BURST HEARTS (TOME 1 & 2)

𝚅𝙸𝙽𝙶𝚃-𝚀𝚄𝙰𝚃𝚁𝙴

𝙵𝙾𝙸 (𝚗.𝚏) : 𝙰𝚍𝚑é𝚜𝚒𝚘𝚗 𝚝𝚘𝚝𝚊𝚕𝚎 𝚍𝚎 𝚕'𝚑𝚘𝚖𝚖𝚎 à 𝚞𝚗 𝚒𝚍é𝚊𝚕 𝚚𝚞𝚒 𝚕𝚎 𝚍é𝚙𝚊𝚜𝚜𝚎, à 𝚞𝚗𝚎 𝚌𝚛𝚘𝚢𝚊𝚗𝚌𝚎 𝚛𝚎𝚕𝚒𝚐𝚒𝚎𝚞𝚜𝚎.

EGON
Aujourd'hui

Je n'ai pas dormi de la nuit. Dans la chambre voisine, Mia y a pleuré au fil des heures. Ses larmes se sont arrêtées à six heures du matin. Je ne les ai pas entendus. Je ne les ai même pas vus. Je les ai sentis.

Elle a pleuré et elle ne s'est pas révoltée, prenant ses affaires et disparaissant de la villa laissant derrière elle des perles de tristesse et de déception ressentie à mon égard.

Elle est restée recroquevillée dans son lit, étouffant ses sanglots et son coeur du chaos qui y règne en son sein.

Je n'ai jamais aimé faire pleurer les femmes, mais, peu importe à quel point cette idée m'horrifiait, les premiers sanglots que j'ai causé ont été ceux de ma soeur Cecylia après que je lui ai tourné le dos. Je me demande si le schéma ne se reproduit pas en cet instant. Je me suis toujours juré de protéger ma soeur et regardez où cela l'y a mené : six pieds sous terre et je crains qu'une similarité arrive à Mia.

— Elle est déjà arrivée, surgit Cecylia, écho du passé envahissant mon présent.

Je tends le menton vers sa voix. Assise sur la chaise dos à mon bureau, ses yeux bruns sont plantés dans les miens. Elle a toujours eu une délicatesse dans sa posture et dans chacun de ses gestes comme si elle séduisait le monde et que ce monde était bénie par sa présence dans leur champ de vision.

— Elle a été brulée par ta faute, me rappelle-t-elle. Tu n'as pas su la protéger. Tout comme moi.

J'assimile ses mots avec difficulté, sachant pertinemment qu'il comporte une énorme part de vérité si ce n'est la totalité. Je n'ai pas su prendre Mia sous mon aile. A vrai dire, je n'aurais jamais du revenir dans sa vie et la laisser entrer dans la mienne. Il aurait fallu que je la repousse, mais je n'y arrivais tout simplement pas.

Quoi qu'il en soit, le mal est fait.

Ne serait-ce qu'à savoir la gravité du mal que je leur prodiguerai en retour parce que oui, ils n'auraient jamais du s'en prendre à elle.

Byron n'aurait du jamais s'en prendre à elle. Quant à Bartek, je penserai au sort que je réserve à sa famille en temps voulu parce que, non, je ne compte pas m'occuper d'eux. Il a touché à ma famille. Pourquoi, en guise de vengeance, ne m'en prendrez-je pas à la sienne ? Pourquoi être bon avec les autres quand eux ne l'ont pas été avec nous ? S'attaquer à Mia équivaut à s'attaquer à moi. Pour tout vous dire, je me moque qu'on me fasse du mal. Le souci ici est que je ne supporte pas qu'elle ait mal.

— Pourtant tu lui fais du mal constamment. A l'aide de tes mots.

—Je n'ai pas le choix. Tu le sais très bien.

Ses doigts farineux passent sur sa chevelure foncée.

— Tu as peur. Peur de ce qui pourrait lui arriver, mais tu ne t'es jamais dit qu'il pourrait, justement, ne rien lui arriver ?

— Si je ne suis pas dans sa vie, oui.

— Pour mon plus grand bonheur, ajoute-t-elle, un sourire planant sur ses lèvres.

Cecylia déteste Mia. Selon elle, Mia serait une trop grande distraction, me détournant de mon véritable objectif.

— Pourquoi essaies-tu de la jeter dans mes bras dans ce cas-ci ? La questionné-je.