ESMERALDA ⎜1 & 2

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟖 - 𝐓𝐎𝐌𝐄 𝐈𝐈

Aiden

- Je n'ai pas toute la journée, Valentina, dis-je d'un ton sec en croisant les bras, mon impatience grandissant à chaque seconde.

L'appeler par son prénom m'agace. Valentina. Trop familier. Trop personnel. Pourtant, je ravale mon agacement et attends.

- Je viens d'avoir mon contact au téléphone. Il m'a informée de quelque chose concernant la mafia polonaise.

Je plisse les yeux, sentant déjà l'adrénaline grimper dans mes veines.

- Ils préparent un gros coup.

Elle marque une pause, comme si prononcer ces mots à voix haute les rendait encore plus réels, plus menaçants. Puis elle finit par lâcher :

- Probablement un attentat.

Le silence s'abat entre nous, lourd, oppressant.

- C'est tout ? je demande, le ton tranchant.

- Euh... oui, pour l'instant, en tout cas.

Un soupir m'échappe alors que je lève les yeux vers le plafond, cherchant à contenir la vague de frustration qui menace d'exploser. Il ne manquait plus que ça. Comme si mon père et Diaz n'étaient pas déjà une source de problèmes suffisante, voilà que je dois maintenant gérer ce putain de malentendu avec les Polonais.

Depuis la mort d'Hannah.

Depuis ces preuves accablantes retrouvées contre moi.

Depuis ce jour-là, je suis devenu une cible.

Quand j'étais en prison, ils ont essayé. Encore et encore. Des types envoyés par eux. Des hommes qui n'avaient qu'un seul objectif : m'abattre. J'ai dû me battre pour survivre, pour ne pas finir comme tous ceux qui avaient croisé leur chemin avant moi. Mais je suis toujours là.

- Aiden ?

La voix de Valentina me tire de mes pensées.

Je cligne des yeux, me rappelant soudainement que je suis toujours en appel avec elle. Un bref instant d'absence. Je ramène lentement le téléphone à mon oreille.

- Dis-moi, Valentina... pourquoi est-ce que tu as décidé de m'aider ?

Ma voix est plus basse, presque un murmure. Un mélange de méfiance et de curiosité. Je marque une pause, la laissant sentir le poids de ma question avant d'ajouter :

- Toi, une simple espionne... pourquoi risquer autant pour un homme comme moi ?

Un silence s'installe. Je l'entends respirer à l'autre bout du fil, hésitante. Elle ne répond pas tout de suite, cherchant sûrement ses mots, pesant le pour et le contre. Puis, enfin, sa voix s'élève, plus grave, plus sérieuse qu'auparavant :

- Parce que j'ai une dette envers toi.

Je fronce les sourcils.

- Une dette ?

Sa voix reste calme, posée, mais il y a quelque chose dans son ton, un poids que je n'avais pas remarqué avant.

- Oui.

Elle ne développe pas tout de suite.

- C'est bien beau, mais je crois que je m'en souviendrais si je t'avais sauvé la vie ou fait quoi que ce soit qui mérite une dette, je rétorque en m'appuyant contre le mur.

Elle laisse échapper un léger rire amer.

- C'est justement ça, Aiden.

Je plisse les yeux.