Chapitre 12: relations professionnelles....

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« Alors.... voyons si j'ai bien compris....vous aimeriez venir travailler ici.... »

« Oui »

« Ici....à Annecy.... »

« Oui »

« Pourquoi ? »

Peut-être était-ce le ton sec de cette question à brûle-pourpoint, ou peut-être était-ce la puissance du regard scrutateur avec lequel cette femme le transperçait sans relâche depuis une vingtaine de minutes, mais Raphaël semblait ressembler de plus en plus aux pauvres papillons cloués avec une épingle dans la vitrine suspendue au-dessus du bureau du professeur Leroy.

Bien sûr, la commissaire Florence Cassandre était décidément plus charmante que son ancien professeur d'anatomie pathologique, et son bureau, bien que froid, dégageait une odeur bien plus agréable. Pourtant, Balthazar se sentait exactement comme lorsqu'il avait dû passer son premier examen d'entrée en médecine légale : aucune salivation, des genoux aussi mous que de la gelée, et une abondante couche de sueur froide qui dégoulinait dans son dos, imbibant le tissu coûteux de sa chemise en coton italien.

C'était toujours le cas lorsqu'il devait discuter de quelque chose qui lui tenait particulièrement à cœur. Et le poste de consultant-substitut à l'IML de la petite ville d'Annecy lui tenait à cœur plus que tout autre poste qu'il avait obtenu au cours de sa brillante carrière de meilleur médecin légiste de France.

Essayant de dissimuler son embarras, il déplaça son poids d'un pied sur l'autre, puis redressa les épaules et se prépara au combat.

B: «Parce qu'il y a un poste vacant dans votre institut médico-légal... votre consultant vient de partir... ou est-ce que je me trompe ?»

Il vit les yeux bleus du commissaire se rétrécir jusqu'à devenir deux minuscules fentes et dut retenir son instinct de reculer.

F : « Non - avoua-t-elle, impassible -.... vous ne vous trompez pas.... Le docteur Dubois a demandé un congé. Tout à coup.»

La commissaire se renversa en arrière sur sa chaise et resta silencieuse, continuant de l'observer comme si elle voulait le vivisecter. Mais Balthazar était désormais bien entraîné à tolérer ces regards, compte tenu de la longue période de travail sous Olivia, et il les lui rendit sans sourciller.

F : « Apparemment...- poursuit Florence après une longue pause -...notre consultant a gagné une sorte de prix de vacances à la loterie...- la commissaire a tapoté son stylo sur les dossiers ouverts devant elle, apparemment perdue en pensée - ...un séjour pour lui, sa femme et ses cinq enfants, dans l'un des resorts les plus exclusifs des Maldives. Le tout payé. Un billet d'avion aller-retour ouvert ».

Elle ouvrit le tiroir de son bureau et y replaça le stylo et les dossiers, puis entrelaça ses mains sous son menton et y plaça son visage. Enfin, lentement, elle lui sourit.

F : « Une heureuse coïncidence... vous ne trouvez pas, docteur ? »

Balthazar fait un gros effort pour ne pas éclater de rire.

Heureuse coïncidence, mon cul!

Il avait fallu près de vingt mille euros pour convaincre cette sangsue de collègue de prendre des vacances suffisamment longues pour obliger la police d'Annecy à demander un remplacement médico-légal. Et il en aurait fallu probablement autant pour payer la note des restaurants étoilés où ce misérable avait exigé de dîner avec sa famille pendant toute la durée de ses vacances.

Mais bon, après avoir passé près de deux mois à subir les douleurs de l'enfer, Balthazar n'avait pas eu d'autre choix.

B: «Une heureuse coïncidence, vraiment....- acquiesça-t-il en répondant au regard inflexible de Florence par un regard tout aussi impénétrable-....donc, Madame La Commissaire, puisque nous avons vérifié que l'endroit est toujours libre, je...»

Destins croisésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant