15. Entre le poids des élections et une complicité retrouvée...

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Nos deux amoureux passèrent la soirée ensemble, laissant derrière eux le poids écrasant des élections, juste le temps de se retrouver, comme autrefois. Dans l'appartement de Jordan, ils étaient blottis l'un contre l'autre sur le canapé, regardant un film dont l'intrigue importait peu. La lumière tamisée projetait des ombres douces sur leurs visages, créant une bulle d'intimité dans laquelle ils se perdaient. Jordan glissait tendrement ses doigts dans les cheveux de Gabriel, massant doucement son crâne, un geste à la fois apaisant et amoureux. Gabriel luttait contre le sommeil, désireux de savourer chaque seconde de cet instant si rare, où le monde extérieur s'évanouissait. Puis, sans s'en rendre compte, sa tête s'enfonça un peu plus dans le creux de l'épaule de Jordan. Ce dernier, un sourire chaleureux aux lèvres, comprit que Gabriel s'était finalement assoupi.

Dans un geste aussi naturel qu'attentionné, Jordan prit Gabriel dans ses bras et le porta délicatement jusqu'à la chambre. Il le déposa avec précaution sur le lit, retirant quelques vêtements qui masquaient sa silhouette fine et légèrement musclée. Un instant, il s'arrêta pour admirer ce corps allongé sous la lumière douce, comme s'il contemplait une œuvre d'art. Avec tendresse, il remonta la couverture sur son torse, pensant avec un sourire : « Ce serait dommage qu'il tombe malade cette nuit. ».

Il se dirigea ensuite vers la salle de bain, jetant un regard fatigué au miroir. Ses traits étaient marqués par la pression des derniers événements, tant professionnels que personnels. Il se passa de l'eau sur le visage, comme pour effacer les traces des jours passés, mais l'inquiétude persistait. Dans le calme de la pièce, il repensa aux mots de Gabriel, ce « je t'aime » lâché cette nuit-là. C'était la première fois qu'ils se l'étaient dit, vraiment. Mais le moment n'avait pas été le bon, les mots étaient sortis dans une tentative désespérée de retenir Gabriel. Cela avait fonctionné... mais pour combien de temps ? Un soupir s'échappa de ses lèvres, se promettant de ne plus jamais agir sous la pression de la peur.

En revenant dans la chambre, il se glissa doucement sous les draps, déposant un baiser tendre sur le front de Gabriel. En silence, il se promit de ne plus commettre de faux pas par amour, mais de le conquérir à nouveau, chaque jour.

Le lendemain matin, Gabriel fut le premier à s'éveiller. Il sortit doucement du lit, réalisant avec surprise qu'il ne se souvenait pas d'être venu jusqu'à la chambre. L'idée d'avoir été porté comme une mariée le fit sourire. Il jeta un coup d'œil à Jordan, profondément endormi, paisible. Un instant, il hésita à le réveiller, mais préféra admirer ce visage qu'il chérissait tant. La journée de Gabriel s'annonçait chargée, avec des séances prévues avec quelques ministres et collègues de parti, et il devait rejoindre son équipe avant de se rendre sur le plateau pour les résultats législatifs. Avant de partir, il déposa un mot sur la table, empreint de douceur :

« Passe une belle journée, on se voit ce soir. Courage pour les résultats »

Jordan fut réveillé brusquement par les vibrations incessantes de son téléphone sur la table de nuit. Encore engourdi, il ouvrit un œil, fronçant les sourcils pour voir qui osait l'importuner si tôt.

- Allô ? marmonna-t-il d'une voix rauque.

- Eh bien, la Belle au bois dormant se réveille enfin ! lança une voix féminine, amusée mais avec une pointe de reproche.

- Salut, Marine... désolé, je me suis couché tard hier...

- Je ne veux rien savoir, Jordan. Aujourd'hui, tout le monde est sur le pont et toi, tu es en retard. On t'attend !

Jordan soupira, un mélange de frustration et de résignation se peignant sur son visage.

- J'arrive, j'arrive...

Quand tout s'oppose, l'amour reste.Where stories live. Discover now