11. S'abandonner

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Hello ! J'espère que la rentrée s'est bien passée pour ceux qui reprenaient. Dans tous les cas, voici un nouveau chapitre et un petit peu plus mouvementé ! On avance, on avance !

Musiques conseillées : Crystalised - The xx, Saturne - Sleeping at last et Softcore - The Neighbourhood

Bonne lecture !

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"Le seul moyen de se délivrer d'une tentation, c'est d'y céder. Résistez et votre âme se rend malade à force de languir ce qu'elle s'interdit" - Oscar Wilde.
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Gabriel était un as de l'organisation. Lorsqu'il avait une idée en tête, il s'y dédiait corps et âme. Dans son travail, dans sa vie privée, n'importe où, il donnait le maximum pour que tout soit parfait. Sans demi-mesure. Ce samedi ne dérogeait pas à la règle, il avait préparé la soirée dans les moindres détails. Cette idée, il l'avait eu il y a plusieurs jours. En fait, elle avait germé dans son esprit la nuit où Jordan et lui avaient joué du piano. Plus les jours passaient, plus il s'impliquait dans sa mission. Les idées fusaient dans sa tête. Il ne savait pas réellement d'où lui venait cette ardeur, ce regain soudain d'énergie qu'il n'allouait pourtant pas au travail, mais cela le tenait en haleine. Parfois, il en venait à se demander s'il ne le faisait pas aussi un peu pour lui. Trop de temps s'était écoulé sans que rien ne bouge dans sa vie personnelle - bien qu'il ait toujours du mal à admettre que Bardella en fasse maintenant partie. Depuis sa discussion avec sa soeur, une semaine était passée. Il avait eu le temps d'y réfléchir, de retourner le problème des millions de fois dans sa tête. La seule chose qu'il était parvenu à en extirper, c'était qu'il avait effectivement une forme d'attraction pour Jordan, que sa présence lui était agréable et que son absence, au contraire, ne l'était pas. C'était dur à expliquer, mais il se sentait parfois l'envie de lui envoyer un message, de le voir, sans que cela n'ait de sens pour autant. Comme si les instants qu'ils avaient partagé l'avaient marqué au fer rouge.

Lorsqu'il avait demandé à Jordan s'il était disponible ce samedi, ce dernier avait d'abord répondu par la négative. Il avait été difficile à convaincre, mais il avait finalement accepté. Gabriel savait être persuasif.

Sous les coups de 19h, Gabriel s'était donc rendu devant chez son rival. Il avait tenu à prendre sa voiture pour une fois. C'était un peu sa façon à lui de faire la distinction entre le professionnel et le personnel, pouvoir être maître et libre de ses actions. Lorsque le plus jeune daigna lui faire cadeau de sa présence, avec 25 minutes de retard, Gabriel remarqua de suite sa tenue ; il ne portait qu'une légère chemise blanche en lin et un pantalon beige. Il n'avait pas l'habitude de le voir ainsi, si décontracté. Il le regarda de haut en bas discrètement puis tira à nouveau sur la cigarette électronique.

- Vous avez laissé tomber le costume ? commença Attal en attachant sa ceinture. Son opposant fit de même.

- Bonjour Attal, répondit le plus jeune en appuyant le premier mot, et oui, bien que vous n'ayez pas eu la courtoisie de me dire où on allait, j'ai tout de même pensé que cela ne justifierait pas un costard.

- Vous vous relâchez. Je croyais qu'un homme politique se devait d'être élégant en toutes circonstances ?

Gabriel sourit en coin et démarra. Il s'engouffra dans les rues parisiennes. La nuit commençait doucement à tomber.

- Vous ne me trouvez pas élégant ? demanda Jordan en le fixant, un sourcil haussé en signe d'amusement.

Le plus vieux le regarda du coin de l'oeil puis mordit l'intérieur de sa lèvre. S'il savait.

Le temps d'une cigaretteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant