de ce mot.