CHAPITRE XIII

481 10 4
                                    

Riley Parker

Bien plus tard, nous étions dans notre chambre, profitant d'une soirée tranquille rien que toutes les deux. Tonia était assise sur son lit, jouant une douce musique avec la guitare d'Emma, tandis que j'étais blottie contre elle, détendue. Alors que je m'apprêtais à tomber dans les bras de Morphée, le fait que Tonia ait soudainement arrêté de jouer me fit ouvrir les yeux.

— Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi t'as arrêté ? demandai-je avec curiosité.

— Je suis juste un peu inquiète... Imagine si Jessica décidait de montrer cette photo à tout le lycée. Ta vie sociale deviendrait un vrai calvaire, dit-elle avec une certaine angoisse dans la voix.

À cette mention, je me rendis compte que Tonia n'avait pas complètement tort. En réalité, le problème n'était pas vraiment les autres en soi, mais mon père. Je n'avais aucune envie de le confronter à nouveau. Il risquerait de me faire la misère si cette photo parvenait jusqu'à lui. D'un soupir, je me redressai pour lui faire face.

— C'est adorable de ta part de t'en inquiéter, mais pour l'instant, il ne se passe rien, alors tout ira pour le mieux, dis-je en passant une main dans ses cheveux, avant qu'elle ne me prenne soudainement au dépourvu par un baiser.

Elle brisa notre échange sans même me laisser le temps d'y répondre. Clignant des yeux à plusieurs reprises, je lui lançai un regard interrogateur. Je n'avais pas réellement compris le but de ce bref échange.

— C'était quoi ça ? dis-je en arquant un sourcil intrigué.

— Comment ça ?

— Ne joue pas l'innocente. Tu sais de quoi je parle, dis-je d'un air sérieux en espérant la faire craquer.

Et là, sans réellement comprendre la raison, Tonia rit légèrement. Fronçant les sourcils, je me demandais intérieurement ce qu'il y avait de si drôle. Et alors qu'elle continuait à rire, je commençais à être un peu agacée.

— Ris encore une fois et je te promets que tu vas le regretter, dis-je en feignant la menace alors qu'elle toussota pour se reprendre.

— Désolée... Tu m'en veux ? demanda-t-elle en me regardant d'un air qui me fit fondre.

Bon sang, elle a le don de me faire craquer avec cette stupide moue adorable. Cette fille, je vous jure, elle est irrésistiblement mignonne. D'un air légèrement rougi, je détournai le regard, un peu embarrassée.

— Tu sais quoi ? Laisse tomber, dis-je d'un air résigné alors que je l'entendais poser la guitare contre le sol.

Toujours le regard ancré ailleurs, je refusais de la regarder au risque de faire une attaque. La connaissant, elle en profiterait pour m'embêter. Et je déteste ça, oui, je hais lorsque ce n'est pas moi qui ai le dessus. Je peux paraître un peu excessive, mais c'est dans ma nature alors je n'y peux rien.

— Alors comme ça, on abandonne, Parker ? murmura-t-elle soudainement au creux de mon oreille, me faisant frémir.

Je me retournai sur la défensive, légèrement surprise par cette proximité entre nous. Un sourire placardé sur le visage, Tonia n'était qu'à quelques centimètres de moi. Rien que le fait de la voir si proche me donnait envie de me jeter sur elle, mais je me retins en me mordant les lèvres. Je pus voir qu'elle était quelque peu satisfaite de l'effet qu'elle avait sur moi. Tonia, laisse-moi te dire que tu es vraiment inconsciente en ce moment. À cette pensée, un sourire carnassier fit son apparition sur mes lèvres.

— Tu joues avec le feu, Mussini, murmurai-je alors qu'elle se rapprochait de moi une fois de plus.

— Et alors ? dit-elle avec un sourire confiant.

— Tu es folle, ajoutai-je.

— Oui, folle de toi, fit-elle d'un murmure à seulement un centimètre de mes lèvres.

Face à cette proximité, je ne pus me contenir plus longtemps et me jetai sur ses lèvres. Tonia entoura mon cou de ses bras avant de m'attirer contre elle au moment où elle s'allongea sur le matelas. Brisant notre échange, je scrutai Tonia du regard en passant une main délicate dans ses cheveux châtains.

