Je pense être une mauvaise personne

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- Je pense être une mauvaise personne.

- Tout le monde a déjà pensé comme toi... Ça arrive.

- Non, arrête de banaliser. Je pense être une mauvaise personne. Je crois... Je suis... Je suis une mauvaise personne.

- Je t'en prie, arrête. C'est un sentiment passager.

- C'est un sentiment passager pour les gens biens, mais je suis une mauvaise personne.
Je ne veux pas l'être mais je le suis.
Je manipule, je mens, je trahis, je suis hypocrite.
Je pense ne pas en faire du mal, je pense juste faire ça pour m'en sortir, pour me protéger, parce que c'est l'unique manière que l'on m'a enseigné pour bien faire les choses, je suis habitué à ça, parce que c'est ma nature et que je ne peux pas lutter contre elle.
Je m'en veux, j'essaye de changer mais je n'y arrive pas.
Je suis dans un déni, un déni qui me fait croire que je ne suis pas une mauvaise personne mais il ne m'a jamais dit non plus que j'étais une bonne personne. Parce qu'il sait. Que je suis une mauvaise personne. Et c'est bien ça qui me dérange.
On me dit que je ne suis pas une mauvaise personne mais jamais que je suis une bonne personne. Mais que suis-je ? qui suis-je ? Je suis perdu.
Mais chut, ne vous préoccupez pas, je me retrouverais dans le mal, dans la haine, la rancœur, la vengeance.
Je sais que j'agis mal, surtout quand j'ai de la colère en moi, que c'est incompréhensible, intolérable, mais pardonnez-moi, c'est mon langage.
Je ne m'exprime qu'avec méchanceté.
Je ne fais pas exprès, c'est presque inné. Inné de ces blessures que l'on a jamais soignées. Ces blessures ouvertes qui me font encore mal aujourd'hui, ces insécurités, je les rejette dans la haine, la méchanceté, ça me fait du bien, ça me fait les oublier.
La psychologie, La psychanalyse, La sociologie, toute ces sciences me comprendront, elles m'étudieront et me comprendront, mais toi cher ami, toi qui est un être si sensible, victime de mes actes, je te demande pardon. Tu rêves ? Je ne te le dirais jamais !... parce que je m'en sens incapable, je me verrais humilié, toi tu diras que c'est parce que je suis méchant mais moi je sais que ça vient de plus loin, qu'il fut un temps où je n'étais pas comme ça, qu'il fut un temps où voir les gens souffrirent me rendait mal, me remplissait de compassion.
Il fut un temps où être méchant n'était pas ma forme de protection contre l'Humain, que mon cœur n'était pas fait de charbon mais de miel. Un miel doux, que les gens aiment, que les gens aimaient mais ne respecter pas. Pas assez. J'ai cette crainte que l'on ne me respecte pas, que l'on me fasse du mal, qu'on tente de s'approcher de moi pour de mauvaises raisons et j'ai ces insécurités, ce besoin de juger les autres avant que l'on me juge moi, ce besoin de méchanceté gratuite pour me sentir supérieur, ce besoin de prendre les gens de haut, de n'en faire aucun d'eux mon égal, de les mépriser et d'en rire. Rire... Le mien sonne faux dès à présent, ce n'était pas comme avant où mon rire faisait apparaitre d'autre rire et des sourires. Des sourires d'enfants innocents qui me détestent plus que tout maintenant. Car maintenant, je n'en ai plus rien à faire. Plus rien à faire des gens, des autres, de ce qu'ils pensent, de ce qu'ils pourraient m'arriver, de ce qu'ils ne pourraient pas m'arriver tant pis. Je n'en ai rien à faire non plus si vous trouver cela... méchant.

- Tu sais, tu penses être une mauvaise personne parce que tes souffrances t'ont rendues comme cela, mais sais-tu qu'il y'a des personnes qui sont méchantes naturellement, ce n'est pas ton cas.

- Oui, je le sais et à elles vous n'avez aucune excuses à leur donner mais moi j'ai tout à leur envier. Elles ne culpabilisent pas, elles sont elle-même, elles ne pleurent pas la nuit à l'idée de ne pas réussir à être une bonne personne, elles ne réfléchissent pas à comment arranger les choses même après avoir agit de la pire des manières, elles ne cogitent pas à l'idée de se voir transformer en une autre personne, elles ne cherchent pas à retrouver leur bon cœur, elles ne se posent pas mille et une question, même pas une de ces 1001 questions, alors je les envie.
Elles ne ressentent pas ce sentiment qui leur ronge les intestins, ce sentiment qui leur fait pleurer sans marquer un arrêt, ce sentiment qui n'arrive pas à arrêter leur "impulsions" de méchanceté. Elles sont méchantes, mais peu importe, c'est leur nature alors à quoi bon s'étonner ou le leur reprocher ? Vous ne pouvez reprocher à un homme d'être ce qu'il est.

- Mon cher ami, est-ce que tu t'écoutes ? S'il t'arrives tout cela et que tu le penses, si vraiment tout ce que tu viens de dire est vrai, nous avons une preuve. La preuve que tu n'es pas une mauvaise personne... Mon cher ami, tu es simplement malade.

Je pense être une mauvaise personne

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