Une question de confiance

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Le bruit de ses semelles épaisses contre le carrelage froid de l'infirmerie se répercutait dans tout le couloir. Il était seul, pour l'instant. Mais il était loin d'être effrayé par l'optique d'être découvert. Personne ne le verrait, personne ne l'emmerderait. Il savait ce qu'il avait à faire, et les locaux étaient déserts entre midi et deux.

D'ailleurs, il était bientôt arrivé. Son objectif était en vue : cette porte en bois soigneusement fermée à quelques pas de lui. Il s'approcha et tourna la poignée avant de pousser la porte et de pénétrer dans la pièce.

Comme il le savait, elle était là, assise sur la table d'examen, l'air impénétrable, les bras de part et d'autre de son corps. Lorsqu'elle l'entendit entrer, elle se raidit et ses phalanges blanchirent alors que ses mains serraient plus fort la table. Elle darda sur lui un regard noir et cerné. Elle était épuisée.

Son cœur se mit à battre un peu plus fort. Elle était tellement belle ! Même si elle avait l'air exténué, son regard emplit de haine réveillait toute sa personne. Il devinait ses muscles bandés sous ses vêtements sombres. Cette fille avait vraiment le don de le mettre dans tous ses états !

Tous deux se fixèrent, aucun des deux ne souhaitant prendre la parole le premier. Il était sûr de gagner cette fois-ci : elle voudrait connaitre la raison de sa présence ici. Et il avait raison : elle prononça en effet son prénom quelques instants plus tard, et un frisson le parcourut de la tête aux pieds.

- William.
- Yumi, ravie de te revoir ma belle.
- Ne m'appelle pas comme ça. Elle lâcha la table d'auscultation et se leva. Qu'est-ce que tu fais ici ?

Le brun esquissa un sourire mystérieux et passa une main dans ses cheveux.

- Je viens t'aider.
- Arrête tes conneries. Casses-toi.
- J'adore quand tu me donnes des ordres Yumi, mais tu sais bien que je n'y obéis jamais.

Il s'approcha de la japonaise, la forçant à reculer. Elle se pencha même en arrière une fois collée à la table afin d'éviter ses doigts qui voulaient s'emparer de son menton. William sourit à nouveau.

- Tu n'as pas été très gentille avec moi la dernière fois. Tu t'en veux ?
- Et toi, tu t'en veux de m'avoir menacée ?

Il ne répondit pas et se redressa, tout comme son interlocutrice. La jeune femme semblait le défier des yeux, mais elle y lisait également de la peur. Et un brin de désir.

- Tu ne peux décidément pas résister à mon charme. Tes sentiments sont encore là.
- Dis ce que tu veux William, mais tout ce que tu m'inspires, c'est du dégoût. Tu m'as utilisée comme monnaie d'échange !
- Mais tu t'es laissé faire. Pourtant, on savait tous les deux que tu étais capable de t'enfuir et de me battre. Qu'est-ce que tu me caches ?
- Absolument rien. Je t'ai tout dit. Arrête d'espérer. Je ne voulais pas être méchante, mais... si tu continues à agir de cette manière, je ne me contiendrai plus. J'ai perdu la foi en notre amitié.
- Tu voulais que je réagisse comment Yumi ? Bon sang, tu me flanques un râteau, tu ne donnes aucune chance à notre histoire pour t'abandonner dans une autre qui ne mènera à rien ! Et tu le sais. Cette histoire avec Ulrich, c'est périmé.
- Qu'est-ce que tu en sais ? C'est Ulrich que j'aime. Et puis, je ne pense pas devoir me justifier, je t'ai déjà expliqué non ?
- Et tu voulais que l'on reste amis, après que tu ais profité de moi. Tu voulais que je n'éprouve aucune rancœur. Tu voulais que je sois le gentil copain qui est là en cas de soucis, mais qui ne doit rien attendre de plus. Mais ça ce n'est pas moi. Tu le sais.

La brune baissa la tête. Il l'avait troublée. Il attrapa son visage entre ses deux mains et le releva vers lui. Elle fuyait son regard.

- Yumi, tu sais ce que je ressens pour toi. Je n'abandonnerai pas. Mais n'espère pas que je me montre gentil pour autant. D'autant plus que je sais que ça te plait.
- Arrête William. Arrête de vouloir détruire mon couple.

Code Lyoko : La Quête du SavoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant