𝗘́𝗖𝗛𝗘𝗖𝗦 𝗗𝗘𝗦 𝗗𝗘𝗥𝗡𝗜𝗘̀𝗥𝗘𝗦 𝗛𝗘𝗨𝗥𝗘𝗦

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Dix-huit heures, quarante-et-une minutes et vingt secondes -dix neuf désormais- voilà le temps qu'il lui restait avant que sa sentence ne sonne. Avant qu'il ne meurt.

Il ne se demandait si tous les condamnés avaient pensés aux mêmes choses que lui lors de leurs derniers instants, si eux aussi avaient renoncer à trouver un échappatoire, si tous s'étaient au final, résignés.

Lui, il avait actuellement l'esprit vide et chaotique en même temps. Comme si ses pensées agitées avaient fini par délaisser leur sens, sans laisser matière à réflexion à ses neurones. Tout n'était que fait, le destin était scellé, point. Une nouvelle vie allait s'éteindre sur Terre sans dix personnes pour le remarquer. C'était la triste réalité, voilà tout. Au contraire, il devrait se réjouir de pouvoir voir Camarde sans flancher. Mais il ne parvenait malheureusement plus à ressentir quoique ce soit en ces dernières heures.

Il se posait ces questions dont la réponse auparavant l'intéressait tout juste, comme par exemple qui régissait le monde. S'Ils étaient plusieurs, ou bien un Seul, ou bien s'il n'y avait personne. Vu le chaos actuel, il penchait vers la dernière option. Mais dans le cas où il avait tort, il priait pour que quiconque soit le Maître, il soit miséricordieux. L'Enfer, trop peu pour lui. Et après tout, il n'avait fait de mal à personne. Ou presque. Mais pas de quoi non plus changer la balance.

Il se demandait si chez lui, son voyage prolongé inquiétait, ou si on mettait cela sur le compte des intempéries. Si quelqu'un allait pensé à signaler sa mort, ou si on comptait laisser ses proches venir aux renseignements seuls. Si la justice avait un cœur, ou si ses yeux bandés l'empêchait réellement de voir à quel point son alliance avec la bêtise des Hommes faisait du mal. Précisément, il se demandait si la justice existait.

Enfin, il se posait autant de questions qu'il en fallait pour étouffer la menace d'écartèlement avec laquelle la vile princesse s'était amusée à l'affoler. Mais comme un secret que l'on aurait trop longtemps cacher, le cauchemar ne tarda pas à revenir le hanter, la petite voix mal muselée venant lui rappeler que parfois, la barbarie humaine n'avait besoin que de vérité pour effrayer.

Mais il ne fallait pas oublier la propension aux mensonges qu'avait cette perfidie héritière, et sa sadique passion à l'angoisser, la poussant à faire paniquer un condamné.

Il avait pitié de ce pays et de son peuple, qui un jour, risquaient de voir cette ignominie accéder au trône, et les gouverner.

Faites que jamais elle n'y parvienne, se surprit-il à prier, les bras croisés derrière la tête et son regard noisette perdu au plafond. Mais sans doute qu'il avait du penser à haute voix, car voilà qu'Iara, la servante qu'il s'était vu attribuer, se tournait vers la masse informe étalée sur le lit qu'il était en attente de l'ordre qu'elle l'avait cru entendre formuler.

D'un geste de la main, il lui fit signe d'oublier, et immédiatement elle retourna vaguer à ses occupations, qui consistaient pour l'instant à récurer le sol de la pièce adjacente.

━゙ 𝐀𝐍𝐓𝐇𝐎𝐋𝐎𝐆𝐈𝐄𝐒 𝐈𝐌𝐏𝐄́𝐑𝐈𝐀𝐋𝐄𝐒Where stories live. Discover now