Apprends-moi [Bardella x Attal]

Chapitre 14 - Dernier débat

Gabriel se réveilla avant Jordan, le lendemain. Il devait aller à Nevers puis revenir pour un dernier débat le soir-même. Il était cinq heures, et le Premier Ministre avait beaucoup mieux dormi que les précédents jours. Pour éviter de réveiller son amant, il prit son téléphone et mit le son au plus bas. Il alla ensuite sur Tik Tok, voir les nouvelles. Il aurait pu faire un tour sur les sites de Cnews, BFM, La Dépêche, mais il n'avait pas du tout la tête à ça.

Il scrolla plusieurs secondes avant de voir un édit sur Bardella. C'était un extrait de la veille, où Jordan disait que le bureau de Gabriel Attal devait être très sympathique. Le concerné retint un rire, les gens prenaient vraiment tout ce qui leur tombait sous la main pour faire des édits.

— Sérieux y en a encore ? marmonna Jordan contre son cou.

Il rêvait de l'embrasser mais n'en fit rien. Tant que Jordan ne faisait rien, Gabriel ne ferait rien en retour.

— Oui, plein, s'amusa Gabriel. Mon bureau est très sympathique, je te promets.
— Je n'en doute pas.
— Jordan, tu te souviens de notre première rencontre ? demanda le Premier Ministre en se mettant sur le dos.
— Ouais, dans l'avion.

Gabriel acquiesça.

— T'étais avec Séjourné, à l'époque, non ? questionna Jordan en fronçant les sourcils.
— Oui, et toi t'étais célibataire.

Jordan hocha la tête. Il se souvenait qu'ils se l'étaient demandés, à l'époque, au bout d'une heure de bavardages. Ces derniers avaient été sur la situation actuelle de l'époque, sur les présidentielles, et leur vie tout court. D'où l'arrivée de la question d'avec qui ils étaient.

— Et ensuite tu t'es mis avec la nièce de Le Pen, c'est ça ? demanda Gabriel.

Il demandait mais il savait.

— Ouais. Pendant quatre ans, soupira Jordan.
— Qu'est-ce qui s'est passé pour que tu la quittes ? l'interrogea Gabriel, curieux.
— Elle me reprochait de trop travailler, et à cause de notre relation, tout le monde pensait que j'étais pistonné. Alors à l'arrivée des Européennes je l'ai quittée parce que ça allait être pire, expliqua Jordan. Et toi, pourquoi après cinq ans de relation ça s'est arrêté ?

Gabriel déglutit difficilement.

— C'est compliqué.

Il détourna le regard, et Jordan ne dit rien, pour ne pas le brusquer.

— Au début... c'était bien. On était sur la même longueur d'ondes, on avait les mêmes centres d'intérêts, les mêmes délires, les mêmes projets. Mais en 2019, j'ai rencontré quelqu'un. Je n'ai jamais trompé Stéphane, mais cette rencontre m'a bouleversé. Dès que je voyais Stéphane, dès qu'on se parlait, il n'était pas lui, tu comprends ? Alors je me suis lassé. On a quand même essayé de trouver une solution mais rien n'y faisait. Je ne faisais que penser à l'autre, et je n'avais pas envie de le faire souffrir plus que ça. En 2022, j'ai revu la personne qui hantait mes pensées. Plusieurs fois. Alors j'ai rompu avec Stéphane. En bons termes.

    Jordan arqua un sourcil et regarda Gabriel du coin de l'œil.

— C'était qui, cet autre ? Tu penses toujours à lui ?
— Oui, tous les jours. Et c'est de pire en pire ces derniers temps, puisqu'on passe la plupart du temps ensemble, répondit Gabriel, sans regarder Jordan.
— Tu lui as dit ? demanda Jordan, un sourire aux lèvres.
— Oui, mais j'ai tout fait foiré. Il me rassure, il me fait aller mieux, il prend soin de moi, il aime bien quand je m'énerve et il adore m'agacer. Mais je ne le mérite pas.

    Jordan posa une main sur la mâchoire de Gabriel et tourna sa tête vers lui.

— Il rate quelque chose, celui-là, marmonna Jordan.
— J'en suis pas sûr, ces temps-ci je ne suis que l'ombre de moi-même..., soupira Gabriel en baissant le regard.
— Et je suis certain qu'il arrivera à remettre un peu de lumière dans ton cœur, lui promit Jordan en posant ses lèvres sur celles de son aîné.