𝟎𝟏ㅤㅤ─ 𝔏𝐀𝐒𝐒𝐈𝐓𝐔𝐃𝐄 ? 𝑰𝐌𝐌𝐈𝐍𝐄𝐍𝐓𝐄.

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2 mois avant.

Pour une définition plus subjective, la vie est un cours d'événements cruellement en carence d'excitations ou de faits plaisants. Du haut de mes 18 ans assez frais, je ne vois toujours que des couleurs moroses dans ce même cours de vie que je suis. Finalement, ne suis-je pas qu'une coquille vide qui vit selon les ordres de ses parents et des gens qui la supposent être 'bien' ?

Je soupire rien qu'à cette idée qui exaspère mon être dans l'immédiateté. Je suis le cours, si l'on veut ainsi le dire. Mais il n'empêche que je commence à sérieusement m'ennuyer. Pourtant je suis une passionnée subtile des calculs complexes, des formules chimiques et des mélanges expérimentaux. Malheureusement il faut bien croire qu'à ce moment-là, la physique-chimie est bien loin de séduire mon âme. Je m'allonge sur ma table en fermant les yeux. C'est ma première fois d'abandonner les explications d'un cours pour dormir ou juste penser à autre chose. Mon entrain a disparu depuis le début de cette matinée.

Parce que j'ai constater que tout repasse en boucle dans ma misérable vie sans goût.

J'ai pourtant atteint l'âge ingrat. L'âge des bêtises, de ce que nous dit toujours notre professeur de Sciences de Vie avec ce sourire en coin qui ne peut que m'horripiler. Mais qu'est-ce que cela signifie réellement ? C'est ainsi, que je fais le compte final : je suis une ignare. Je ne connais absolument rien d'autre que les notions pratiques et théoriques que nous proposent les professeurs, qui nous enferment par la même occasion durant toute une journée dans une prison déguisée en lieu d'apprentissage.

— Psst. Psst! Hé..Mei ! Essaye désespérément de m'appeler quelqu'un.

Je me relève doucement, me tournant vers la voix qui n'appartient à personne d'autre que ma camarade de classe, Aisha. En tout cas, celle que je côtoie le plus dans ce lycée.

— Oui ?
— Tu veux savoir un truc ?
— Dis toujours.
— Tu vois, Yuqi ? Elle organise un truc chez elle pour son anniv. Tu viens ?

Song Yuqi, plus communément dénommée Yuqi est une jeune demoiselle qui fait avec nous la lasse de Terminale D2. Sa jovialité et son sourire radieux ont séduit plusieurs lycéens de cet établissement, lui donnant la faculté de posséder plein d'amis et de ce que je sache une popularité aiguisée. Je la connais surtout parce qu'elle est la meilleure amie de ma sœur, Yiren. Je me tourne d'ailleurs pour la regarder de là où je suis. Son air sérieux et appliqué quant au cours me fait légèrement culpabiliser en passant. Qu'est-ce que je foutais à dormir en pensant que ce cours est ennuyant ?

— Hum...c'est cool. Tu comptes y aller je suppose ? Repris-je en chuchotant.
Carrément !

Sa voix a malheureusement été entendue par le professeur mais aussi quelques élèves qui nous regardent. Le professeur lui intime seulement d'un minimum se faire discrète lorsqu'elle ne veut pas assimiler ses explications. Pour être pacifique, il l'est.

— Alors bonne fête. Ai-je répondu à mon amie.

Je reprend mon cahier, mes stylos et mon crayon pour m'appliquer et continuer là où je me suis arrêtée. Je repense à mes parents qui voudraient fièrement me dire que j'ai bien travailler en ce fin de semestre. Surtout que le second semestre va bientôt prendre fin. D'ici deux mois.

— T'es sérieuse Mei ? Tu viens pas ?
— Je peux pas, désolée.

Je sens qu'elle abandonne et c'est bien pour moi. Je n'ai pas le droit d'accorder une quelconque place à l'amusement et au divertissement. Qui suis-je pour audacieusement demander à mes parents d'aller dans une fête où je ne me sentirais finalement pas à l'aise ? Pourtant, d'une autre part, je ne trouve pas si intéressant de rester clouée dans mon lit à essayer de déchiffrer chaque mot écrits dans mon livret de philosophie.

Il faut que je reste ferme tout de même. Je n'en ai pas envie.