— Tu me rends dingue, tu le sais ça ? dis-je avec un sourire alors que Tonia tournoyait une mèche de mes cheveux entre ses doigts.

— À quel point ? demanda-t-elle avec un sourire joueur.

— À ce point, murmurai-je au creux de son oreille avant de lui mordre légèrement le lobe.

Précisément à ce moment, je sursautai lorsqu'un cri déformé par une voix tremblante se fit entendre dans la pièce. Me redressant, je regardai Tonia qui s'était couverte la bouche d'un air embarrassé en évitant mon regard. Il n'y avait pas besoin d'explications pour savoir que ce drôle de cri provenait d'elle. Pour elle, c'était peut-être troublant, mais pour moi, ce cri était tout bonnement adorable.

— Tu perds le nord facilement, dis-moi, dis-je en riant en me mettant sur le côté alors qu'elle se redressait.

— C'est vraiment pas drôle ! répliqua-t-elle en feignant une moue colérique sous mon sourire niais, tellement adorable.

— Rappelle-moi qui a commencé ce petit jeu ? dis-je alors qu'elle faisait mine de bouder.

Tonia se mura dans le silence en me tournant le dos sous mon air amusé. Je vois, ma petite Tonia était donc du genre mauvaise perdante ? Je vais noter ça dans un coin de ma tête.

— Allez, arrête de faire la tête, tu veux ? dis-je sans recevoir une seule réaction de sa part, sous mon soupir.

— Je fais la tête si je veux et quand je veux.

Trouvant cela plus qu'amusant, je me rapprochai légèrement d'elle avant de lui murmurer ces mots :

— Tu peux faire la tête autant de fois que tu le désires, ça ne changera rien à ce que je pense de toi.

— Et que penses-tu de moi ?

— Que tu es irrésistiblement adorable, dis-je sur un ton lent en passant délicatement un doigt le long de son dos, la faisant rougir.

Et avant même que je n'aie eu le temps de rire, je reçus un oreiller en pleine figure.

— Va draguer ailleurs, Parker ! fit-elle, les joues complètement empourprées, sous mon air amusé.

— Pourquoi ça ? Qu'ai-je donc fait de mal, mon amour ? dis-je en retenant un rire, sachant pertinemment qu'elle détestait les surnoms.

— Ne m'appelle pas comme ça ! répliqua-t-elle en me frappant à plusieurs reprises avec son oreiller, sous mon rire.

— Comment devrais-je t'appeler dans ce cas ? Ah, je sais, que penses-tu de "mon lapin" ?

— Riley !

Riant de plus belle face à son air tout gêné et énervé à la fois, je m'extirpai du lit avant de recevoir un autre oreiller en plein visage. C'est ainsi que nous passâmes la soirée à rire, notamment moi, alors que Tonia me poursuivait dans toute la chambre avec un oreiller sous le bras. C'était franchement hilarant à voir, mais de courte durée lorsque Bree, la surveillante du dortoir, vint nous voir pour nous demander de baisser d'un ton. Pas étonnant, il était déjà 21h passées. Lorsque la surveillante fut partie, Tonia me donna une tape cinglante sur le bras.

— Espèce d'idiote, marmonna-t-elle en me fusillant du regard.

— Choupinette, dis-je avec un sourire narquois alors qu'elle tirait la langue volontairement avant de se jeter sur son lit.

Je ricanais intérieurement face à cela, me disant que peu importe ce qu'elle faisait, Tonia restait toujours aussi adorable et mignonne à taquiner. D'un léger sourire, je finis par la rejoindre en éteignant la lumière tout en la prenant dans mes bras. Je ne le dirai jamais assez, mais je l'aime tellement. Une vie sans toi n'aurait plus aucun sens, Tonia. Je veux rester avec toi, pour toujours. Forever.

À SUIVRE,...

N/A : Hey hey ! Voici un chapitre un peu reposant, ouais je sais. Il y a pas beaucoup de conflits dans ce chapitre, qui plus est, c'était selon le point de vue de Riley. Bref, je ne sais pas ce que vous en avez pensé de celui-là, mais personnellement je me suis amusée à l'écrire.
Sur ce, à la prochaine ! Kiss !

𝕱𝖔𝖗𝖊𝖛𝖊𝖗 𝖔𝖗 𝖓𝖔𝖙 ? [wlw]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant