Duncan

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Mais quel con ! Son ex, bien sûr. Elle ne m'en a jamais parlé ouvertement mais il me semble qu’il est la raison pour laquelle elle est venue ici. Je m’assoie sur les premières marches de l’escalier et reconstitue petit à petit le puzzle. J’ai vraiment mal interprété la situation. Je repense alors à ce qu’elle m’a dit : des problèmes de confiance ? Ça cogite durement là-haut. Je me lève et fait les cents pas à nouveau dans le hall. A-t-elle raison ? Ai-je interprété la situation comme je le voulais et j’ai volontairement provoqué cette dispute ? Mais pour quelle raison ?

Je soupire bruyamment et me passe la main dans les cheveux. Je m’arrête brusquement de déambuler dans le hall. Je percute : j’ai sciemment saboté ma relation avec Annabelle. Je cherchais une excuse pour prouver que j’avais tort de lui faire confiance. Mais quel con je fais ! Je sors mon portable de la poche de mon pantalon et appelle Annabelle. Après quelques sonneries, je bascule sur son répondeur. Je raccroche.
Je prends mon imper et sort de l’habitacle qui m’oppresse.

Je prends le chemin que j’avais emprunté quelques semaines plus tôt avec Annabelle. J’ai l’impression que ça fait une éternité ! Le vent se fait plus fort à mesure que j’avance vers la lande. Je me réfugie dans le petit bosquet où les arbres nus dansent sous la brise écossaise. Je poursuis le sentier qui m’amène vers la vue imprenable sur la lande que je ne me lasse pas d’admirer. J’étais à ce même endroit avec Annabelle. Je pense que c’est à ce moment-là que je suis tombé amoureux d’elle. Mon cœur se serre et je ne retiens pas mes larmes.

Je ne sais pas combien de temps je suis resté là, planté face à ce magnifique paysage. Je sens que je commence à frissonner et que le jour décline rapidement. Sur le chemin du retour, j’essaie d'appeler Annabelle. Elle ne me répond pas. Je réessaie une dernière fois quand je rentre à l’hôtel et je tombe directement sur sa boîte vocale. Je décide de la laisser pour ce soir. Je m’allonge sur le lit tout habillé et plonge dans un sommeil de plomb.

Je me réveille en sursaut. Je mets quelques instants à savoir où je me trouve. Quand je me remémore rapidement la journée de la veille, les émotions refont aussitôt surface.
Je me sens toujours mal. Je prends mon portable et je vois qu'une petite enveloppe apparaît en haut de l'écran. C'est Annabelle. J’ai un nœud à l’estomac et mon cœur manque un battement. J'appréhende. J’inspire profondément et lis le message.

“ Bonjour Duncan. J’ai besoin de quelques jours de congés. Je te recontacte quand je serai prête à revenir. Annabelle.“
Je relis trois fois la phrase. Aucune ambiguïté. Aucun message caché. Je ne sais pas si je suis déçu ou rassuré.

Je me rallonge dans le lit et fixe le plafond. Elle a besoin de temps. Je vais respecter son choix et lui laisser ce temps. Je dois lâcher prise. C’est peut-être mieux comme ça. Qu’est-ce que je dis ? J’essaie de me convaincre que les choses peuvent redevenir comme avant. Avant quoi ? Avant que je tombe sur ce regard noisette qui m’a chamboulé ? Je suis perdu. Je suis amoureux. C’est tout.

Je décide de ne pas me laisser aller et de reprendre ma vie en main. Je vais me changer les idées et me focaliser sur le manoir et sur mon géniteur. Avant qu’Annabelle entre dans ma vie, j’avais des questions et j'étais, je le sais maintenant, venue les chercher ici.

Ma mère me dit que mon père n’a jamais voulu entendre parler de moi. Je reste perplexe, il avait gardé une photo de moi et m’a reconnu. J’ai hérité de lui, ce n’est pas anodin, il aurait pu très bien faire don de son patrimoine à une association.
Tout en me préparant, je réfléchis aux différentes manières de mener mon enquête. Je sens une nouvelle énergie m’envahir en quittant la chambre.

Love & Books dans les HighlandsWhere stories live. Discover now