Chapitre 18.1 : Citadelle

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— Comment diable allons-nous infiltrer cet endroit ? chuchota Vindottir. Il n'y a qu'une seule entrée, bien gardée, et les murs sont impénétrables.

— Ne pourrais-tu pas nous rendre invisibles ? interrogea Sverjar, scrutant avec préoccupation la forteresse. Il avait momentanément oublié la présence d'Eldric et se rendit compte qu'il en avait probablement trop dit.

Ce dernier s'exclama immédiatement :

— Une sorcière ! Pas étonnant que les prêtres des vestiges vous poursuivent. Avez-vous d'autres secrets à me révéler pendant que nous y sommes ?

— Tais-toi, répliqua le jeune guerrier. Peux-tu le faire, Vindottir ?

Elle soupira profondément.

— Je le peux, mais cela me coûtera une bonne partie de mon énergie. Si nous parvenons à entrer de cette manière, il faudra trouver une autre solution pour sortir. Je ne pourrais pas le refaire deux fois pour nous quatre.

— Nous cinq, le corrigea Eldric, pensant à Thora.

Tyrulf gratta sa barbe drue.

— Hm, je ne vois pas d'autre option. Faisons ainsi. Comment procédons-nous ?

— L'un d'entre vous doit me saisir la main, et nous constituons une chaîne. Mon sortilège se répandra à travers nous tout par ce contact. Si l'un de vous lâche la main de l'autre, le sort sera rompu instantanément. Soyez extrêmement prudents.

Tous acquiescèrent avec une appréhension palpable.

Le vent sifflait à travers les sombres parois de la vallée, annonçant le crépuscule alors que le groupe resserrait sa formation. Vindottir leva la main, une lueur mystique l'enveloppant.

— Préparez-vous, chuchota-t-elle, sentant l'électricité mystique chatouiller sa peau.

Les doigts de Tyrulf serrèrent fermement la main d'Eldric, tandis que les autres membres du groupe se lièrent en une chaîne invisible. Un frisson traversa leur échine lorsque le sort se répandit, les englobant dans une obscurité insaisissable.

Leur progression prudente débuta, une série de pas feutrés suivant le chemin tortueux menant à la porte de la forteresse. Le sol gelé n'émettait aucun son sous leurs pieds, mais leurs sens étaient en alerte maximale. À mesure qu'ils avançaient, les contours de la forteresse se dessinaient devant eux, un amas sombre de pierres anciennes. La lueur faible des torches révélait la silhouette des vigiles patrouillant, inconscients de la présence secrète du groupe qui s'approchait.

Le cœur battant, ils atteignirent le premier portail. Deux gardes se tenaient en faction, un par tourelle, leurs arcs prêts à décocher des flèches mortelles. Assuré de leur invisibilité, Tyrulf siffla entre ses dents, provoquant un frémissement dans les tourelles.

— Olaf, tu as entendu ce bruit ? marmonna une voix caverneuse.

— Quel bruit ? répondit une autre voix grave.

— Par les Vestiges, je te dis que j'ai entendu un sifflement dehors. Dépêche-toi et va jeter un œil, je te couvre. Un flot de malédictions résonna, suivi du crachat caractéristique frappant le sol, puis d'un tumulte de pas précipités. Le portail massif grinça sinistrement en s'ouvrant, dévoilant le garde à moitié endormi. Enveloppé dans un manteau de fourrure, une lance à la main, il scruta les environs avant de rugir :

— Tu as vraiment cru que quelque chose se passait là dehors ? Rien, nada, juste cette foutue neige. La prochaine fois, tu descendras vérifier tes rêveries hallucinées par toi-même.

Vestiges [Roman Dark Fantasy]Where stories live. Discover now