Chapitre 25 - Victoria

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Mes yeux papillonnent tandis que je suis bercée par la respiration de Damien. Le son de son cœur qui bat est une agréable mélodie pour un réveil en douceur. Boum boum. Boum boum.

J'étale mes doigts à la surface de son torse, ma paume profitant du contact chaud de sa peau. Puis, lentement, je caresse son pectoral avec tendresse, traçant avec la pulpe de mon index les contours de son muscle.

Quand il remarque que je ne dors plus, il repose son téléphone et ancre ses yeux aux miens.

— Tu as bien dormi ?

— Comme un bébé, lui assuré-je.

Et c'est vrai. Sa chaleur et surtout son odeur m'ont accompagné toute la nuit jusque dans mes rêves. Le lit une place impose une certaine proximité qui me convient tout à fait.

— Et toi ?

— Aussi.

— Tu veux manger quelque chose ?

— Je ne dis pas non, je commence à avoir vraiment faim.

Je me lève sans me soucier de ma nudité et délaisse ses bras qui ne me retiennent plus. Je déambule jusqu'à mon armoire où j'attrape une nuisette et un tanga que j'enfile sous ses yeux perçants. Sans même le voir, je sens son regard peser sur moi et je souris intérieurement, rassurée de toujours lui faire de l'effet.

Je dandine mon arrière-train en me dirigeant vers la cuisine afin de préparer un petit déjeuner digne du sportif allongé dans mon lit. Damien a dormi avec moi. Depuis le temps que j'en fantasmais, c'est devenu une réalité. Plus d'un mois de couple et enfin, j'ai pu faire de lui mon oreiller personnel, le temps d'une nuit. La première d'une longue série.

Alors que je sors de quoi préparer un festin pour mon copain, des flashs de notre soirée me reviennent en tête. J'avais tout programmé. Je voulais profiter de ce premier match de saison régulière, pour mettre mon plan à exécution. Le faire tomber dans mes filets. Pour savourer sa chair. Pour lier nos corps. S'il gagnait le match, c'était sa récompense. S'il perdait le match, c'était son réconfort. Dans les deux cas, l'issue était la même. Cependant, je n'avais pas anticipé ce qu'il s'est passé.

J'ai perçu son trouble dès que ses doigts se sont aventurés entre mes cuisses, mais je n'ai rien laissé paraître. Ça ne m'était jamais arrivé qu'on y prête attention. Tout comme c'était une première de voir une tête plonger à l'assaut de mon intimité. Malgré le plaisir de cette expérience, mon corps est resté fidèle à lui-même. Fermé. Stoïque. Je crevais d'envie de le sentir onduler contre moi, mais il s'y est refusé. Encore une fois, c'est le premier. Le premier à ne pas vouloir aller plus loin. Le premier à ne pas aller au bout de son plaisir à lui, si le mien ne l'accompagne pas.

Mes relations passées ont toujours été sur le même modèle. Des préliminaires rapides, plus ou moins plaisants suivant le garçon, puis une pénétration laborieuse. Ennuyante, parfois douloureuse. Comme si mon vagin rejetait tout intrus. D'où mon arme secrète dans mon tiroir : le lubrifiant. Je n'ai pas voulu insister pour poursuivre, je voulais respecter son choix, mais aussi le mien de ne pas lui en révéler plus. Finalement, notre étreinte m'a suffisamment comblée. Sensuelle, charnelle, même sans conclure.

J'apporte un plateau de tartines et boissons chaudes que je dépose sur mon bureau.

— Monsieur est servi, annoncé-je.

— Hum... l'odeur me donne envie.

— T'emballe pas non plus, ça reste du pain grillé avec de la confiture.

— Et c'est parfait pour moi.

Alors que le pain croque sous ses dents, son regard me transperce. J'y vois des points d'interrogation danser dans ses iris. Ses papilles se délectent du sucre qu'il ingurgite pourtant, ses pensées sont ailleurs.

Leçons de confiance (anciennement Learn to trust)Where stories live. Discover now