La sonnerie retentit. Le professeur nous remercie pour avoir assister au cours et s'en va après avoir ranger ses affaires, alarmant les élèves sur le champ libre qu'il y a pour rentrer à la maison. La fin de la journée s'est enfin annoncée, pour mon plus grand plaisir. Je range avec hâte mes affaires pour quitter la classe sans regarder derrière moi. Peut-être que Aisha voudra encore essayer de me convaincre pour y aller si je le fais. Je suis le chemin qui mène vers la sortie du lycée, la tête baissée et l'esprit vide. L'épuisement se fait maître dans mon corps par la même occasion. Ce soir, mes révisions quotidiennes vont bien attendre demain car je n'éprouve aucunement le besoin de travailler tandis que je suis fatiguée.

—Bonsoir mademoiselle.

Je relevais la tête pour en voir une nouvelle. Celle différente du chauffeur habituel qui vient me chercher. Face à lui et à la voiture, j'essaye de comprendre malgré moi la situation. Me suis-je trompée de rue ou il y a eu un remplacement sans que je le sache ?

— Bonsoir..
— Je suis le remplaçant du chauffeur habituel. Montez je vous en prie.

Son ton formel et poli me prouve que je n'ai aucune crainte à me faire. Calmement, j'ouvre la portière des sièges arrières pour m'installer dans la voiture. Il en fait de même en démarrant sur le champ. Un nouveau chauffeur ou pas, rien de bien différent ne se présente dans ma vie. Je regarde le paysage défiler sous mes yeux, enviant ces jeunes élèves marcher en papotant ensemble pour aller vers le restaurant le plus près du lycée, sans doute pour profiter d'un peu de leur temps ensemble.

Je suis vraiment seule quand j'y repense.

— Quel est votre nom ?

Surprise, je me demande d'abord avec qui il parle tout en fronçant les sourcils. Mais face au silence qui prône dans la voiture, je me rend compte qu'il s'adresse à moi. En quoi mon nom lui serait utile pour le travail ? Je suis curieuse, et confuse.

— Mei...

Je regarde sans vraiment m'en rendre compte le rétroviseur, en l'attente d'une réponse de sa part. Peut-être que je m'emporte trop et qu'il va utiliser mon nom pour des raisons d'ordres professionnels ?
Son regard croise pourtant le mien dans le rétroviseur, me faisant immédiatement raviser. Plus aucun mots ne fusent après cette altercation, à mon plus grand bonheur.

Ainsi, une bonne vingtaine de minutes après, nous arrivons chez moi. Enfin, pour être plus précise, nous arrivons d'abord dans la citée où je vis avant de terminer face à ma demeure. Le portail étant déjà ouvert, le chauffeur se contente de rouler le long de l'allée caillouteuse et se gare ensuite. Je peut donc descendre et vite fait oublier cette brève conversation tenue en voiture. Sans me retourner, je marche jusqu'au porche de marbre de ma maison et ouvre pour y entrer.

— Te voilà rentrée. Dit mon père qui descend les escaliers. Tu as vu le nouveau chauffeur ?
— Oui.
— Bien. Montes te changer. Il me semble que nous allons bientôt nous sustenter.

Je pars pour ma chambre et m'y enferme immédiatement, jetant mon sac sur mon lit et allant furieusement devant la fenêtre. Je commence à sérieusement détester cette vie devenue automate que je longe d'un indexe ennuyé. Et si j'allais à cette fête d'anniversaire ? Tant que je ne croise pas ma sœur, je pense que tout peut bien se passer.

Je regarde longuement l'extérieur en réfléchissant à cela. Mais mes idées coupent leur cours quand je vois le nouveau chauffeur se saisir d'une cigare qu'il allume par la suite, dans des gestes experts et dépourvus d'hésitation. Au même instant, son téléphone est coincé entre son oreille et son épaule lorsqu'il allume sa clope. Je n'entend pas le son de sa voix, mais vu comment il reste scotché à son appel, il doit être important.

Ce n'est pas mes affaires en y repensant.
Je soupire en fermant les rideaux et me déshabillant, allant dans la salle d'eau pour prendre une douche. Pitié, faites que demain les choses de mon quotidien changent.

𝐓𝐫𝐚𝐩𝐡𝐨𝐮𝐬𝐞. Where stories live. Discover now