Chapitre 24

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Daryl : Tu viens chasser ?

Ce n'est pas une question à vrai dire. Nous avions décidé de ne plus nous quitter. Rick a accepté notre choix. De toute façon nous sommes plus forts et plus en sécurité à deux. Le seul problème est que nous n'avons pas le même rythme. Ainsi si Daryl peut tenir toute la semaine en dormant seulement deux heures par nuit, moi je risque de m'écrouler de fatigue en trois jours. 

Officieusement nous pouvons faire la grasse matinée. Mais ce n'est pas dans les habitudes de mon chasseur. Même si c'est involontaire il me réveille toujours en même temps que lui. Je pousse un gémissement lassé et passe les mains autour de son torse pour le forcer à se recoucher. Il retombe sur le dos en rigolant. Il m'enroule dans ses bras et caresse mes cheveux.

Daryl en rigolant : Tu es trop fainéante.

Moi : On dort beaucoup moins que les autres. En plus on travaille beaucoup plus... On pourrait demander un jour de repos.

Daryl : Mmh... Je ne vois pas ce qu'on ferait à part...

Gênée par l'allusion de Daryl, je me lève vite et m'habille. Je sors de notre cabarne (chambre + cabane, un néologisme de Michonne) en prenant soin de ne pas claquer la porte au risque de la casser.

Hershell, Rick, Carl et Michonne sont déjà debout. Ils s'arrêtent dans leurs occupations pour m'observer arriver.

Rick : Qu'est-ce qu'il arrive ? Daryl est malade ?

Moi : Quo... Oh Rick c'est pas drôle ! Je peux me lever avant Daryl !

Très fier de sa blague Rick explose de rire. Michonne profite de cette occasion pour se moquer gentiment de moi. C'est une habitude qu'on a prise. Girl power ? Nan ! Entre Michonne et moi c'est chacun pour soi. Quand Daryl nous rejoint ils partagent un regard qui  les fait rire. 

Daryl décontenancé : Très bien... Cléo on va chasser ?

Je laisse ma converse aux trois-quarts vides à Carl qui la dévore en cinq secondes ce qui fait rire Rick de nouveau.

Daryl me confie son arbalète que je positionne sur mon épaule. Je tâte la poche de ma veste pour vérifier que j'ai bien des cartouches de rechange. Je jette un coup d'œil à ma botte et ma ceinture afin de m'assurer de la présence de deux couteaux. Daryl chevauche sa moto. J'encercle sa veste ailée de mes bras. 

Nous roulons depuis une demi-heure si bien que nous ne pouvons plus apercevoir la prison. Mais Daryl ne veut pas laisser la moto aux yeux de tous et il cherche une bonne cachette.

Moi : Daryl, on commence à trop s'éloigner.

Daryl : Mmh mmh...

Il prend un sentier qui s'enfonce dans la forêt quittant la route. En fait ce n'est pas un sentier mais plutôt un espace dégagé où pousse de l'herbe grasse et verte. Il n'hésite pas quant au chemin à prendre. Nous atteignons un abri de chasseur assez grand. Lorsque nous sommes devant Daryl coupe le contact.

Je descend de la moto. J'ouvre la porte de la cabane. De mon arme je tape l'encadrement de bois pour attirer les rôdeurs. Une fois que je suis sure qu'il n'y a rien je signale à Daryl que je rentre. La cabane n'est qu'une salle vaste qui contient une porte. Je me dirige vers celle-ci. Je pointe et ouvre. Il s'agit d'une petite pièce annexe en longueur. Il n'y a rien d'intéressant. Une tête de sanglier est clouée au mur et un buffet plein de vieilles vaisselles se tient dans un coin. De longs doigts rugueux se glissent dans ma nuque. Je fais volte-face prête à tuer le rôdeur. Daryl aborde un sourire narquois.
Moi énervée : Putain Daryl, tu m'as fait peur ! Arrête de faire ça !

Daryl : Il n'y a rien n'est-ce pas ?

Moi : Non. Tu es déjà venu ?

Daryl : J'ai fait le ménage avant que tu ne viennes à la prison.

Daryl suit des traces dans la boue que je ne vois pas. Je me contente de surveiller ses arrières même si c'est inutile puisqu'il se charge de ça aussi. Bien que j'aime Daryl son comportement m'agace. J'en ai marre d'être la copine à surveiller. Au moins Chris me laissait des responsabilités. Oula, Cléo, non ! Tu ne vas commencer à les comparer. Je secoue la tête pour me sortir de mes pensées. Je percute alors Daryl qui s'est arrêté. Sans se retourner il prend ma main pour me faire passer devant lui. Un chevreuil broute de l'herbe à une trentaine de mètres. Daryl place son arbalète entre mes mains. 

Daryl si bas que je frémis : Essaye de l'avoir. 

Je tremble sous le poids de l'arme et l'importance de mon geste. Je mets mon œil dans le viseur. Je me cambre. Daryl met ses mains sur mes hanches. Je me cambre pour plus de stabilité. Je vise. La flèche transperce le cou de l'animal.

Le chevreuil tombe d'un bloc. Daryl, muni d'un couteau, va se charger de l'achever. Je reste à ma place l'arbalète le long de mon corps. Je ne sais pas pourquoi mais je sens quelque chose se briser en moi. J'ai horriblement changé. Daryl se met à ma hauteur et sourit fier de moi. Comment peut-il être fier d'un acte aussi barbare ?

Je retire mollement les branchages qui cachaient la moto. Je suis trop lente pour Daryl qui soupire. Il pose le bétail par terre et finit mon travail. Il me lance un regard froid. On dirait un chat sauvage.

Même après la finOù les histoires vivent. Découvrez maintenant