Chapitre 8 : Lundi 4 Mai 2506

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J'ai passé le pire weekend depuis longtemps.

Papa et maman ont décidé de nous emmener manger au restaurant samedi midi, ça devait être amusant, un bon moment en famille. J'ai souri, j'ai ri quand ils ont fait des plaisanteries et ils ont passé un bon déjeuner. Pas moi. Je n'ai pas arrêté de repenser au comportement de mon vampire, il était si froid. Pourtant j'avais l'impression que nous commencions à être proche, à nous entendre comme... des amis ?

Non, ce ne pouvait être déjà de l'amitié, nous nous entendions assez bien et nous passions de bons instants. Enfin, je crois. Finalement, je ne pense que ma compagnie lui importait, il me semble, maintenant, que je ne l'intéresse pas le moins du monde. C'est cela qui m'embête. Je ne suis pas triste, en colère ou déçue, je suis simplement curieuse de savoir pourquoi avait il agit ainsi.

J'apporte de l'intérêt pour peu de personnes, il m'est alors très désagréable que l'on ne me rendre pas l'attention que j'accorde. Je sais bien que je ne suis pas exceptionnelle, même que les gens m'évitent la plupart du temps à cause de ma différence, pourtant j'attends toujours beaucoup des personnes que je trouve spéciales, qui sortent du lot. Ce mutant m'intrigue, et c'est pour cela qu'il n'a pas le droit de feindre de ne pas vouloir me parler.

Je fais capricieuse.

Je le suis. J'aime avoir les réponses à mes questions. Je suis réservée pour éviter de m'attirer des problèmes mais ma curiosité n'est jamais assez assouvie. De plus, j'ai passé outre mon problème. C'est pour cela que je suis allée en parler à mon psychologue avant hier, il était ravi de mon avancée psychologique, en tout cas, il pensait que c'était une amélioration de ma santé mentale.

Je vais reparler un peu du passé pour que vous compreniez mieux mon geste. Un an après ma première morsure, mes parents se sont alarmés, j'allais de plus en plus mal et mon état était vraiment au plus bas lors de cette année, ils avaient essayé de parler avec moi mais voyant que cela ne m'aidait pas, ils avaient alors insisté pour que je consulte, depuis je n'avais pas changé de consultant, et bien que je semblais aller mieux auprès de mes parents pendant certains moments, seul mon docteur savait et sait combien je suis mal.

Un jour, il m'a annoncé que j'étais affectée par des troubles psychiques, caractérisés par des troubles dépressifs graves, ainsi que par des troubles névrotiques liés à une phobie invalidante, la Vampirophobie dans mon cas. Ce ne sont que des mots médicaux, si cela fait plaisir à mon psychologue de nommer mes problèmes quotidiens, cela ne me dérange pas. Mes troubles mentaux, d'après mon médecin, sont dûs à un choc émotionnel dans mon enfance... Sur ce point, je ne peux que être du même avis, ma première morsure est très probablement l'élément déclencheur de mon état dévasté.

Connaissez vous beaucoup de phobies ? La mienne est particulière et peu connue, il y a cinq siècle ma frayeur paraissait absurde, la Vampirophobie. Treize lettres qui définissent mon effroi, cinq syllabes qui caractérisent le gros problème de ma vie, un mot long et compliqué qui est la cause de mon état. J'ai irrémédiablement peur des vampires, d'où l'appellation donnée à ma phobie. Alors lorsque j'ai conté à mon psychologue que je sympathisais avec un vampire, il était plus que satisfait d'apprendre cela.

"Ce que vous m'annoncez est très bien, c'est même excellent Sophia, c'est une considérable amélioration de votre état de santé."

M'avait il rapporté, de sa voix grave et douce. Il avait ensuite abattu dramatiquement ses lunettes sur la table comme pour authentifier ses dires, et appuyer sa conclusion."

"Je ne vois pas en quoi."

Avais je répondu dans un murmure, il avait froncé ses sourcils, puis avait mis ses lunettes. Je ne suis jamais très bavarde lors de nos entretiens, j'aime plutôt lire les ouvrages mis en évidence sur son étagère, je m'intéresse particulièrement aux troubles du comportement, j'admire le courage de ceux qui affrontent cela, à côté mon problème paraît amoindri et même ridicule. Pendant que je traverse les lignes des oeuvres qui remplissent le cabinet de mon médecin, celui ci me pose quelques questions hasardeuses mais calculées, auxquelles je ne réponds que rarement, dans l'intention de me débarrassé de mon psychologue et de ses interventions irritantes. Quand il remarque mon agacement, il me laisse en général en paix, pour se reporter sur des papiers quelconques qui ne m'intéressent nullement.

Si Je N'étais Pas Née, Je Ne Serais Pas MorteWhere stories live. Discover now