— C'est très fâcheux Lynette, les coutures de mon haut-de-forme sont partis, cela pourrait avoir un impact sur notre représentation de ce soir.
— En effet Lyney, répondit-elle simplement en regardant son reflet dans le miroir de sa chambre.
— Il faudrait que j'aille voir la couturière en urgence, tu ne crois pas ?
— Tu devrais, dit-elle avec un air ennuyé.
— Que se passe-t-il Lynette, demanda Lyney en s'approchant de sa sœur.
La jeune magicienne toisa son frère d'un air fatigué.
— Cela fait la troisième fois en un mois que ton chapeau s'endommage, ça ne t'est jamais arrivé avant, je trouve ça louche.
A ses mots, Lyney sursauta.
— De quelle manière tu trouves ça louche, hahaha ! Lynette qu'est ce que tu vas t'imaginer franchement !
— Ta réaction est très suspicieuse...
Le magicien se contenta de sourire. Elle continua de le fixer. Lui cachait-il quelque chose ? Au bout de ce qui parut une éternité pour Lyney, elle détourna le regard.
— Je suppose que tu devrais juste te dépêcher d'aller voir la couturière pour qu'elle te le rafistole avant ce soir, en espérant que quelqu'un accepte de te le prendre en urgence.
— Il n'y a aucun souci à se faire sur ce point, la rassura-t-il avant de partir, pressé, de son domicile.
Lyney avança joyeusement vers une boutique de mode bien connue à Fontaine, "Le Papillon de soie". Une fois arrivé, il fut immédiatement accueilli par trois jeunes apprenties couturière qui tenaient la boutique.
— Monsieur Lyney, bonjour ! Que pouvons-nous faire pour vous, dirent les trois jeunes femmes simultanément.
— Haha bien le bonjour mesdemoiselles comment allez vous ? Je cherche votre patronne, est-elle ici ?
Après quelques politesses échangées, le trio indiqua au magicien que leur patronne se trouvait dans l'arrière boutique. Avant d'entrer, le jeune homme aperçut un miroir dans le couloir. Il s'empressa de regarder son reflet, et arrangea son costume et ses cheveux pour paraître très soigné. Une fois certain que tout allait bien, il frappa à la porte. Une voix débordée se fit alors entendre, l'invitant à entrer. Lyney poussa difficilement la porte, et compris vite pourquoi. Des quantités énormes de tissus jonchaient le sol, ainsi que toute sorte de matériaux de couture. Collé au mur d'en face de la porte, se trouvait un bureau où on voyait de dos, une femme angoissée. Elle avait les cheveux en pétards et des morceaux de tissu colorés sur ses vêtements. A bien la regarder, Lyney pouvait affirmer qu'elle avait passé la journée dans son atelier.
— Oh monsieur Lyney c'est vous ! dit-elle en se tournant vers lui.
— J'ai l'impression d'être venue au mauvais moment, navré Capucine.
— Mais non enfin, vous êtes tombé à pic ! Je suis épuisée j'ai besoin de faire une pause ! Rien de mieux que de faire cela avec un ami !
En disant cela, Capucine se leva de sa chaise et se laissa tomber sur le sofa de la pièce, invitant le magicien à la rejoindre.
— Je suis désolée de vous accueillir dans un tel bazar, j'ai reçu récemment une commande de robes de bal par une noble famille de la région, et disons qu'ils sont un peu... exigeant ? Ils ont une idée très précise de ce qu'ils veulent et refusent tous mes croquis, parce qu'ils ne sont pas parfaitement identiques à leur idée. Je n'en peux plus. S'ils tenaient vraiment à faire les difficiles, ils auraient dû prendre une autre personnes pour leurs robes.
— Vous me semblez bien remonté.
— Un peu, vous savez, je ne me considère pas comme étant une simple couturière, je suis une artiste, j'aime créer des choses qui me ressemble et qui plait aux autres, me plier à la volonté des clients, faire exactement ce qu'ils veulent, et m'empêchant d'y laisser ma pattes, je n'aime pas ça.
— Dans ce cas, pourquoi n'avez vous pas refusé de prendre ses commandes ?
Capucine baissa la tête, la fatigue sur son visage était plus que visible, ce qui attrista Lyney.
— Je n'ose pas dire non, je n'ose pas m'opposer à mes clients, ni à qui que ce soit d'ailleurs, je n'aime pas rendre les choses compliquées.
— Dans ce cas vous serez toujours fatiguée, et jamais épanouie dans votre travail.
Les mots du magicien firent vibrer la couturière, Lyney venait de toucher une corde, un point sensible, mais réel. Alors que Capucine méditait sur les paroles qu'elle venait d'entendre, il retira son haut-de-forme et lui tendit.
— Les coutures se sont encore enlevées, j'étais venu pour savoir si vous accepteriez de me rafistoler ceci.
— Oh mais bien sûr ! Je n'ai pas assez serré les points la dernière fois, j'en étais sûr, dit-elle en cherchant une aiguille et du fil dans ses affaires.
— Oh, et faites ressortir votre côté artistique dessus, s'il vous plaît.
— Hein ? Mais je dois simplement refaire une couture...
— Vous aviez dit que vous étiez contente de me voir, car vous alliez enfin prendre une pause. J'essaye donc de vous rendre cette pause agréable en vous demandant de faire quelque chose que vous aimez faire. Et puis cela me permettra d'avoir quelque personnel de votre part, j'en serais ravi.
Les joues de Capucine s'empourprèrent, puis, après l'avoir remercié, elle se mit au travail. Au bout d'une heure, le travail était fini.
— Et voilà ! Un chapeau réparé !
— Merci infiniment, dit-il en l'examinant.
Lyney cherchait les détails que Capucine avait rajouté sur son chapeau, mais rien n'y figurait.
— Oh mais il n'y a rien de spécial dessus, dit-il déçu.
— Ca c'est que vous croyez, mon cher. Moi aussi j'ai quelques tours de magie dans ma boite à couture, dit-elle en lui faisant son classique clin d'œil.
Plus tard, se fut l'heure pour Lyney de monter sur scène. Il examina à nouveau son chapeau, afin de vérifier que tout allait pour le début du spectacle. Une petite lumière émanant de son chapeau apparut alors, ce qui l'intrigua. Lyney se pencha plus dessus et vit alors deux petits papillons cousus à l'arrière de son haut-de-forme. Capucine avait utilisé du fil phosphorescent, de sorte à ce que le motif n'apparaît que dans un endroit sombre. Cette idée le fit sourire.
— Je ne pourrais plus défaire les coutures de ce chapeau exprès pour venir vous voir à présent, Capucine. Il va falloir que je trouve une nouvelle excuse, je suppose.
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𝘓𝘦𝘴 𝘤𝘰𝘯𝘵𝘦𝘴 𝘥𝘦 𝘝𝘦𝘯𝘵𝘭𝘦𝘷𝘦́, os hoyoverse.
Short Story« Quand j'étais petite, je lisais des livres dans mon jardin. Je n'avais pas de marque page, alors j'utilisais des pâquerettes pour savoir où j'en étais dans ma lecture. »