Chapitre 24 - Damien

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J'entre dans l'intimité de sa chambre. A deux dans cette pièce de moins de vingt mètres carrés, je me sens à l'étroit. J'étais déjà venu ici, mais pas en tant qu'invité à y passer la soirée. Debout au milieu, je ne sais quoi faire de mon corps, comme de trop. Un décor qui n'a pas sa place parmi les affaires déjà présentes.

Victoria sent mon trouble et m'invite à retirer mon manteau qu'elle dépose sur sa chaise de bureau. Elle tapote ensuite son lit.

— Installe-toi. Tu veux mettre un film ?

— Si tu veux.

— Tu as peut-être faim d'abord ? Après le match, tu dois mourir de faim !

— Non, vraiment ça va. Cette journée m'a coupé l'appétit.

Ma copine s'installe à mes côtés.

— Choisis ce que tu veux, me dit-elle me glissant la télécommande dans les mains.

Pourtant, son regard me transperce.

— Tu veux me dire ce qu'il ne va pas ?

Je zappe sur Netflix parmi les nouveautés sorties. Mes yeux se posent sur les synopsis des films mais je n'enregistre rien. Seule l'image me permet de me faire une idée. Je suis tracassé par sa demande. Après tout, Victoria et moi sommes désormais ensemble alors pourquoi ne lui avoué-je pas la vérité. Ma vérité ? Mon passé ?

— Tu sais que tu peux tout me dire, je patienterais et je finirais pas découvrir ce que tu me caches mon coeur.

Et elle bascule mon buste. Mon dos heurte le matelas, jambes repliées dans le vide. Elle se met à califourchon sur mon bas ventre et plante ses paumes sur mes pectoraux.

— Tu es maintenant à moi et tu verras que cela ne changera jamais. En attendant, je connais une bonne technique pour décompresser.

Ses avant-bras entrent en contact avec mes abdominaux, lorsqu'elle baisse sa tête pour venir cueillir un bisou. D'un mouvement de tête, ses cheveux se placent sur le côté, la laissant libre de ses mouvements. Ses lèvres descendent le long de ma mâchoire avant de caresser l'épiderme de mon cou dont je lui laisse volontairement l'accès. Un souffle s'échappe de mes lèvres quand une vague de frissons parsème ma peau. Le désir s'invite dans mes veines, faisant chauffer mon sang. Elle suçote le lobe de mon oreille, puis lèche une zone sensible sous mon oreille. Cette fois, je commence à bouillir sous la pression. Mon pantalon m'oppresse sous l'assaut de ses provocations. J'attrape son visage entre mes mains pour exiger qu'elle embrasse mes lèvres et arrête sa torture. Sinon, je ne répondrais plus de rien.

Elle m'accorde une brève trêve où nos souffles se mélangent avant de repartir à la conquête de mon corps. Nos hauts respectifs volent rapidement à travers la pièce alors que nos mains partent à la découverte de nos corps. Mon buste se collent à sa poitrine rebondie alors que je parcours de la pulpe de mes doigts son dos à la recherche de l'agrafe de son soutien gorge. L'objet métallique en main, j'encre ses yeux.

— Je peux ?

— Si tu ne le fais pas, je le ferais pour toi.

J'obtempère. Je défais et ôte le morceau de tissu, dernier obstacle pour sentir la chaleur de sa poitrine contre la mienne. La température ambiante a pris plusieurs degrés et la tournure des événements m'échappe complètement. Je prends mon temps pour savourer l'instant. Pour profiter du cadeau qu'elle m'offre.

Victoria dégage une telle assurance que je me sens comme un novice qui ne sait pas comment s'y prendre. Pourtant, elle n'est pas la première fille avec qui je suis intime, même si cela remonte à plus de deux ans.

Je commence à être tellement à l'étroit dans mon jean que ça en devient gênant. Ma main quitte sa peau pour remettre en place mon membre douloureux, sous le rire moqueur de ma copine.

— Aurais-tu un problème de place ? me taquine-t-elle, fière d'elle.

— Légèrement.

— Laisse moi y remédier.

Depuis plusieurs minutes, nos corps nus se rencontrent, se découvrent, s'enlacent et se confondent. La tension est à son maximum. Victoria, dont le désir transparaît sans le moindre doute sur son visage, dans son souffle saccadé, dans la rougeur de sa peau, amorce avec sa main une descente vers mon intimité. Je prends ce mouvement comme une invitation à faire de même et la mienne glisse délicatement entre ses cuisses alors que ses doigts entourent mon sexe.

Mon geste se suspend suite à la surprise que j'y trouve. Ou plutôt ce que je n'y trouve pas. Avec tout ce que le reste de son corps me montre, avec ce que ses yeux trahissent, je m'attendais à rencontrer une humidité présente, traduction même du plaisir des instants que nous venons de passer. Suis-je allé trop vite ? Dois-je lui laisser encore le temps de monter en tension ?

Mes questions sont balayées par le va et vient qu'elle entame, me faisant perdre le fil. Je ferme les yeux pour profiter du moment présent. Ma respiration s'accélère à nouveau. Je résiste à l'envie d'exploser sous ses caresses. Mes muscles se contractent et la tension devient insoutenable. Je me saisis de sa main pour l'éloigner lui faisant comprendre qu'elle ne doit pas aller plus loin. Pas maintenant.

Je la regarde dans les yeux et y décèle une teinte verte que je ne connaissais pas jusqu'ici, comme si notre intimité donnait à ses pupilles une nouvelle couleur. Je caresse doucement sa joue avant de déposer un tendre baiser sur ses lèvres. L'air s'est chargé en électricité et en amour explosif.

Ma main amorce une deuxième descente vers son entrejambe. J'espère être plus chanceux cette fois, mais le constat est le même. Je ne lui fais pas d'effet. Elle ne mouille pas. Une boule de frustration et d'incompréhension naît au creux de mon estomac et mon visage pâlit. J'essaie de cacher mon trouble et décide de m'y aventurer d'une autre manière.

— Je peux ? demandé-je en faisant glisser ma tête jusqu'au haut de ses cuisses, laissant courir mon souffle chaud sur sa peau laiteuse.

Elle se mord la lèvre en acquiesçant. Elle en a envie alors pourquoi je ne retrouve pas même un semblant de sécrétion ? Il n'y a rien. Rien comme un désert aride. Je ne me démonte pas et poursuis sous son regard pétillant. Ma langue glisse sur son clitoris qu'elle titille habilement, d'abord en surface pour se faire légèrement plus insistant. En réaction, il gonfle sous mes baisers mais lorsque je m'aventure plus bas, toujours rien. Alors, durant plusieurs minutes, je reprends ma danse autour de son point sensible au rythme de sa respiration rapide. Ses mains jouent dans mes cheveux, tirant légèrement dessus par moment. De mon index, je tente une intrusion dans son intimité mais abandonne. Ma présence n'est pas désirée. Après tant d'effort, c'est la douche froide. L'incompréhension la plus totale.

Leçons de confiance (anciennement Learn to trust)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant