Chapitre 2 : Mélodies de la Nuit

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DMITRI

Je m'abandonne complètement à la tranquillité et à la sérénité du spectacle fascinant qui s'offre à moi. Des milliers d'étoiles parsemées à travers le ciel nocturne, brillent dans le silence de la nuit. Le vent, léger et insaisissable, susurre doucement à travers les feuilles des arbres, caressant ma peau douce et pâle. Mes larmes consument mes joues rosies par la fraîcheur de la météo. 

Je marche le long du chemin des petites maisons placées symétriquement l'une par rapport à l'autre. J'observe les alentours en repensant à la promesse que j'avais faite à Anya. J'étais censé assister à sa fête d'anniversaire pour ses dix-huit ans, mais pour le coup, je ne suis pas vraiment d'humeur. 

Puis, je me remémore de la scène d'il n'y a même pas vingt minutes, et je fronce instinctivement les sourcils en soupirant longuement. J'étais tellement admirateur de son talent, mais il vient de m'ouvrir les yeux. Pourquoi se comporte-t-il ainsi ? Il avait l'air d'être quelqu'un d'autant plus sympathique de l'extérieur. 

Il m'a littéralement humilié devant toutes ces personnes en me traitant comme un moins que rien. Je sais que la haine nous rend aveugles de colère, mais avec un peu de recul, on peut remarquer que son sourire est bel et bien faux. Il donne plutôt l'impression de jouer le rôle d'un personnage qui ne lui colle pas parfaitement. Pourtant, il apprécie sa passion, alors pourquoi fait-il semblant devant le public ? Je ne le comprends pas réellement, c'est une personne assez... mystérieuse. 

Disons ceci pour ne pas marquer — à nouveau — son comportement entièrement absurde envers un de ses fans. Je ne me remets toujours pas de ses actions. Est-ce si difficile de devoir échanger simplement quelques mots, au moins, par politesse ? Je comprends que oui, et c'est pourquoi je me dis que je me suis trompé sur le fait de le considérer comme un idole depuis le début. 

Il ne sera jamais aussi parfait que ce que j'imagine dans mes rêves. 

La brise nocturne souffle longuement alors que je passe le revers de ma main sur ma joue pour l'essuyer doucement. Ma gorge devient une ronce acérée à chaque fois que j'avale ma salive. Je renifle et ferme les yeux durant quelques secondes pour tenter de me reprendre rapidement. Je range mes mains dans mes poches et me dirige vers une ruelle que j'ai l'habitude de prendre pour rentrer chez moi. 

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J'ouvre lentement la porte d'entrée de mon appartement, entièrement anodin et surtout étroit. Je ferme cette porte derrière moi et je vais m'avachir directement sur mon canapé deux places, en n'ayant aucune motivation pour bouger — ne serait-ce — d'un seul centimètre. Je regarde l'horloge qui affiche vingt heures et quart, d'un air complètement blasé. 

Je me sens toujours aussi irrité de la soirée que je viens de passer. Ou plutôt de la personne qui a fait en sorte de me rendre haineux envers lui pour une quelconque raison. 

Soudainement, je reçois un appel de la part d'un ami et je décroche rapidement, me demandant ce qu'il pourrait vouloir à une heure aussi tardive. 

— Oui ? murmuré-je en enroulant une mèche de mes bouclettes autour de mon index.

— Alors, le concert ? demande Alexei d'une voix enjouée.

— Catastrophique, réponds-je d'un ton détaché. 

— Comment ça... il s'est passé quoi de si catastrophique ?

— Il m'a viré du concert parce que je suis passé devant quelques personnes pour un autographe. Ce mec est un vrai cauchemar, je n'y crois pas ! Autant d'années à l'adorer... je n'arrive toujours pas à m'en remettre du gâchis de cette soirée. 

Je prends une petite pause pour respirer et soupire devant sa réponse.

— Tu vas me prendre pour un forceur, mais je te l'avais dit de ne pas trop te fier à ce genre de type, Dimi, n'est-ce pas ? Ils récupèrent un tas d'argent derrière leur instrument, en ne sachant même pas être reconnaissant, une demi-seconde, envers les personnes qui leur permettent d'offrir une vie aussi aisée. 

Les dires de mon ami au téléphone me tords le ventre à cause de cette dure vérité à assumer. Je ne réponds pas de suite, parce que j'ai déjà entendu cette phrase des dizaines de fois. Il me le répète depuis un long moment, et je dois avouer que je n'avais pas vraiment donné un sens à ses phrases jusqu'à aujourd'hui.

— Mais dis-toi que j'ai peut-être une petite idée en tête pour toi, s'exclame-t-il d'un air vicieux.

— Qu'est-ce que c'est ? demandais-je curieusement. 

 Puis, je deviens livide à l'entente de son idée complètement délirante, qui me donne la chair de poule. Je me mords l'intérieur de la joue alors que mon cœur bat très fort, comme si je venais de courir un semi-marathon.

Love At First Sight -1-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant