𝚅𝙸𝙽𝙶𝚃-𝙳𝙴𝚄𝚇

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𝚁𝙴𝙽𝙰𝙸𝚂𝚂𝙰𝙽𝙲𝙴 : Nouvelle vie, nouvelle vigueur

EGON
Par le passé

Je pensais que je quittais un quartier malfamé pour un autre plus luxueux.

Je me suis amèrement trompé.

En laissant Cecylia derrière moi, j'ai pris la décision de marquer d'une croix mon passé, souhaitant évoluer dans un présent plus radieux afin d'atteindre un futur paisible. L'avenir rêveur d'un enfant de quatorze ans.

Le colosse devant moi me guide. Le crâne tatoué, il se trouve à deux pas derrière Byron et à un pas devant moi. La voiture s'est arrêté il y a dix minutes au beau milieu de nulle part et depuis, nous marchons jusqu'à notre destination. Je me prends à penser qu'ils m'amèneront certainement dans un coin paumé afin de mieux se débarrasser de mon corps.

La panique ne me saisit guère. Ce serait une délivrance que ma vie soit ôtée puisque cette dernière est teintée de tristesse et de faux moments de joie.

Sous mes pieds, le sol s'allonge. Mon attention est rivé ailleurs, au bras de ma soeur et l'inquiétude monte en cascade en moi. Et si elle faisait une bêtise ?

Et si...

— Nous sommes arrivés, m'informe une voix grave.

Je m'immobilise, ma tête cognant presque contre le dos du grand baraqué face à moi. Je m'éloigne quand il se tourne vers moi, libérant ma vue de quelques mèches noires brouillant mon champ de vision.

— Byron t'a expliqué en quoi consiste ton travail ?

— Il m'a dit qu'à chaque inspiration, il verserait mille livres dans mon compte en banque, fais-je, sérieux.

— T'es un marrant toi.

Nous pénétrons dans un bâtiment en construction.

— Laisse-moi te l'expliquer alors.

A nouveau, il se fige et cette fois, je recule d'un pas vers la droite.

— Cet hôtel est notre QG.

Un QG ? Je survole les alentours du regard. Un voile de poussière trouble mes observations. Des poutres abimés maintiennent l'immeuble en place. A quelques mètres d'où je me situe, du ciment est étalé sur le sol. Au plafond, des câbles en sortent sans lumière et sans interrupteur sur les murs tagués par de grosses lettres illisibles.

C'est un dépotoir.

— Je pourrais être un agent infiltré ou de mèche avec les flics, suggéré-je.

— Byron pense que tu es une personne de confiance, explique-t-il. Je lui ai répété que c'est une très mauvaise idée, mais il n'a pas l'air de prendre mon avis en compte.

Je hausse un sourcil. Etonnant. Je pensais qu'un homme de son pouvoir avait des sortes de conseillers, mais il faut croire que cet homme n'agit que par sa propre volonté, se dictant ce qui est juste et ce qui est mal.

— Allons-y.

S'enfonçant dans la pièce, mon accompagnateur s'immobilise devant des portes métalliques.

— Cet hôtel n'est qu'un miroir. Ce qui importe, c'est ce qui se trouve derrière celui-ci.

Suivant les paroles aux gestes, il actionne un bouton et les portiques s'ouvrent. Nous nous enfonçons et je ne comprends où il veut en venir sauf qu'il extirpe de sa poche une clé au bout arrondi.

— ça, dit-il en la brandissant sous mes pupilles, à ma hauteur, c'est l'autre face du miroir.

Une clé.

BURST HEARTS (TOME 1 & 2)Where stories live. Discover now