Chapitre 2: La Pierre d'Illusions. (Partie 4)

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Ryū se leva et quitta son père. Après son départ, Pol s'adossa d'un air songeur à son fauteuil. Lorsque Ryū poussa la porte pyrogravée, Abel s'apprêtait à frapper. Les deux amis descendirent les marches et s'éloignèrent dans le jardin. Abel grelotait de froid et se recroquevillait sous son manteau. Il était surpris de voir son ami ne porter qu'une simple chemise.

— Chouette ta nouvelle coupe, mais tu as une tête de cadavre déterré.

— Cela fait des semaines que je ne dors pas, expliqua Ryū en frottant ses yeux rougis.

— Toujours cette femme ? s'inquiéta Abel.

— Oui. Elle m'a parlé hier pour la première fois.

— Je pense que tu devrais en parler à quelqu'un. Et pourquoi pas au professeur Amadeus ? Je suis sûr qu'il pourrait t'aider, proposa Abel.

— Tu es en admiration et tu penses qu'il a une solution à tout. Personnellement, cette idée ne m'enchante guère. À propos, as-tu trouvé quelque chose ?

Abel comprit tout de suite et retira le bijou de sa poche puis le rendit à Ryū.

— Tu fais bien d'en parler. Ça n'a pas été facile. C'est une pierre d'illusion et elle fait partie de la famille des métaux émotifs. Ce bijou-ci a appartenu à Aneth, la plus célèbre reine d'Anisville. Pour faire simple, cette pierre possède un effet contraire au Joyau des Divinités. Tandis que l'une réagit à l'énergie des Créatures Magiques, l'autre permet de la dissimuler.

— Que fait Ofelia avec le médaillon d'une reine disparue il y a plus de mille ans ? s'interloqua Ryū.

— La bonne question est de savoir qui est Ofelia.

— Abel, je t'arrête tout de suite ! intervint énergiquement Ryū

Une telle idée n'arrivait pas à prendre forme dans sa tête.

— Tu l'as bien vu, continua-t-il. Elle est si...

— Si fragile ? Si toute cette histoire est vraie, elle n'est plus protégée. Je te conseille vivement de lui rendre ce pendentif. Ryū, cette histoire ne sent pas bon. Tu dois oublier cette fille et passer à autre chose.

— Abel, je ne peux pas. Je sens que je dois la protéger...

— Ce n'est pas à toi de la protéger, rappela Abel. Ryū, c'est probablement une Fandragore. Ces créatures sont très dangereuses. Je te laisse, je dois passer récupérer des bouquins à la bibliothèque. On en reparle à mon retour.

Abel posa une main réconfortante sur l'épaule de son ami puis il s'en alla. Ryū prit place sur les marches. Sa tête se posa contre la statue de la dame au vase. Toutes ses pensées se tournaient vers Ofelia. Pourquoi la fascinait-il autant ? Il sentait le danger, mais il avait besoin de sa compagnie. Une chose lui parut évidente : il était irrévocablement attiré par la Fandragore.

Ofelia, la Fille Fleur. Tome1: Origines.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant