𝟏. 𝐓𝐫𝐨𝐩 𝐛𝐞𝐚𝐮 𝐩𝐨𝐮𝐫 ê𝐭𝐫𝐞 𝐯𝐫𝐚𝐢

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ACTE I.

après le chaos, la tempête

        Hier, lorsqu'il a soufflé les bougies de son gâteau, Yuri a espéré que cet anniversaire marquerait le début d'une nouvelle ère dans sa vie

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        Hier, lorsqu'il a soufflé les bougies de son gâteau, Yuri a espéré que cet anniversaire marquerait le début d'une nouvelle ère dans sa vie.

Il est naïf de croire que ça puisse tout changer, n'est-ce pas ?

Pourtant, il s'accroche à ce souhait, désireux de se libérer de cette foutue routine qui l'emprisonne depuis des mois : se lever à contrecœur, perdre des heures sur Internet, avaler le café calciné qu'Otabek lui prépare, passer du temps avec les chats et, occasionnellement, lancer une lessive.

Aujourd'hui, alors qu'il entame sa vingt-septième année de vie, une existence jusqu'ici émaillée de difficultés, quel changement peut-il réellement escompter ? Il s'est réveillé en sursaut, baigné dans la sueur ; peut-être trouvera-t-il la force de prendre une douche au lieu de se jeter sur son téléphone. Il se force à ouvrir les yeux et repousser les draps humides qui l'enveloppent. Sa peau lui paraît anormalement tendue sur ses os, et une sensation étrange, électrique, fait vibrer tout son corps.

Aveuglé, il place sa main en visière. Otabek est assis sur une chaise tirée à côté du lit, la joue contre le matelas, le bras étendu comme s'il anticipait que Yuri entrelace leurs doigts. Une lumière crue inonde le reste de la pièce et souligne la blancheur aseptisée des meubles — bureau, étagère, armoire —, curieusement dépouillés des objets personnels d'Otabek.

— C'est quoi ce bordel ?

Images, sons et sensations se bousculent dans le cerveau de Yuri.

La pluie torrentielle imbibait ses vêtements. Le tonnerre explosait avec le fracas de pierres qui s'écraseraient au sol. De fins nuages pâles sortaient de sa bouche à chaque respiration difficile... Non. Le froid acerbe rongeait sa peau. Les énormes projecteurs de la patinoire bourdonnaient et clignotaient. La main qui cherche maintenant la sienne, ouverte sur les draps, caressait son visage.

Ah, un instant, retour en arrière... Pourquoi étaient-ils sur la glace ?

Yuri se lève. Il trébuche, rappelé à l'ordre par une douleur fulgurante de sa cheville. Il force un pas en avant, puis un autre, et un autre, en quête de réponses. Les murs vert canard sont aussi vides que le mobilier. Les gouttes tambourinent sur la petite fenêtre et masquent la vue sur les ailes de...

L'hôpital au centre de Saint-Pétersbourg.

Hein ? Pourquoi avoir quitté Almaty pour revenir à Piter ?

— Bon sang, qu'est-ce qu'on fiche ici ?

Otabek relève la tête, les yeux cernés et les sourcils froncés.

— Pardon ?

— Qu'est-ce qu'on fiche à l'hosto ?

— Tu ne te souviens pas ? Tu es tombé.

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