Chapitre 3 :

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    À midi, le cours est fini. Je tire ma chaise pour partir quand Adrian se tourne vers moi, il me darde d'un regard inquisiteur. J'ai compris sans qu'il parle ; il veut qu'on parle. Erreur, pas moi. En vrai, je n'ai pas les couilles pour m'adresser à lui, en tant qu'Adrian. Et oui, je suis une juste lâche, je l'avoue.

- Lélé, on se barre !

    Elle fronce les sourcils et m'observe, puis lance un regard à Adrian. Comprenant pourquoi je veux fuir, elle me fait non de la tête, mais à la place de resté, je sors presque en courant. Je m'arrête devant sa voiture et l'attends, je ne sais pas ce qu'elle fait pourtant je devine que ça va être de la merde. Quand je la vois venir avec un bout de papier, mon cœur rate un battement. Nous montons dans la voiture, ensuite, elle me le pose sur les cuisses, je le prends et le déroule ;

TU ME FUIS ?

    Et en dessous, il y a écrit un numéro. Je me mords la lèvre et soupire de frustration, ou de surprise ? Je ne sais pas. C'est si troublant que c'en est chiant. Sérieusement, d'où un professeur donne son numéro à son élève ? Ok, j'accepte qu'on a couché ensemble, par contre cela n'excuse pas le fait qu'il est mon professeur ! 

- Pourquoi es-tu resté ?

- Quand tu es partie, il a écrit vite et moi l'a donnée.

- Tu es mon homme Leia !

    Quand elle ment, elle détourne toujours son regard et se mord la langue. Et là, je sais qu'elle me ment ; elle a dû lui dire quelque chose, c'est certain.

- Mais non, tu te trompes ! Pourquoi je mentirai ?

- Léia !

Elle soupire ensuite, dit :

- Bon ok. Je lui ai peut-être dit deux ou trois mots.

Seigneur !

-Quoi ?

- Bah quoi ?

- Qu'est-ce que tu lui as dit ?

- Ah, je lui ai dit qu'il ne faut pas qu'il gâche cette chance d'avoir une histoire avec toi, juste parce qu'il est ton prof.

Merde !

- Ça, ce n'est pas deux ou trois mots ! Répliqué-je.

- Emma, ​​si je ne l'avais pas fait, tu n'aurais jamais de relation amoureuse avec un homme. Tu ne sauras pas ce que c'est que l'amour, tout ça parce que tu as peur. Et à cause de cette peur, tu te gâches la vie.

    Je ne trouve pas de réponse à ça, je ne sais absolument pas quoi répondre. Je ne peux pas dire qu'elle a raison ou non. Mais dans un sens, oui, seulement pas dans le mien. Ça me bénit qu'elle pense cela. Je lui ai déjà raconté ce qui m'est arrivé et elle le sait. Elle sait que je suis traumatisée par ce qu'il m'a fait, pourtant elle espère toujours que je me mette en couple.

- Pourquoi tu insistes sur ce sujet ?

- Parce que je m'inquiète pour toi. Murmure-t-elle d'une toute petite voix.

- Qu'est-ce qu'il faut pour que tu arrêtes ?

- Accepte d'aller à un rendez-vous.

 - Avec qui ?

- Un mec qui écrase sur toi depuis l'année dernière.

   Elle se fout de ma gueule là. Un rendez-vous avec un mec ? Moi ? C'est quoi ces conneries encore ! Je ne peux même pas passer quelques minutes avec un homme seul, et elle me demande de passer plus de deux heures avec un homme. Elle doit s'être cogné la tête pour raconter ces conneries. C'est certain !

- Tu es sûr que ça va ?

- Pourquoi ça n'irait pas ?

- Parce que je crois que tu commences à perdre la tête.

- Hein ?

    Elle se gare et on sort de la voiture pour se diriger vers le restaurant Alexandre le Grand, qui n'est pas très éloigné de l'université. Nous sommes des habitués. Le personnel nous connait, donc ils nous laissent tous les jours notre table libre.

- Bah, tu sais que je ne peux pas rester pendant quelques minutes avec un garçon ? Lui fige comprendre.

- Oui, mais si tu veux que je te laisse tranquille avec cette histoire, tu as le choix. Réplique-t-elle.

- Quels sont les choix, dis-je en sélectionner ma commande.

- Une ; tu laisses une chance à Adrian, deux ; tu acceptes d'aller à un rendez-vous mercredi soir.

   Merde !

    Elle m'a eu. Si je choisis la première option, ce sera contradictoire avec ce que je veux faire et mes pensées. Par contre, si je prends la deuxième option, si le rendez-vous ce passe mal, ce n'est pas grave. Mais la première, il y a un non-retour ; soit je finis avec le cœur brisé, soit c'est lui. 

- La seconde, lâchè-je à contrecœur.

   Un sourire victorieux apparaît sur son visage. Elle est trop mignonne. Je comprends pourquoi Kyle a craqué pour elle ; elle a des cheveux brun clair, des yeux marron doré, des lèvres chaleureuses, un petit nez. Un corps mince et une peau pâle. Je l'adore, mais à des moments, j'ai envie de lui en foutre une.

- Il n'est pas dans notre département, mais tu l'as déjà croisé. 

- Qui ?

- Éthane Mickitain. 

- Ça me dit quelque chose. Éthane Mackitain. . . Ce n'est pas celui dans le département du sport ?

- Oui. Physiquement, il devrait être ton genre, elle sort son téléphone et me montre une photo. C'est lui.

     C'est un blond aux yeux bleus et à la peau très. Quand je remarque sa musculature, j'ai failli cracher mes pâtes de ma bouche, si je ne savais pas qu'il fessait de la musculation, j'aurais dit qu'il était un poids lourd. Il est aussi musclé qu'Adrian, ou plutôt Adrian est plus musclé que lui. Il est aussi blond, mais pas de la même couleur que celle d'Adrian.

  Crotte ! Pourquoi est-ce que tu le compares à Adrian Emma ? Mais bordel de merde qu'est-ce qui te prend ?

- Il est beau non ?

- Non, il n'est pas mon genre.

- C'est vrai qu'il ne ressemble pas à Adrian, mais il est aussi musclé que lui. Se moque-t-elle. 

- Ne les compare pas, ils n'ont rien avoir ensemble.

- Pourquoi ?

- Ça, tu n'as pas besoin du savoir, chérie.

- Méchante !

- Si tu le dis.

   Notre repas se termine dans une bonne ambiance comme d'habitude. Pendant le repas, on a parlé de tout et de rien, de nos conférences, de notre quotidien. Et de la journée prévue avec ma sœur. 

                                ***


    Je marche en regard autour de moi, je ne dois pas être en retard, Léna m'a dit qu'elle a des manuscrits qui ont été envoyés ce week-end, et elle m'a pris une partie. Sachant que j'ai déjà une pile à lire. Néanmoins, je suis excitée de lire ces histoires, parce que je vais entrer dans le monde que les auteurs aurons créé. J'entre dans le bâtiment.

- Bonjour Sophie.

- Salut Emma, ​​ça va ?

- Oui et toi ?

- Aussi.

    Je prends d'ascenseur et monte jusqu'au dixième étages, je sors et avance jusqu'à mon bureau auquel il y a écrit « Éditrice Emma Bray ». À chaque fois que je vois ça, je suis tout excité et cela me remet de bonne humeur. 

   Je m'assois sur la chaise de mon bureau puis me lance dans les manuscrits avec un petit sourire, rien de meilleur dans la vie que de faire le travailler de ces rêves.

Amour interditNơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